Le travail en soirée, la nuit, le samedi ou le dimanche concerne de nombreux salariés français. Combien précisément, c’est ce qu’a étudié la Dares en s’appuyant sur une enquête de l’Insee réalisée en 2017. Les résultats ont été publiés en Juin 2018. Bilan : 44% des salariés français sont concernés au moins une fois par mois par des horaires de travail atypiques.
Vers une diversification des horaires de travail
Ce ne sera une découverte pour personne, le bon vieil horaire de bureau de 8h30 à 17h30 du lundi au vendredi, tend à ne plus être une norme même s’il reste le modèle majoritaire. Obligation d’optimiser les équipements industriels, continuité de service à garantir, plages d’ouverture au public de plus en plus grandes, développement des activités tertiaires, contraintes de chaine logistique, … voici quelques-uns des facteurs qui conduisent à des horaires de plus en plus diversifiés et atypiques. La tendance n’est pas nouvelle et pourrait encore s’amplifier dans les années à venir.
Comment définir un horaire atypique ?
Pour la Dares, « les horaires de travail atypiques s’opposent aux horaires standards en journée, du lundi au vendredi. Ils se définissent comme le fait de travailler, pour une partie ou la totalité de ses horaires, le soir, la nuit, le samedi ou le dimanche ». La Dares note que ces situations sont fréquentes dans des secteurs ayant une obligation de continuité de service (soins, social, transports, secours, sécurité…) mais aussi dans le commerce de détail. On peut également y ajouter l’industrie, où le travail en cycles ou en VSD implique par nature de recourir à de tels horaires atypiques.
Combien de salariés sont concernés ?
Parmi les salariés, la DARES estime qu’ils sont 44% (soit 10,4 millions de personnes) à être soumis au moins une fois par mois à des horaires atypiques. Cette proportion monte à 76% chez les non-salariés soit 2,4 millions de personnes concernés. Le travail le samedi reste la situation la plus répandue avec 35% des salariés concernés au moins une fois par mois. Le deuxième horaire atypique le plus fréquent est le travail le soir, qui se définit sur une plage de 20h00 à minuit. Il concerne 23% des salariés. Vient ensuite le travail du dimanche avec 19% des salariés mobilisés, et enfin le travail de nuit qui se définit dans l’étude par une plage de minuit à 5h00 et ne concerne que 9% du total des salariés.
Des horaires de travail atypiques souvent répétitifs
La Dares a également mesuré le caractère répétitif de ces horaires atypiques. Pour le travail du samedi, le cas le plus répandu, 9,5% des salariés français indiquent être concernés une seule fois par mois, et 25,5% au moins 2 fois par mois. Pour le travail du dimanche, 6,9% des salariés sont mobilisés une seule fois par mois, et 12,3 le sont au moins 2 fois. Les personnes concernées par ces organisations d’horaires sont donc sollicités majoritairement de façon répétitive (logique de cycle) et non exceptionnelle.
Concernant le travail en soirée, le deuxième cas le plus répandu d’horaire atypique, 4,5% des personnes interrogées indiquent que ces heures représentent plus de la moitié de leurs heures de travail. Pour les horaires de nuit, seuls 3,1% des salariés indiquent qu’ils représentent plus de la moitié de leurs heures payés. Si le recours à ces organisations horaires concerne des populations finalement assez importantes (23,3% des salariés pour les heures de soirée, 9,1 pour les heures de nuit), leur côté répétitif et intensif semble se limiter à des cohortes plus limitées.
Les secteurs les plus concernés
La Dares indique que les salariés de la fonction publique travaillent fréquemment sur des horaires atypiques, particulièrement le soir et le dimanche pour assurer la continuité des missions. Le travail le samedi est courant dans le tertiaire avec 5,2 millions de salariés concernés. Le travail de nuit est plus répandu dans l’industrie avec 400 000 salariés mobilisés.
Des obligations de gestion
Ces horaires atypiques ont fait naître de nombreuses obligations de gestion. Certaines sont très anciennes comme la majoration des heures de dimanche ou des heures de nuit. D’autres sont plus récentes comme par exemple les modalités de majoration et de compensation des heures dominicales dans le commerce. Même si les ordonnances Macron donnent une plus grande place à la négociation au niveau de l’entreprise, il en résulte une complexité certaine dans la gestion des heures et dans leur paiement. Les solutions de gestion des temps et des plannings, telles que celles proposées par Horoquartz, apportent une contribution incontestable pour garantir la conformité de gestion de ces horaires atypiques et en réduire le coût administratif.
Thierry Bobineau, Directeur Marketing chez Horoquartz