Les prix des leaders bienveillants ont été remis ce mercredi 22 mai aux lauréats qui ont oeuvré pour mettre en place des initiatives qui innovent en matière de management. Les trois catégories étaient le prix du meilleur résultat, le prix de la meilleure innovation et enfin le prix secteur public, qui lui concernait les initiatives dans le secteur public. D’ailleurs, à la surprise de tous, ce n’est pas un mais deux lauréats qui ont reçu cette récompense. Le prix du meilleur résultat et de la meilleure initiative ont récompensé des leaders ayant agi en collaboration avec les salariés. L’écoute et l’interaction avec les salariés est un enjeu primordial pour les entreprises.
« Nous ne voulons pas les meilleurs, nous voulons des gens qui ont envie »
Le prix du meilleur résultat a été remis à EMAC, nous avons rencontré l’initiateur du projet qui a reçu le prix, Didier Chauffaille, qui a permit à l’entreprise de caoutchouc de devenir lauréat de cette cérémonie. Ce prix vise à récompenser l’entreprise qui a eu les meilleures retombées suite à une démarche managériale qui a fonctionné.
À la base du projet, il y avait un postulat : “les gens ne se sont pas levés un matin en se disant qu’ils allaient travailler de nuit dans une entreprise de caoutchouc”, nous dit Didier Chauffaille. Ajoutée à cela, une entreprise ne peut dégager de l’argent si les gens ne se sentent pas investis. L’objectif était alors de revoir leur mode de fonctionnement très classique afin de le rendre plus horizontal et plus collectif.
« Nous voulions atteindre une bienveillance autonome et responsable »
Les retombées positives ne se sont pas fait prier ! L’entreprise a divisé son taux d’absentéisme par 10. Il passe ainsi de 5% à seulement 0.5%, “et encore, c’est bien parce qu’on ne peut pas vraiment dire moins…” ajoute le directeur général de l’entreprise.
Ces résultats ont été le fruit de plusieurs actions, toutes orientées vers le côté humain et émotionnel. D’abord, ils ont orienté tous leurs managers dans des formations d’une durée d’un an environ. Et ce à raison de 2-3 fois par mois. Ensuite, l’une des clefs de ce succès est aussi le fait que les employés sont écoutés. Ils participent même à la stratégie de l’entreprise. Les collaborateurs osent ainsi proposer leurs solutions et sont valorisés à travers cela.
Ajoutés à cela, les salariés ont aussi un pouvoir décisionnaire sur le personnel recruté ! Par conséquent, le sentiment d’appartenance que cela créé est solide et durable. En effet, avant de souhaiter des salariés engagés, il faut avant tout s’engager pour les salariés ! Nous avons également interrogé Didier Chauffaille à propos des perspectives à venir pour la gestion de personnel de son entreprise : “avant tout, nous voulons stabiliser ce que nous avons mis en place.”
« 80% des actions réalisées par l’entreprise viennent des collaborateurs »
Le prix de la meilleure initiative a été décerné à un service public. Souvent décriée, c’est la caisse d’assurance familiale du Var qui a remporté cette catégorie. Son directeur, Julien Orlandini, est arrivé en 2017 dans le service. C’est en faisant le tour des équipes qu’il a ressenti « une vraie morosité, un manque d’énergie et une attente que quelque chose se passe ». Ainsi, il a provoqué une rupture avec la volonté d’embarquer toutes ses équipes dans un nouveau projet. Le directeur a donc voulu créer une vraie dynamique collaborative. En effet, les 550 collaborateurs de la CAF du Var ont fourni plus de 600 idées à la direction sur des projets de travail. D’après Julien Orlandini, « 80% des actions réalisées par l’entreprise viennent des collaborateurs ».
Mais le directeur est allé encore plus loin. Ainsi, il a effectué un travail profond sur le management de son entreprise. L’objectif était de laisser plus de places aux équipes. Mais également de ne pas s’enfermer dans des postures de contrôles pouvant démotiver les salariés. Les managers de la CAF ont créé un groupe de réflexion en fixant des règles comparables à celles du rugby. En effet, les valeurs de solidarité, de cohésion et de collectifs ont été appliqué. Julien Orlandini explique « Par exemple, quand le manager ne tient pas les règles il est hors-jeu donc carton rouge ». L’objectif était que managers et collaborateurs s’imposent les mêmes règles de vie au travail.
« Un projet de plateforme collaborative est en cours »
L’initiative a donc été retenue par le jury du prix des leaders bienveillants. Julien Orlandini attend lui des résultats dans les prochains mois. Il souhaite notamment faire baisser le taux d’absentéisme. De plus, il veut impliquer davantage les salariés pour qu’ils postulent plus facilement aux offres de l’entreprise. Le lauréat annonce qu’un « projet de plateforme collaborative » est en cours. Il propose aux salariés de poster leurs idées, de poser des questions aux managers grâce à un chat ou encore réaliser des challenges. L’initiative de la CAF du Var recherche la performance par l’humain et par la satisfaction des collaborateurs.
« Une très belle expérience »
Hervé Garcia, DRH du groupe Serge Ferrari, entreprise de 1000 salariés au savoir-faire unique au monde, faisait partie du jury. Pour la première édition du prix des leaders bienveillants, il évoque une belle surprise :
« C’est intéressant de marier ‘leader’ et ‘bienveillant’ qui sont souvent antinomiques ».
Hervé Garcia a remis le prix du meilleur résultat. Il parle d’une très belle expérience et d’un intérêt pour le lien entre la démarche managériale de l’entreprise et la performance. Des initiatives qui mettent à l’honneur le salarié et son bien-être, tels étaient les fondements de cette première édition du prix des leaders bienveillants.
L’équipe de myRHline