Sur quels critères les salariés choisissent-ils leur future entreprise ? Quelles sont les raisons qui les poussent à rester fidèles ? A l’inverse, pourquoi décident-ils de quitter leur employeur ? Chaque année Kelly Global Workforce Index réalise une enquête internationale sur le monde du travail. En France, plus de 14 000 salariés ont répondu en 2012 révélant que près de 32% des employés français pensent fréquemment à changer d’emploi. Un pourcentage à ne pas négliger au regard des enjeux liés au recrutement et à la fidélisation des talents mais aussi à la nécessité pour l’organisation de maîtriser les coûts inhérents au turn-over. Panorama des cartes que les DRH ont en main pour construire une relation pérenne avec leurs salariés.
Contrairement aux idées reçues, l’enquête fait apparaître que la génération Y n’est pas celle qui pense le plus à partir avec 31 %, contre 38 % pour les baby-boomers et 44 % pour la génération X. Parmi les répondants, ils sont 72 % à affirmer que leur emploi a du sens. Les raisons principalement invoquées par les salariés tiennent à la capacité qu’ils ont à exceller et à se développer dans leur domaine (68 %), suivi par la qualité des relations avec les collègues (43 %) puis l’adéquation avec les valeurs personnelles (41 %). L’image, la réputation et la culture de l’entreprise pèsent, en effet, largement dans la balance quant au choix opéré par un candidat potentiel.
Quand il s’agit d’accepter un nouveau poste, les critères les plus fréquemment cités sont l’équilibre vie professionnelle/vie privée (38 %). Viennent ensuite les possibilités d’évolution de carrière (32 %) et les rémunérations et avantages (23 %). Et lorsqu’un candidat envisage de postuler dans une entreprise quels sont les éléments qui les poussent à passer à l’action ? Sans surprise, la culture d’entreprise (26 %) puis la longévité de celle-ci (19 %) et enfin, sa position de leader sur le marche? (17 %).
Le bien-être critère incontournable pour fidéliser
Mais, alors quels sont les atouts des entreprises pour retenir leurs collaborateurs ? Le bien-être au travail s’impose en tête avec 20 %, l’équilibre vie professionnelle et vie privée étant le second critère le plus cité (10 %). A noter que 15 % des personnes interrogées restent en poste car ils ne trouvent pas d’emploi similaire et 10 % parce que leurs entreprises proposent des perspectives d’évolution de carrière concrètes. « Nous passons une grande partie de notre temps au travail, se sentir bien en entreprise est logiquement devenu une priorité pour les employés », souligne Franck Teboul, Directeur Général de Kelly. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la rémunération n’apparaît plus comme la carte maitresse des managers et des DRH pour retenir leurs salariés. « Les collaborateurs ne sont plus seulement intéressés par l’aspect rémunération d’un poste », confirme Franck Teboul.
Selon les résultats de l’enquête, la reconnaissance est aussi un des leviers bénéfiques pour motiver et fidéliser les collaborateurs. « Pour un employé, avoir conscience que sa hiérarchie reconnait son travail est primordial. En tant que manager, ce simple geste permet d’avoir une équipe souvent plus fidèle et motivée », confie Franck Teboul. En France, 52 % des salariés estiment que leur travail est reconnu par leurs supérieurs quand 29 % ne savent pas dire si leur employeur apprécie ou non leur travail. Et quand il est demandé aux salariés français la manière dont ils souhaitent être récompensés pour de bonnes performances, 41 % évoquent le bonus financiers, 35% une promotion et 14% ne demande rien. Maîtriser le turn-over est un vrai défi RH car un taux élevé de départ peut coûter cher à l’entreprise. C’est pourquoi, managers et DRH se doivent de détecter en amont les besoins ou les baisses de motivation de leurs salariés. L’entretien individuel mensuel est une bonne occasion pour aborder ces sujets.
Emilie Vidaud