Présidée par la journaliste et auteure Christine Kelly, sous l’égide de la Fondation de France, la Fondation K d’Urgence, dont la vocation est d’aider les familles monoparentales, vient de mettre sur pied une « charte de la monoparentalité en entreprise ». Ce texte signé le 2 juin dernier par une vingtaine d’entreprises françaises a pour but de favoriser l’emploi pour les parents seuls. Etat des lieux.
« Le nombre de familles monoparentales a plus que doublé en France en quarante ans. Une famille sur cinq est concernée. Ces chiffres ne cessent de croître. En général, ce sont les femmes qui se retrouvent chef de foyer dans plus de huit cas sur dix. Il faut constater que ces familles sont, très vite, victimes d’insécurité sociale. Pour trouver un emploi il faut arriver à faire garder les enfants et elles n’en ont souvent pas les moyens. Pire, lorsque les femmes sont atteintes de maladies graves, trop souvent, elles n’arrivent pas à se faire soigner faute d’aide pour garder leurs enfants. L’accès à l’emploi est particulièrement difficile. Le risque de précarité est accru. Le taux de pauvreté est élevé« , s’indigne la Fondation K d’Urgence. Pour contrer cet état de fait, cette dernière, créée en 2010 par Christine Kelly, a donc mis en place une « charte de la monoparentalité en entreprise ». Signée par une vingtaine d’entités le 2 juin dernier à la mairie de Paris, en présence de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre du Droit des femmes, d’Anne Hidalgo, maire de la capitale et de diverses personnalités issues du monde de la culture et des médias, les entreprises se sont engagées à favoriser l’emploi des parents seuls. Parmi elles : L’Oréal, Accenture, APHP Unilever, GDF Suez, Ikéa, LCL, Dior, Randstad ou encore System U (…)
Coaching, chèques emplois service, congés adaptés…
Si les différentes démarches qui devront être respectées par les entreprises n’ont rien de révolutionnaire et s’apparentent plus à un accompagnement qu’à de véritables actions concrètes, elles ont cependant le mérite de soulever la question cruciale de la monoparentalité face à l’emploi. Articulée autour de cinq règles, la charte stipule que les entreprises signataires doivent être attentives à leurs collaborateurs en situation de monoparentalité. Qu’elles ont le devoir d’aménager pour eux, en fonction de leurs besoins et quand cela est possible, le temps et leurs conditions de travail (durée, rythme, déplacement professionnels, télétravail, horaires…). Qu’elles doivent leur assurer, dès leur recrutement l’accès aux mêmes opportunités de parcours professionnel que leurs autres salariés et les aider autant que possible pour la garde d’enfant. « Tous les deux ans, la Fondation et les entités partenaires feront un point pour évaluer les avancées sur la question de la monoparentalité en entreprise », a précisé, lors de la signature, la présidente de la Fondation K d’Urgence. Pour aller plus loin, certaines des entreprises ayant adhéré à la charte, ont d’ores et déjà proposé des aides et des solutions aux familles monoparentales. Ainsi, Ikea France offre l’opportunité aux parents seuls de faciliter la mise à disposition de leurs congés pendant les vacances scolaires. Accenture organise des sessions de coaching en parentalité pour accompagner leurs salariés dans l’équilibre de leur vie professionnelle et familiale. La société de recouvrement DSO-Interactive, a pour sa part indiqué qu’elle verserait annuellement jusqu’à 1830 euros d’aide financière, par le biais de chèques emplois services aux parents isolés. Reste à observer, dans les deux ans à venir, quelles autres avancées majeures auront mis en place l’ensemble des entreprises signataires et quel en sera l’impact dans le paysage professionnel français.