Basé sur une enquête réalisée auprès de 5430 décideurs, le baromètre Mobicadres publié par les cabinets Deloitte et Nomination étudie la mobilité interne et externe des cadres dirigeants. Etat des lieux.
« Après quatre années consécutives en chute libre, notre première surprise a été de constater la reprise, même légère, de la mobilité des cadres dirigeants. Le taux de décideurs mobiles progresse ainsi d’un point par rapport à 2011 et rejoint ainsi celui de 2010 pour atteindre 21 % en 2012 », affirme Serge Papo, le président de Nomination. Si les entreprises ont certes privilégié l’évolution inter-entreprise – elle représente 53,4 % de la mobilité en 2012 -, le recrutement externe a également fortement impacté la mobilité des cadres dirigeants.
Aussi, le baromètre Mobicadres affiche, cette année, une hausse de 4 points pour la mobilité externe avec un taux de 46,4 % « Si les périodes de crise freinent un certain nombre de recrutements, elles en accélèrent d’autres, à l’instar des fonctions vitales de l’entreprise comme le commerce et les fonctions d’experts. Nous avons constaté une vraie recrudescence de ces profils. A contrario, les fonctions dites support sont moins sollicitées… », détaille le président de Nomination.
Ceux que l’on considère comme « experts » sont avant tout des cadres dirigeants seniors de plus de 50 ans. Ils bénéficient, en cette période de crise, d’un bagage et d’une expérience sur lesquelles les entreprises considèrent pouvoir s’appuyer. Par ailleurs, la mobilité des 50-54 ans progresse globalement de 4,7 points par rapport à 2011. Du côté des femmes, tous âges confondus, la mobilité s’effectue essentiellement en externe, pour 54,3 % d’entre elles. « Ce constat s’analyse par le manque d’opportunités qu’elles rencontrent dans les strates supérieures de l’entreprise, à la différence des hommes qui évoluent plus en interne (55,6 %) qu’en externe (44,4 %) », concède Serge Papo.
47 % des dirigeants s’appuient sur leur réseau pour accompagner leur mobilité externe
En terme de mobilité, qu’elle soit interne ou externe, les plus actifs sont les décideurs issus du secteur des technologies, avec 24,7 % soit près d’un décideur sur quatre qui a changé de poste dans ce secteur en 2012. « Ils bénéficient de l’avancée toujours croissante de leur domaine d’activité.
Qu’il s’agisse de nouveaux concepts, de performance de logiciels, de développement d’infrastructures, les nouvelles technologies évoluent aujourd’hui beaucoup plus vite que les entreprises. Pour agir en réaction, ces dernières doivent donc constamment s’adapter et chercher régulièrement, en interne et en externe de nouveaux talents », explique le président de Nomination. Autre tendance qui se confirme d’année en année, l’évolution très majoritairement externe (74,1 %) des décideurs du secteur du conseil. « Ces professionnels sont, par l’intermédiaire de leur fonction, en relation constante avec diverses entreprises.
Ces passerelles favorisent les opportunités et par conséquent la mobilité externe », précise Serge Papo. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à privilégier la cooptation comme méthode de mobilité, puisque 47 % des cadres dirigeants, quelles que soient leur fonction ou leur domaine d’expertise compte en premier lieu sur leur réseau pour influer sur leur mobilité externe.
« En interne, il est par ailleurs étonnant de constater que les propositions des DRH ne représentent que 9,4 % des évolutions de carrière » ajoute le président de Nomination.
Gérald Dudouet