Selon les prévisions des analystes, les dépenses mondiales en logiciels SaaS vont continuer d’augmenter, passant de 49 milliards de dollars en 2015 à 67 milliards en 2018. Ces prévisions sont corroborées par une étude d’IDC indiquant que le chiffre d’affaires généré par les solutions SaaS progresse à un rythme presque cinq fois supérieur à celui des logiciels classiques. Si ces statistiques reflètent la situation solide du Saas au niveau international, il importe de s’intéresser de plus près à l’adoption du cloud par les entreprises en France ainsi qu’aux processus et opérations qui passent du « sur site » au cloud.
Dans une autre enquête IDC de 2015, 56 % des responsables français interrogés déclaraient utiliser, ou avoir l’intention de déployer, une solution cloud sous une forme ou une autre, mais seuls 22 % disposaient d’une stratégie reproductible, maîtrisée ou optimisée en matière d’adoption du cloud. Sur le terrain, une étude de 2016 s’appuyant sur les avis de 200 professionnels français des ressources humaines (RH)* au sujet de l’adoption du cloud confirme la progression inéluctable de ce dernier aux dépens des solutions logicielles sur site.
L’étude révèle également que 49 % des répondants indiquent utiliser au moins une application RH hébergée dans le cloud, et 23 % disent avoir un plan de migration pour les deux ou trois prochaines années. Si l’adoption croissante du cloud ouvre un nouveau champ d’opportunités pour les entreprises françaises, elles doivent s’assurer d’adopter la bonne approche. Par exemple, une approche fragmentée de l’adoption du cloud entraîne le risque de diluer certains des avantages attendus. Si une entreprise ne migre qu’une partie de ses systèmes dans le cloud, alors les bons vieux problèmes liés à la qualité des données demeureront, avec des systèmes hétérogènes fonctionnant sur des architectures séparées et incapables de communiquer efficacement entre eux ou de fournir une source unique et fiable.
Une fois déployées, les véritables solutions cloud offrent la possibilité d’effectuer des analyses ou des recherches d’informations clés au sein du même système. Elles permettront aux RH de conserver un rôle stratégique, par exemple en anticipant le départ de talents et en identifiant les compétences à développer afin d’atteindre les objectifs de l’entreprise, tout en maîtrisant les coûts de main-d’œuvre.
L’essor du cloud favorise le développement des applications mobiles
Selon l’étude, l’adoption des applications mobiles par les fonctions RH en France va également dans le bon sens, puisque 51 % des participants déclarent disposer d’au moins une application RH disponible sur mobile. Cependant, parmi ceux qui n’en possèdent pas, plus de la moitié expliquent que ce type d’application n’est pas adapté à leur entreprise. Preuve que le mobile est encore perçu par bon nombre comme une commodité (ou, pire, une gêne !) et n’est pas considéré comme une nécessité pour l’entreprise. Toutefois, cette perception devrait évoluer dans un avenir proche, à mesure que les nouvelles générations arriveront sur le marché du travail.
Le confort technologique est de plus en plus considéré comme un facteur clé d’attractivité, en particulier parmi les jeunes générations. Elles font usage au quotidien des technologies mobiles dans leur vie personnelle et attendent de leur employeur qu’il s’adapte à leur rythme et à leur mode de vie, et notamment aux nouvelles pratiques et tendances que sont le travail à domicile ou le nomadisme. A l’avenir, les RH accorderont probablement une plus grande importance aux applications mobiles. Grâce à de telles applications, les employés peuvent consulter facilement les informations qui les concernent, accomplir des tâches telles que poser leurs congés, gérer leurs notes de frais ou valider un recrutement quel que soit l’endroit où ils se trouvent. Ces applications permettent aussi d’établir un canal de communication entre les employés et leurs managers, ainsi qu’avec les RH.
L’avenir des RH en France
Enfin, l’étude se concentre sur les priorités des RH au cours des prochains mois. En premier lieu, on retrouve la performance des employés, jugée prioritaire ou très prioritaire par 60,5 % des participants. Dans un environnement économique très concurrentiel, les entreprises souhaitent pouvoir compter sur leurs employés. Le succès de ces derniers passe par le développement de leurs compétences mais aussi par un sentiment de bien-être dans leur environnement professionnel. Les responsables RH en ont conscience puisqu’ils placent les opportunités de formation et de développement professionnel au deuxième rang (50,5 % des participants considérant cet objectif comme prioritaire ou très prioritaire) et le moral des employés en troisième position (48,5 %).
Croyez-le ou non, le cloud peut aussi contribuer à améliorer les performances. Les responsables RH peuvent s’appuyer sur des applications spécialisées dont la préoccupation première est le développement individuel des employés. Une solution cloud unifiée pour les RH peut permettre d’anticiper les besoins d’un employé à court terme, afin de maintenir un degré élevé d’engagement et de motivation, et donc de performance. En outre, ces systèmes offrent aux employés la possibilité d’exprimer leurs souhaits en matière de développement professionnel, d’avoir une meilleure visibilité sur les postes disponibles ou encore de recevoir des recommandations sur de potentielles évolutions de carrière. Et ce n’est qu’un début.
Les RH montrent qu’ils sont conscients de l’importance croissante de l’engagement des employés à travers de nouvelles initiatives. L’abandon de l’entretien annuel d’évaluation au profit d’échanges réguliers entre l’employé et son manager en est une. Des enquêtes régulières ou des outils destinés à mesurer la satisfaction des employés sont également de bons moyens de montrer aux employés que leurs préoccupations sont prises en compte et ainsi de renforcer leur implication. Avec l’aide du cloud, ces initiatives pourraient former la combinaison gagnante pour optimiser les performances des collaborateurs.
Ainsi, l’adoption du cloud et des applications mobiles par les RH est en bonne voie en France. Cette tendance devrait se poursuivre si les entreprises utilisent les applications RH au maximum de leur potentiel au service de leur stratégie, de l’attraction et de la rétention des talents, et de la gestion des performances. Ces questions sont aujourd’hui cruciales pour les entreprises qui souhaitent se démarquer afin de recruter et de fidéliser les meilleurs candidats, et répondre aux attentes des nouvelles générations.
* Étude Workday administrée par Toluna en janvier 2016
Sabine Hagège, Responsable Produit EMEA chez Workday