Former des managers ne devrait jamais se résumer à remplir des listes de présence. Dans de nombreuses entreprises, la formation managériale reste trop souvent perçue comme un passage obligé, une case à cocher dans un plan annuel. On programme, on invite… et on espère que les managers viendront.
Mais s’ils ne se déplacent pas, ce n’est pas par manque d’intérêt. C’est parce qu’ils n’y voient pas de bénéfice concret, immédiat. Résultat : des sessions désertées, des budgets sous-utilisés, des compétences qui progressent trop lentement et une frustration croissante côté RH.
Alors comment renverser la logique ?
Comment créer un véritable élan d’envie autour de la formation, au point que les managers choisissent d’y être plutôt que de chercher à s’en excuser ?
Le webinar sur le « plan anti no-show » propose une approche structurée et pragmatique pour répondre à cette question. En s’appuyant sur les retours d’expérience de SoManyWays et d’Edflex, quatre moments clés émergent comme décisifs pour transformer l’engagement et réduire durablement le no-show.
Créer l’envie : le premier contact qui change tout
Pour Anaïs Georgelin, tout commence dès le premier message : « Les managers ne refusent pas de se former. Ils refusent de perdre leur temps. » Autrement dit : si l’accroche ne parle pas immédiatement à un enjeu concret de leur quotidien, l’intérêt s’évapore.
Sortir du tout-email
Dans de nombreuses organisations, l’annonce d’une formation se résume à un mail noyé dans une boîte de réception surchargée. Erreur. Comme le rappelle Anaïs : « On doit aller là où les managers sont vraiment. »
Chez un client du transport, l’information passait mieux via les écrans en salle de pause que par e-mail.
Multiplier les points de contact
Victor Lutreau complète : « Un email, plus un message Teams, plus une communication visuelle… c’est moins intrusif que quatre relances sur le même canal. »
Cette logique multicanale n’« inonde » pas : elle maximise la chance d’un premier contact percutant.
Personnaliser l’approche
L’une des pratiques les plus puissantes partagées lors du webinar repose sur la personnalisation du message en fonction du profil du manager.
SoManyWays utilise notamment son test des modes de rapport au travail : un manager motivé par l’impact recevra un message orienté transformation collective, tandis qu’un manager en mode ascension sera séduit par une promesse liée à l’évolution de carrière.
Lever les freins : faire percevoir la valeur immédiate
S’inscrire à une formation, c’est arbitrer entre plusieurs priorités. Les intervenants le rappellent : « Le no-show n’est jamais un manque d’envie. C’est un arbitrage. »
Comprendre les vrais freins
Une entreprise du secteur de l’énergie a découvert que les managers boycottaient une formation… parce que leurs propres N+1 leur en avaient dit du mal, sur la base d’une version dépassée du programme.
Moralité : interroger les non-participants permet souvent d’identifier des freins inattendus.
Mettre en avant le bénéfice concret
Exit les programmes théoriques et les intitulés vagues.
Victor résume : « Ce qui fonctionne, c’est une promesse simple, courte et actionnable. »
Par exemple :
✔ « En 45 minutes, un cadre pour débloquer vos conversations difficiles. »
✔ « Apprenez à désamorcer une situation en 15 minutes. »
Gamifier l’engagement
Edflex partage un exemple parlant : un challenge interne type « grande boucle managériale » a multiplié par 32 l’engagement des managers sur la formation e-learning.
Quand la formation devient un jeu, l’envie revient.
Réduire la friction : rendre la participation plus simple que l’annulation
Le no-show de dernière minute arrive souvent la veille, voire le matin même. Pour y remédier, deux leviers clés :
Des rappels utiles
Non pas « N’oubliez pas la formation demain », mais :
✔ « Venez avec un exemple de feedback récent à décortiquer demain en session. »
Ces rappels qui projettent donnent un sens immédiat à la participation.
Des formats progressifs
Commencer par des micro-formats de 30 minutes intégrés dans les rituels existants permet de réduire la charge mentale et de créer un premier contact positif.
Anaïs partage : « Si on commence trop fort, on perd tout le monde. Il faut crescendo. »
Créer un point d’appui : transformer les participants en ambassadeurs
Le bouche-à-oreille interne est l’un des leviers les plus puissants pour réduire le no-show.
Les témoignages à chaud
À la fin d’une formation, faire témoigner les managers en vidéo (30 secondes, smartphone) fonctionne très bien. Ils partagent :
• les trois mots qui décrivent la session,
• l’action concrète qu’ils appliqueront dès demain.
Simple, authentique, efficace.
Le pouvoir du collectif
SoManyWays crée des groupes d’apprentissage dans lesquels chacun s’engage sur une micro-action.
Comme l’explique Anaïs : « Quand on s’engage face au groupe, on n’a pas envie de planter les autres. »
Faire venir les managers en formation n’est pas une question de contrainte, mais d’expérience. En agissant sur les quatre moments clés — premier contact, engagement, réduction de la friction, appui post-formation — les entreprises peuvent transformer la formation en un moteur d’envie, de performance et de progression collective.

