PARTIE 1
Comment attirer et surtout fidéliser les collaborateurs ? Le salaire est-il encore le principal critère lors du choix d’un poste ? Les experts RH se sont penchés sur la question.
Apporter du sens au travail : une évolution fondamentale de la stratégie RH
Si le salaire est toujours un critère important dans le choix d’un emploi, il n’est pas le seul différentiateur. Ainsi, le « Compensation & Benefits Reporté », publié par le Top Employers Institute, démontre que les éléments non monétaires, tels que la flexibilité des horaires, la formation, le développement personnel, la considération de l’individu ou encore le télétravail sont devenus des facteurs décisifs dans la rétention des salariés. L’étude, menée auprès de 600 entreprises dans 96 pays, montre également que cette politique de reconnaissance globale n’est plus une tâche administrative, mais bien un élément fondamental de la stratégie RH.
Un constat partagé par les intervenants de l’atelier : « Éléments non monétaires : les nouvelles armes des DRH », lors des Victoires des Leaders du Capital Humain. Pour attirer et fidéliser un talent, il faut le considérer avant tout comme une personne, comme l’explique Jean-Philippe Cavaillé, DRH France chez Goodyear Dunlop. « La distinction entre le salarié et la personne au travail est de plus en plus floue. » Pour Nathalie Berthelot-Briday, Directrice rémunération, relations sociales et avantages sociaux chez Nexity, « il faut considérer le collaborateur comme un client. Nous devons l’attirer et le retenir en lui proposant de nouveaux services. »
Ces nouveaux services sont à mettre en avant dès la phase de recrutement, selon Christophe Durieux, Président co-fondateur du groupe people&baby. « La rémunération ou les primes ne sont plus le principal critère de choix à l’embauche. Ce qui fait la différence, c’est le sens que l’on donne au travail, et une promesse à tenir. Les gens ont besoin de savoir pourquoi ils se lèvent le matin. » Jean-Philippe Cavaillé (Goodyear Dunlop) poursuit : « la vraie question, c’est quel sens donnons-nous au travail, à moyen et long-terme ? Ces questions arrivent souvent dès l’entretien d’embauche ! Voilà pourquoi nous avons tout intérêt à proposer des choses vraiment différentes et innovantes. »
Les Millennials arrivent sur le marché du travail : quels changements à prévoir ?
Le sens, donc, est semble-t-il devenu un élément crucial dans la captation et la rétention des talents. « Combien vais-je gagner ? » demeure une question essentielle, mais d’autres la rattrapent : « Que puis-je apporter à l’entreprise ? Correspond-elle à mes valeurs ? Dans quelle mesure puis-je apporter ma pierre à l’édifice ? »
En filigrane, bien sûr, les jeunes générations sont sur toutes les lèvres. Si toutes les générations semblent concernées par ce renouveau des stratégies de rétribution, les Millennials sont le plus souvent mis en avant, comme l’exprime Frédéric Mathieu, Senior Corporate Vice President Resources Humaines chez Essilor : « ce que les Millennials attendent, c’est du sens. » « Les jeunes générations attendent qu’on s’intéresse à eux en tant que personne, plus qu’en tant que salarié », poursuit Jean-Philippe Cavaillé (Goodyear Dunlop). « L’objectif, c’est de développer un socle social commun : comment aider les collaborateurs à s’identifier à l’entreprise, développer un sentiment de cohésion ? »
Plusieurs études attestent cette impression générale, à l’instar de l’étude Viavoice – Manpowergroup, réalisée en partenariat avec Les Echos START. Sur plus de 1000 jeunes Français interrogés, 55% considèrent le travail comme une source d’épanouissement. Ils sont également 80% à déclarer avoir une conception nouvelle du travail par rapport à leurs parents. Ils sont plus attachés à leur autonomie. Côté valeurs, c’est le sens qui prime sur l’effort. 47% d’entre eux indiquent enfin qu’un meilleur équilibre vie professionnelle – vie personnelle doit figurer parmi les priorités des RH dans les années à venir.
Pour en savoir plus sur les salaire de la fonction RH, consultez notre article dédié au sujet : salaire RH.