Qui aurait misé il y a seulement deux ou trois ans sur le faite de donner crédit à une telle question ? Aujourd’hui avec les MOOC non seulement la question à toute son actualité mais en plus elle devient stratégique pour n’importe quel organisme de formation qui doit intégrer le comment faire de l’argent avec le gratuit. Le responsable de formation est dans la même problématique avec la gratuité, lui qui a l’habitude d’acheter ? Alors, s’agit-il d’un épiphénomène ou d’une tendance lourde ?
Sortons des MOOC et regardons d’autres outils à notre disposition, aujourd’hui les supports numériques sont de plus en plus accessibles économiquement. Il est possible de téléphoner sans que cela ne coûte rien ; pareil pour les SMS ou les MNS ou encore la vidéo relationnelle, le gratuit est partout.
Qui ne connaît pas Skype, lancé en 2003, qui permet tout à la fois d’échanger de la vidéo ainsi que des documents ou de coproduire avec le partage d’écran, même l’appli mobile ouvre des perspectives nouvelles.
Restons sur la vidéo relationnelle, Skype permet des échanges jusqu’à 25 correspondants, une classe numérique. Il existe d’autres en support comme Hangouts qui permet d’autres potentialités avec toute la logistique Google que ce soit les Docs, le Drive ou Google + ou toutes les applications de l’univers Google. La petite nouveauté est Tiber qui a su imposer une qualité d’image inégalée. La médiologie de la formation ouvre des perspectives nouvelles, encore faut-il ajuster les formats…
Il est assez étrange que Skype qui a réussi, en 10 ans, à imposer sa technologie et devenir une référence technologique, n’a que peu permis d’application e-learning plus forte… à croire qu’il faille être cher pour être crédible. La formation serait-elle dépensière ?
L’innovation est souvent, faire du vieux avec du neuf, faire des formations présentielles, type classes virtuelles, pour garder le cadre de référence : l’aventure mais sans les risques…
La médiologie e-learning permet de donner des intensités formatives différentes qui assurent des implications apprenantes différentes qui s’intègrent mieux aux rythmes de la vie professionnelle.
Ainsi la vidéo relationnelle permet de mobiliser d’avantage que l’audio qui lui-même permet de mobiliser davantage que les SMS. Tout devient possible sans limite budgétaire, la fracture numérique ne peut plus prendre pour prétexte la facture numérique. Le gratuit pose plus de problème qu’il n’apporte de solution. La routine pédagogique avec la standardisation des formats rassure les ingénieurs pédagogiques classiques.
La gratuité n’est pas la solution mais le problème car il réinterroge sur l’organisation de tout le processus formatif, et ce n’est qu’un début avec l’open learning, le crowdsourcing, le social learning,… La convergence de la formation n’en est qu’à ses début, et est de plus en plus impermanente… toujours plus…
Au fond, le gratuit nécessite de repenser toute la formation en entreprise pour garder la cohérence de la fonction, sinon cela peut couter cher… comme quoi le gratuit peut couter aux entreprises qui n’ont pas une prospective formative à la hauteurs des potentialité de la technologie.
Stéphane Diebold
GARF, Président
GARF Paris Ouest, Président
Site : www.garf.asso.fr