Selon le dernier baromètre de l’Apec publié le 29 août 2022, les entreprises devraient tempérer leurs intentions de recrutement de cadres au troisième trimestre 2022. La raison principale ? L’incertitude économique.
Bilan du second trimestre 2022
L’activité économique a entretenu sa dynamique au second trimestre 2022, avec +0,5% contre -0,2% les trois premiers mois de l’année. Néanmoins, cette croissance a été modérée par les effets de la guerre en Ukraine. Le prix de certains produits alimentaires et énergétiques ont augmenté, entraînant des répercussions sur le pouvoir d’achat des foyers. Ainsi, la production de 44% des entreprises employant des cadres a été affectée par des difficultés d’apprivoisement. Dans le secteur de la construction, les chiffres atteignent 69%, soit +7 points.
L’activité des entreprises ayant recruté des cadres a été conforme ou supérieure aux prévisions (70%, -1 point). Dans le secteur de l’industrie, le bilan est très positif (75%, +11 points), après avoir connu une forte détérioration au premier trimestre (-9 points).
Le volume d’offres d’emploi pour les cadres, publiées sur le site de l’Apec, a augmenté de 18% au second trimestre 2022, par rapport à celui de 2019. Dans le secteur du commerce, ces chiffres atteignent +22%, pour les entreprises de distribution généraliste et spécialiste ils atteignent +46% et enfin +70% d’offres d’emploi pour les activités liées à la santé et à l’action sociale.
Intentions de recrutement de cadres en ralentissement
En dépit des prévisions annonçant un nombre record de recrutements cette année, une diminution des intentions de recrutement de cadres à trois mois a été confirmée en juin (10%, -3 points). Les organisations ne sont donc que 8% à envisager de publier une offre d’emploi pour un poste de cadre au cours des trois mois à venir.
Le manque de visibilité et les nombreuses incertitudes qui persistent ont affecté la confiance des entreprises dans l’évolution de leur carnet de commandes, qui n’a pas retrouvé son niveau du début d’année 2022 (67%, -7 points).
Dans certains secteurs en particulier, le volume d’offres d’emploi pour le recrutement de cadres n’a pas retrouvé son niveau d’avant Covid-19. C’est le cas par exemple des secteurs des équipements électriques et électroniques (- 2 %), de l’industrie mécanique et métallurgique (- 4 %), des télécommunications (- 16 %) et des services de conseil et gestion des entreprises (- 2 %). Le taux d’entreprises ayant finalisé leurs recrutements de cadres a chuté de 11% par rapport au premier trimestre 2021.
Les difficultés de recrutement de cadres persistent et s’aggravent
La diminution des intentions de recrutement de cadres ne s’accompagne pas d’un recul des difficultés anticipées à finaliser les recrutements au cours des mois à venir. Les tensions de recrutement sont toujours bien présentes sur le marché du travail puisque 82% des entreprises ayant recruté des cadres au second trimestre estiment que ces recrutements ont été difficiles. Ce qui représente +13 points par rapport au trois premiers mois de l’année 2022. L’intensité de ces difficultés a aussi augmenté puisque 38 % des entreprises jugent les recrutements de cadres “très difficiles”, soit 11 points de plus qu’au trimestre précédent.
Les cadres, quant à eux, sont 13% à envisager de quitter leur entreprise dans un délai de trois mois. Ce pourcentage est semblable à celui du second trimestre. En juin, ils sont également 61% à avoir affirmé se sentir inquiets pour la situation économique de la France (+10 points par rapport à décembre 2021).
Serena Lousebus
1 commentaire
Il va falloir mieux fidéliser…