Un taux d’activité de seulement 55% pour les 55-64 ans contre 60% pour le reste de l’Europe. Une chose est clair, les entreprises délaissent les séniors. Pourtant, les séniors apportent une expérience qui manque cruellement en entreprise et ont bien souvent des compétences rares dans le monde du travail aujourd’hui. Plusieurs raisons peuvent expliquer le désamour grandissant des entreprises pour les séniors.
Les séniors, un coût trop élevé pour les entreprises
La première raison pour laquelle les séniors sont délaissés par les employeurs relève du coût qu’ils représentent. En effet, pas forcément sur-diplômés, ils ont en revanche un salaire beaucoup plus élevé que les jeunes en raison de leur ancienneté et de leur niveau dans la hiérarchie. Mais ce n’est pas tout, aujourd’hui, la digitalisation pousse les salariés à apprendre de nouvelles compétences et à maîtriser de nouvelles choses. Or, les coûts de formation peuvent se révéler assez élevés pour les entreprises qui préfèrent se tourner vers des profils jeunes déjà au point.
Les salariés considérés trop tôt comme « séniors »
Les hommes sortent du marché du travail deux ans plus tôt que leurs homologues européens. Un problème lié en partie par les retraites anticipées mais pas que. En effet, l’un des problèmes principal est qu’on considère quelqu’un comme sénior dès 45 ans. En effet, un salarié qui est licencié à partir de cette âge peine grandement à retrouver du travail. De plus, c’est à cet âge que les entreprises ont le plus tendance à vouloir licencier un salarié pour renouveler l’effectif. Pourtant, il est rare qu’un salarié se sente sur la fin à 45 ans. Le marché les pousse pourtant à revoir leurs ambitions à la baisse et donc anticiper leur retraite. Mais une 3e raison poussent les entreprises à délaisser les séniors : la jeunesse.
Les entreprises ne recrutent plus que des jeunes
C’est un fait, les entreprises n’ont presque d’yeux que pour les jeunes générations dans leur recrutement. En effet, la génération des 25-45 ans est particulièrement recherchée car moins coûteuse. Mais elle nécessite aussi moins de formation aux compétences technologiques. Pourtant, les séniors ne sont pas dépourvus de compétences et de soft skills. Les entreprises auraient tout intérêt à repenser leur recrutement en se concentrant davantage sur les compétences et les savoirs-faire des séniors. Le chômage et le système des retraites peuvent en partie expliquer ce phénomène dangereux. Une chose est sûre, il faut amorcer une transition pour protéger davantage les « séniors ».
Timothée DECAUDIN