« J’ai pas envie d’aller bosser, je suis crevée, j’en ai marre de mon job, je suis vraiment pas motivé ces derniers temps », la liste est loin d’être exhaustive tant le mal-être au travail est devenu monnaie courante dans certaines organisations.
Vos salariés sont-ils motivés ? Suffisamment ?
Si ce n’est pas le cas, comment repenser les méthodes de management afin de générer davantage de bien-être et de performance dans l’entreprise ? Tour d’horizon des bests practices.
« Les risques psychosociaux sont la première cause d’absentéisme dans le secteur de la fonction publique. Il y a une vraie négation de la souffrance du soignant car l’hôpital est un lieu où l’on s’occupe de la souffrance.
C’est là toute la difficulté », indique Marc-Olivier Robert, soignant aux Hospices de Lyon. La formation aux RPS serait, en effet, quasi-inexistante au sein de la fonction hospitalière où pourtant une personne sur 6 se déclare en souffrance.
Certains secteurs d’activité seraient donc plus ou moins exposés aux risques psycho-sociaux (RPS) comme le confirme Alexandre Collinet, Secrétaire général du site Leboncoin.fr : « le web est un secteur où la culture du changement est non seulement une réalité mais également une condition sine qua none à la performance durable. Nous voulons exister dans 20 ans, c’est pour cela que nous mettons tout en œuvre pour permettre à nos collaborateurs de courir un marathon mais pas à la vitesse d’un sprinter ».
Savoir adapter le management à tous les types de profil ou encore s’appuyer sur une forte culture d’émergence des valeurs, sont autant de recettes avancées par les DRH. « Chez Viadeo, nous militons en faveur du bien-être. C’est même un élément de recrutement à part entière.
Cela nous permet d’attirer les talents et de les fidéliser en créant des sources de motivation au travail dans un bon climat social », affirme la DRH adjointe du réseau social professionnel.
La démotivation peut coûter cher à l’entreprise
Au final pourquoi autant de discussion autour du bien-être au travail ?
Parce que cela a un coût pardi et non des moindres ! Les entreprises semblent d’ailleurs en prendre conscience.
« Un salarié sur 5 souffre de maladie chronique, notamment liée au sommeil. Les entreprises commencent à s’intéresser à la problématique de la vulnérabilité. On est passé de politique dite « cosmétique » avec les salles de sport et les chèques cadeaux, à la mise en place de démarches beaucoup plus courageuses et ambitieuses. », indique Anne-Sophie Godon, Directrice Services et Prévention chez Malakoff Mederic.
Résultat dans certaines entreprises, on voit fleurir des mesures pour le moins originales et dont la vocation est de (re)créer du lien social avec les salariés.
« Nous offrons 30 euros à chaque nouveau collaborateur pour lui permettre de décorer son bureau. Nous mettons à la disposition de nos salariés une salle zen où ils peuvent se reposer. Nous avons également une salle de jeux vidéos et une salle de poker », confie la DRH adjointe de Viadeo. Encourager les salariés à faire du sport, à se réaliser, c’est ce que certains experts du management appelle la « Co-Construction ».
Pour Sylvie Verstraeten, DRH France Steria, « le bien être passe non seulement par un lien et un sentiment d’appartenance mais aussi par la reconnaissance. Il faut également repenser les espaces de travail. Nous avons créé des open-space plus petits et l’acoustique a été adaptée ». Mais attention, mettre en place une politique de gestion du stress passe aussi par une étroite collaboration avec les partenaires sociaux et les CHSCT.
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à créer des groupes de travail rassemblant autour d’une table les RH, les managers, les syndicats et les CHSCT. Objectif ? Identifier les bests practices et clarifier les modes de management attendus. Tout un programme à entreprendre en urgence.
Sur un autre sujet, découvrez comment utiliser un test psychométrique.
Emilie Vidaud