On en entend parler de plus en plus : L’intelligence collective est un concept à la mode depuis plusieurs mois (plus de 9 millions de pages sur Google !).
Pour autant, est-ce la panacée ?
La recette à tous les mots de l’entreprise ?
L’intelligence collective n’est bien-sûr pas quelque chose de nouveau, les entreprises n’ont pas attendu les derniers mois pour favoriser les échanges et le partage des savoirs et des idées.
Par contre, ce concept est complétement en phase avec l’époque actuelle :
- Il est en lien avec les nouveaux rapports au travail, il permet de répondre aux aspirations collaboratives, de susciter l’engagement et de renforcer la proactivité.
- La révolution digitale est en marche, qui développe la culture du partage et du réseau, et qui permet d’imaginer une grande variété d’organisations et de modes de fonctionnement.
Mais avant tout, pour savoir si développer l’intelligence collective représente un enjeu pour vous, posez-vous les questions suivantes.
Dans mon équipe, mon organisation, mon entreprise :
- Tout le monde peut-il s’exprimer et donne-t-il spontanément son avis ?
- Suis-je sûr que toutes les idées sont exprimées ?
- Les bonnes pratiques sont-elles partagées et facilement accessibles ?
- Quand quelqu’un a un problème, demande t-il spontanément et reçoit-il facilement de l’aide ?
Si la réponse à toutes ces questions est oui, alors l’intelligence collective est déjà effective chez vous.
Sinon, le sujet vous concerne.
L’intelligence collective, qu’est-ce que c’est au juste ?
Pour Olivier Zara, auteur d’un ouvrage sur le sujet (La management de l’intelligence collective), c’est la somme des intelligences situationnelles des collaborateurs.
Dans une entreprise, face à une question à traiter, il s’agit donc de la capacité à partager les bonnes idées et bonnes pratiques sur la question, passées au tamis de la bonne compréhension du contexte et des enjeux.
Attention à être clair sur un point : quand on parle d’intelligence collective, on est sur le terrain de la réflexion, pas nécessairement sur celui de la décision ; une entreprise n’est pas une démocratie, le management est là pour arbitrer et pour décider sur certains sujets ; par contre toute décision gagnera à se nourrir de la réflexion collective.
L’important à ce niveau est d’être clair vis-à-vis des personnes dont on sollicite la participation.
L’intelligence collective, à quoi ca sert concrètement ?
- Cela sert déjà à enrichir la réflexion pour avoir de meilleurs idées.
Dans tous les processus de créatiité, on sait que la première idée n’est jamais celle qui est retenue à la fin. Il apparait donc important, pour voir émerger une idée nouvelle, de commencer par confronter toutes les bonnes idées avant de décider.
- Cela permet aussi de progresser individuellement et collectivement.
Plutôt que de « réinventer la poudre » à chaque fois qu’on est face à une situation nouvelle, autant bénéficer de l’expérience des autres pour aller plus vite, tout en allant plus loin grace à la confrontation des idées et au phénomène du rebond.
- Cela sert enfin (et surtout) à avoir des collaborateurs motivés, et engagés au service de la mission commune.
Les processus d’intelligence collective, en associant à la réflexion les collaborateurs, est un puissant facteur de motivation qui associe reconnaissance (je peux m’exprimer, je suis écouté, mes idées sont prises en compte) et d’appartenance.
Et en pratique, on fait comment ?
Il faut être conscient que pour porter ses fruits et apporter toute la puissance qu’elle permet, l’intelligence collective doit se concevoir, au-delà de nouveaux modes de fonctionnement, comme une nouvelle culture d’entreprise ; c’est un changement de paradigme en terme d’organisation, de répartition des rôles, et bien entendu de posture managériale.
Nous avons identifié 4 axes de travail dans une organisation qui contribuent à développer graduellement l’intelligence collective :
- Associer les collaborateurs aux réflexions dans une logique de management collaboratif : mettre en place des réunions participatives, demander l’avis des collaborateurs sur les décisions qui les impactent.
- Favoriser le collaboratif : faire en sorte que tout le monde se connaisse, au niveau personnel (moments informels, team building) et au niveau professionnel (en organisant par exemple des « vis ma vie »), avoir des temps pour partager les bonnes pratiques, encourager l’entraide, développer le travail en mode projet.
- Donner le pouvoir au collectif : donner des zones de liberté, lâcher le contrôle, faire confiance au collectif.
- Encourager la réflexion et les propositions : instaurer la cuture du « oui », favoriser le rebond d’idées, encourager le benchmark d’idées, associer des candides aux réflexions.
Quand vous aurez mis en place tout cela, vous en constaterez les fruits au niveau de l’engagement de vos collaborateurs, et surtout en terme de performance de votre organisation.
Didier Duffaut / Inspirations Management