Huit ans après sa création, le droit individuel de formation (DIF) reste un dispositif sous-exploité par les entreprises. Dans ce contexte, Groupama Loire Bretagne fait preuve d’innovation et se positionne concrètement sur la question de la responsabilité sociale. Pour la deuxième année consécutive, la mutuelle régionale d’assurance propose à ses salariés une formation citoyenne DIF assortie d’un dispositif inédit de reversement des allocations à une association caritative. Retour sur une initiative qui remportait en mars dernier le Trophée argent du DIF Demos dans la catégorie « grandes entreprises »*.
Avec un taux majoritairement inférieur à 20 % de salariés utilisateurs, le DIF, créé en 2004, reste un dispositif sous-exploité dans les entreprises françaises*. Et si les responsables formation multiplient les pratiques innovantes dans ce domaine ; du e-learning à la formation continue en passant par l’accompagnement tutorial, peu ont choisi, comme Groupama Loire Bretagne via son « DIF citoyen », l’investissement solidaire. Une opération que la responsable formation de la mutuelle régionale d’assurance, Pascale Habic, aimerait voir fleurir dans d’autres entreprises, tant elle correspond « aux aspirations des salariés d’accomplir une action socialement responsable ».
Une démarche novatrice d’utilisation du DIF
Pour la deuxième année, ce sont ainsi une centaine de collaborateurs qui ont bénéficié d’une formation aux premiers secours organisée par la Croix Rouge au titre du DIF et qui ont reversé leurs allocations de formation (50 % de leur salaire net) à une association caritative de lutte contre les maladies rares à hauteur de 6 700 euros.
« Au niveau du service RH, explique Pascale Habic, nous souhaitions apporter une dynamique encourageant l’utilisation du DIF. Nous voulions nous lancer dans quelque chose de novateur et l’idée d’un DIF citoyen nous est apparue tout à fait pertinente. D’autre part, nous avions de nombreuses demandes en interne pour soutenir des associations et nous étions particulièrement sensibilisés aux premiers secours dans une volonté concrète de « sauver des vies ». Cette opération s’intégrait alors parfaitement dans la stratégie de l’entreprise en matière de responsabilité sociale. »
Une opération très mobilisatrice
La démarche a mobilisé l’ensemble des acteurs de l’entreprise. « C’est une action qui a été vraiment très facile à porter, explique Pascale Habic, et qui a suscité un vif enthousiasme tant de la part du comité de direction, des collaborateurs et des membre du CE… On a d’ailleurs eu chaque année plus de volontaires que de places disponibles ! »
Concrètement, Groupama Loire Bretagne a pris en charge le coût de la formation « apprendre les gestes qui sauvent », les indemnités kilométriques et l’allocation de formation. Les collaborateurs volontaires – « à tous les niveaux de fonctions et de services », précise Pascale Habic – ont quant à eux suivi la formation en dehors de leur temps de travail (10 heures réparties en deux samedis après-midis) et ont reversé leurs allocations de formation à Smith Magenis***. Le comité d’entreprise qui a choisi l’association bénéficiaire a également abondé de 1 000 euros les dons des collaborateurs.
Face à un tel succès, Groupama Loire Bretagne va continuer sa démarche offrant pour l’année à venir une formation complémentaire, dite « recyclage », aux cent premiers bénéficiaires de l’action et une nouvelle formation de base à cinquante collaborateurs.
Audrey Caudron-Vaillant
* Pour cette action « DIF citoyen », Groupama Loire Bretagne a reçu le Trophée argent du DIF Demos dans la catégorie « grandes entreprises » le 29 mars 2012 (cet événement valorise et récompense les entreprises françaises et les organismes publics qui proposent les plus belles actions de formations) et le Trophée du DIF du DIFPASS le 13 septembre 2011.
*** Enquête Demos, Trophée du DIF 2010, réalisée sur un panel de 300 entreprises.
*** Fondée en 1998, l’association Smith Magenis est fédérée à l’Alliance Maladies Rares depuis 2002. Le syndrome Smith Magenis est une maladie rare découverte aux États-Unis en 1982 et due à une micro-délétion du chromosome 17. Le premier cas en France est diagnostiqué en 1985 et la maladie touche 1 cas sur 25 000.