Léonard de Vinci, Einstein, Steve Jobs – ces grands esprits qui ont changé le monde avaient tous un dénominateur commun – une insatiable curiosité.
Il ne s’agit pas du «vilain défaut» qui «a tué le chat», mais de cette capacité qui nous pousse à dépasser nos limites, à creuser plus loin avec le désir de comprendre le sens des choses et d’enrichir nos expériences.
Quelles sont les atouts de cette curiosité dans le monde de l’entreprise? Comment l’apprivoiser pour en faire une compétence à développer pour faire naître le potentiel ?
La curiosité intellectuelle – une clé pour l’apprentissage
Dès notre plus jeune âge, cette soif instinctive de découvrir les choses qui nous entourent influence notre capacité d’apprentissage, d’observation et d’analyse.
Mais la performance scolaire et professionnelle reste encore trop souvent corrélée au quotient intellectuel, seul référent jusqu’aujourd’hui en matière d’intelligence et de capacités.
Des recherches scientifiques récentes (1) montrent que la curiosité (l’engagement intellectuel) et l’effort sont des facteurs plus directement corrélés à la performance scolaire, et ont un effet prédictif supérieur à celui de l’intelligence.
La curiosité étant précisément une faim de découverte, les personnes possédant un esprit curieux peuvent compenser un niveau inférieur d’aptitudes en étant plus persévérants, plus attentifs aux détails et plus avides de connaissances.
Et plus notre champs de connaissance s’agrandit, plus nos chances de réussite augmentent.
Cette capacité d’apprentissage est également une compétence très demandée en entreprise. Recruteurs et employeurs recherchent aujourd’hui des collaborateurs qui savent s’adapter, élargir leur horizon et évoluer au gré des changements.
Pourtant, 1/3 des employeurs dans le monde se déclarent confrontés à la pénurie de talents et parmi ceux qui citent le manque de compétences comme principale difficulté à recruter, seulement 21% proposent des formations complémentaires à leurs employés.
«Je n’ai pas de talents particuliers. Je suis juste passionnément curieux.» affirmait Einstein. Alors est-ce si difficile d’identifier les talents de demain et les faire évoluer ?
Les tests psychométriques permettent d’identifier les traits de personnalité qui favorisent l’apprentissage et permettent de développer des nouvelles compétences.
Parmi les 5 traits majeurs de la théorie des Big Five, l’ouverture d’esprit dénote plus particulièrement une facilité à se former, ce qui dans la majorité des postes peut se révéler un gage de performance. D’autres traits de personnalité tels que la stabilité émotionnelle, l’extraversion ou la persévérance, peuvent influer sur les performances futures.
La curiosité – un booster pour la créativité et l’innovation
Nos activités professionnelles sont constamment soumises au besoin d’innover. Pour mener à terme nos projets, il nous faut sans cesse «avoir des idées », « imaginer», « trouver la solution » utile qui va permettre de générer des effets mesurables.
La curiosité agit comme un double stimulant pour l’innovation, d’abord par son lien direct avec la créativité et, deuxièmement, dans son rôle en tant que facteur de motivation pour soutenir l’intérêt dans un domaine donné.
Être créatif signifie alors de sortir des sentiers battus et de trouver des voies différentes, non conventionnelles. Mais ce n’est pas seulement trouver des idées originales. Avant qu’Archimède puisse crier Eurêka, il a déjà fallu qu’il se pose la bonne question. En d’autres termes, pour trouver des solutions innovantes, il faut être capable de se fixer un but et de s’interroger en envisageant les choses sous un angle différent, inédit.
Les résultats des tests psychométriques, comme le CTPI-R, le prouvent : les personnes qui ont un score élevé en curiosité ont également des bons résultats en créativité et goût pour l’innovation.
Certains traits de caractère, comme le besoin d’indépendance, l’intuition, le goût pour l’expérimentation, l’adaptation, peuvent indiquer si une personne est spontanément prédisposée à être créative.
Ce maintien en éveil de sa curiosité favorise les opportunités que l’on appellera a posteriori des coups de chance. Et quelle meilleure preuve que celle d’Apple dont son fondateur Steve Jobs déclara : «Une bonne partie de ce que j’ai découvert tout à fait par hasard en suivant ma curiosité et mon intuition s’est révélée inestimable par la suite.»
Et selon le même esprit visionnaire, »l’innovation, c’est une situation qu’on choisit parce qu’on a une passion brûlante pour quelque chose. »
Comme un enfant émerveillé, notre esprit ne soit jamais cesser de s’interroger pour découvrir, comprendre, apprendre et faire évoluer le monde.
Et si, piqué par la curiosité, vous avez lu cet article jusqu’au bout, c’est que vous êtes plus curieux que vous ne le pensez !
(1) Etude « Von Stumm S. et al. Intellectual Curiosity Is the Third Pillar of Academic Performance. Perspectives on Psychological Science November 2011 vol. 6
Lucia Mititel
Responsable communication – Central Test
Éditer expert en évaluation du capital humain pour sécuriser les décision RH