Amazon a récemment annoncé des mises à jour dans sa politique de télétravail, exigeant que les employés retournent au bureau au moins trois jours par semaine. Une décision qui n’a pas ravit les salariés très habitués au télétravail, voire au full remote depuis leur onboarding en contexte de pandémie.
Éclairages.
Télétravail : vers un risque de licenciement pour les salariés d’Amazon
Amazon vient de mettre à jour ses directives aux managers concernant ses modes de travail. Il est aujourd’hui demandé à ces derniers de s’entretenir individuellement avec chaque collaborateur ne respectant pas les exigences minimales liées au retour au bureau.
Plus encore, le géant du commerce en ligne donne aux managers son feu vert pour procéder au licenciement de collaborateurs qui ne reviennent pas au bureau 3 jours par semaine au minimum. Le PDG d’Amazon, Andy Jassy, expliquait dans un mémo interne : « La collaboration est plus facile et plus efficace lorsque nous travaillons en présentiel », a-t-il écrit dans un mémo interne, ajoutant que « L’énergie et les idées des uns et des autres se développent plus librement. »
En juillet dernier, Amazon avait déjà exhorté ses employés en télétravail à se rapprocher des sites de la société. Pour les personnes refusant de déménager, un « pack de démission volontaire » était même proposé. Selon le site web d’information américain Business Insider, la première annonce liée au RTO (Return To the Office) remonte à février. Plus de 30 000 employés ont signé une pétition interne pour exprimer leur opposition à cette initiative, et certains employés ont pu exprimer leur frustration, causée entre autres par le fait d’avoir été recrutés en full remote durant la pandémie.
Ces nouvelles directives sont donc loin de faire l’unanimité auprès des travailleurs d’Amazon, les contestant même via un canal Slack interne surnommé Remote Advocacy. Outre les pétitions signées par des milliers de personnes, un débrayage aurait eu lieu à Seattle, à proximité du siège du géant du e-commerce, avec des participants venus de plusieurs villes comme Londres, Bruxelles, Chicago ou encore Miami.
Face aux résistances des employés, Amazon réagit
Devant de telles résistances, Amazon a créé les programmes Pivot et Focus pour aider les collaborateurs en télétravail à adopter les comportements attendus.
Quoi qu’il en soit, le télétravail à 100 % semble bel et bien révolu chez Amazon. Le porte-parole de la société, Rob Munoz, a ainsi déclaré pour Fox Business : « Maintenant que nous avons plusieurs mois à notre actif et que la grande majorité des employés sont plus souvent au bureau, il y a plus d’énergie, de connexion et de collaboration, et c’est ce que nous disent les employés et les entreprises qui entourent nos bureaux », avant d’ajouter qu’à l’instar de toutes les politiques d’Amazon, il est attendu des équipes qu’elles les respectent. Dans le cas contraire, « les mesures qui s’imposent » seront prises.
Une fermeté dont témoigne également Brad Glasser, porte-parole de la société Amazon dans sa déclaration à Fortune, bien qu’ayant concédé la difficulté d’une telle transition pour les salariés : « Nous sommes toujours à l’écoute et nous continuerons de l’être, mais nous sommes satisfaits de la façon dont s’est déroulé le premier mois de retour au bureau d’un plus grand nombre de personnes (…) Si vous n’êtes pas d’accord et que vous ne vous engagez pas à retourner au bureau, cela ne marchera probablement pas pour vous ».
Quand le télétravail n’est plus tout à fait la norme
Amazon est loin d’être la seule entreprise de la Tech à imposer le retour au bureau des salariés, pour un minimum de jours. Et pour cause, même l’historique champion du télétravail Zoom exhorte aujourd’hui ses employés vivant à moins de 80 kilomètres de l’un de ses sites à se rendre au travail 2 jours par semaine.
À l’instar d’Amazon, d’autres grandes entreprises sont également concernées par cette tendance, comme Google, Meta, Disney ou encore Tesla. Il y a quelque temps, Elon Musk avait même affiché une prise de position radicale sur X (ex-Twitter) en faveur du travail en présentiel, exhortant les employés en télétravail à revenir sur site ou à quitter la société.
Le saviez-vous ? Selon une étude menée dans 25 pays par l’OCDE, le télétravail peut avoir un impact positif sur la productivité dès lors qu’il n’est pas excessif dans sa durée. Au-delà de 2 jours de télétravail, la productivité des travailleurs aurait tendance à diminuer.
En outre, le retour au bureau en tant que tel n’est pas forcément toujours décrié par les salariés. Selon une étude Parella x CSA Research (2022), 75 % des collaborateurs aiment revenir sur leur lieu de travail, lequel ne saurait se résumer à être un lieu de productivité. C’est aussi un lieu propice à la sociabilité, au brainstorming et à la cohésion d’équipe.
Des chiffres qui doivent bien sûr être relativisés selon les spécificités de chaque entreprise.
Et si un juste milieu entre télétravail et présentiel était le bon compromis ?