« Etre leader, ça s’apprend », encore faut-il « oser être la chef », surtout quand on est une femme. Deux ouvrages qui maintiennent que leadership et management ne sont pas des atouts innés, mais des compétences qui se travaillent. Ce mois-ci dans nos bibliothèques RH, également deux ouvrages pour réviser quelques notions de base en Droit social. Aussi utiles aux « chefs » qu’aux salariés.
Osez le leadership
« Les travaux consacrés au leadership sont nombreux, les théories également », avance l’ouvrage publié chez De Boeck[1] et coordonné par trois enseignants-chercheurs des écoles Advancia et Negocia. Voilà donc deux livres de plus au rayon leadership : celui, cité ci-dessus, de Denis Cristol, Catherine Laizé et Mirunda Radu Lefebvre, intitulé « Leadership et management, être leader, ça s’apprend » ainsi qu’un second, qui s’illustre, sans le vouloir, comme un contre-pied du premier. Car « Osez être la chef », de Valérie Rocoplan[2], décline, au féminin, la théorie du travail sur soi, décriée par les trois enseignants-chercheurs. « Pour certains, disent-ils, le leadership serait inné, basé sur des caractéristiques et compétences particulières de l’individu ». Eux prônent le « leadership comme une fonction partagée » et dénoncent, par la voix de 13 spécialistes, « l’offre de formations en France, encore très centrée sur l’individu ».
Ils y abordent l’aspect apprentissage mais aussi enseignement du leadership et évoquent une approche contextuelle. Un bon manager n’est ni un leader né, ni celui qui impose, mais capable d’être à son tour « suiveur ». Le leadership « ne s’apprendrait donc pas tant en travaillant sur soi qu’en améliorant ses capacités d’écoute des autres et de l’environnement », observent les auteurs.
Pour la coach, Valérie Rocoplan, fondatrice de Talentis, ce qu’un « chef » doit savoir écouter, comprendre et exprimer, ce sont ses émotions. « Les situations déstabilisantes sont la norme plutôt que l’exception », écrit-elle. Comment prendre du recul ? Ne plus s’excuser d’être enceinte ? Rester féminine mais « se vêtir en chef » ? Développer le sens du pouvoir et faire de la politique ? L’ouvrage, paru aux Editions Leduc, aborde la question du leadership par l’introspective personnelle. On y trouve, par exemple, des « autodiagnostics », où le « je » est de mise, qui invitent la lectrice à évaluer ses « compétences ».
Des droits et des devoirs : pour les deux parties
Personne n’est au dessus de la Loi et personne n’est sensée l’ignorer… deux belles théories. « Bien qu’exerçant dans des secteurs d’activités très éloignés les uns des autres, [les 16,3 millions de salariés français] ont néanmoins deux points communs : le Code du travail et la méconnaissance de son contenu ». Ainsi Julien Boutiron et Jean-Philippe Elie justifient la parution de leur ouvrage « Le Droit du Travail pour les Nuls »[3]. Et les « Nuls » ici, ce sont aussi bien les salariés que les dirigeants, car cette libre adaptation du fameux Code rouge s’adresse aux deux parties. L’objectif de cet ouvrage est clair et très vendeur, puisqu’il s’agit de rendre plus accessibles « les milliers de pages souvent indigestes de la législation du travail » car, précisent les auteurs, « s’affranchir de ces règles peut avoir des conséquences dramatiques pour les deux parties, comme le licenciement du salarié ou la disparition de la société ! ».
Mais au-delà de ses difficultés de lecture et de compréhension, la jurisprudence du travail est surtout un monde très évolutif, voire changeant, avec ses successions d’arrêts. C’est pourquoi dans la multitude d’ouvrages de vulgarisation du Droit, autant choisir les plus récents. Parmi eux également, celui de Pierre-Jean Fabas et Delphine Follet, « L’abécédaire social et paie »[4]. La nouvelle édition vient de sortir et, comme l’ouvrage de la collection « Les Nuls », n’a pas la vocation d’être exhaustive mais très précise sur les sujets abordés. : du licenciement Facebook à la réduction Fillon. La deuxième partie s’adresse aux plus initiés et liste les décrets et lois de l’année passée.
Typhanie BOUJU