Salariés et managers sont au moins d’accord sur un point, les uns et les autres considèrent que le climat social dans leur entreprise s’est dégradé. Autre point d’alerte pour les directions d’entreprise : les risques psycho-sociaux (RPS), et particulièrement le stress, affichent des niveaux records selon le 16 eme baromètre « climat social dans l’entreprise » publié par la Cegos. Heureusement, l’implication des managers semble sans faille.
Alerte « ouragan » sur les risques psychosociaux
Un collaborateur sur 4 interrogé dans le cadre du baromètre de la Cegos déclare avoir subi au cours de sa carrière un problème psychologique grave, type dépression, burn out, etc. 53% des salariés et 68% des managers subissent un stress régulier dans leur travail et pour plus de la moitié d’entres eux, ce niveau de stress est supérieur ou égal à 6 sur une échelle qui compte … 10 niveaux. Un score qui n’a jamais été aussi élevé et qui est très préoccupant pour toutes les entreprises. « La charge de travail demeure la principale source de stress suivi par le manque ou la mauvaise organisation et les changements incessants au sein de l’entreprise. Le manque de soutien et le sentiment d’isolement expliquent également ces scores importants », commente Annick Haegel, manager chez Cegos et spécialiste des enjeux RH. ( Cet article pourrait vous intéresser : Arrêt de travail pour dépression : quelle est la durée moyenne ? )
Les DRH sont-ils conscients du problème ? Visiblement oui puisqu’ils identifient ces facteurs de stress dans des proportions encore plus grandes que l’ensemble des collaborateurs. « Reste à passer de la parole aux actes car, dans le même temps, un DRH sur 6 pense que l’organisation du travail dans leur entreprise permet un travail de qualité. Dans le même ordre d’idée, seuls 30% des managers reconnaissent avoir été formés à détecter les signes des risques psychosociaux», ajoute-t-il.
Forte dégradation du climat social
Plus de la moitié des salariés et des managers considèrent que le climat social dans leur entreprise s’est dégradé en un an. Parmi les indicateurs pouvant expliquer cette perception, certains ont pris un bon coup dans l’aile. Chute de 14 points pour le climat au sein des équipes. – 12 points pour la satisfaction dans leur emploi actuel. -11 points dans la confiance qu’ils ont dans l’avenir de leur entreprise. Bref, le moral n’est pas au beau fixe. Un sentiment qui n’est pas partagé par les DRH et autres RRH. En effet, 43% d’entre eux estiment que le climat social est resté stable. Ni plus, ni moins bien qu’il y a un an.
Eclaircie en faveur des managers
Dans ce contexte économique et social mouvementé, les salariés portent toutefois un jugement relativement clément sur leurs managers. 64% estiment que ce dernier leur fait confiance et 49% déclarent pouvoir compter sur son aide en cas de difficultés professionnelles. Près d’un salarié sur deux se sent reconnu par son manager. Deux petits ombres au tableau quand même : seul un tiers pense que leur manager contribue au développement de leurs compétences. Et ils sont à peine plus nombreux à estimer avoir un retour régulier sur leurs résultats et la qualité de leur travail. « La figure du manager est respectée mais les salariés attendent beaucoup plus de leur part. La reconnaissance, l’écoute, le droit à l’erreur, la confiance et la prise de recul sont les premiers éléments cités quand on leur demande ce qu’ils attendent en priorité de leur manager », analyse Annick Haegel.
Anticyclone au dessus de la zone « implication »
Malgré la dégradation du climat social, 92% des managers se disent très impliqués dans leur travail. Les directions d’entreprise peuvent donc compter sur l’engagement sans faille de leurs managers. 81% d’entre eux disant que leurs activités sont variées et intéressantes. Les trois quarts sont fiers d’appartenir à l’équipe managériale. 61% recommanderaient même à leurs collègues ou amis d’évoluer vers ce type de fonction. Et plus on monte dans la hiérarchie, plus ce sentiment d’appartenance est prononcé : 65% chez les managers de proximité et 86% chez les directeurs. Idem pour le taux de recommandation.
Sylvie Laidet