Ils sont Chief People officier, Chief Happiness Officier ou encore Wellness Manager, mais qui sont ces super héros de la fonction RH?
Venu tout droit des États-Unis, le Wellness Management ou la politique RH du Bien-être au travail a pour objectif de centrer l’humain au cœur de l’entreprise. Toutefois, ces nouveaux acteurs ont-ils leur place au sein des startups à l’heure où dans bien des entreprises, la direction financière endosse également la casquette de direction des ressources humaines?
Politique RH orientée vers le Wellness : une urgence superflue?
Dans son dernier rapport mondial intitulé State of the Global Workplace (2017), Gallup situe la France à l’avant dernier rang du classement des travailleurs les plus engagés d’Europe avec seulement 6% des travailleurs se disant impliqués et enthousiasmés professionnellement, contre 33% aux États Unis.
Et pour approfondir ces chiffres, dans une étude menée la même année par la CFDT sur un échantillon de 200 000 salariés, 57% regrettent que « leurs managers de ne soucient pas de leur bien-être ». Les répercussions de ce mal-être au travail sont alarmantes puisqu’elles coûteraient 12600 euros par salarié chaque année (Cabinet Mozart Consulting).
Vouloir ou pouvoir investir dans le bien-être des collaborateurs
Oui, le bien-être au travail a un coût, il ne représente pas moins de 8 milliards de dollars aux États-Unis et continue de prendre du terrain en France. Pour autant, cette démarche, devenue un véritable phénomène de mode, s’avère inefficace si elle n’est pas adaptée aux collaborateurs et à la réalité de l’entreprise.
La première erreur commise par les startups est de se concentrer sur les levées de fonds, la sur-médiatisation de l’entreprise et la volonté d’attirer les top talents de la concurrence.
La seconde est de cantonner le Wellness Management à un espace de jeux, des séances de yoga, de la sophrologie ou encore des déjeuners « healthy ».
La troisième étant de ne pas allouer de budget en vue d’améliorer les conditions de travail des collaborateurs certes, mais surtout de leur donner les moyens de monter en compétences au travers de formations, de plan de carrières et de récompenses.
Ces startups au service des startups
Nombreuses sont ces startups qui viennent en aide aux entreprises afin d’instaurer une politique de bien-être des collaborateurs au travers de concepts et de tarifs en tous genres. Si l’idée est alléchante, se pose la question du budget, du temps alloué à la mise en place et gestion de projets émanants de prestataires externes. Et si le wellness faisait déjà partie intégrante de toute entreprise en positionnant son management vers une politique de bienveillance?
Politique RH : Impliquer le collaborateur dans le Wellness Management
Faire du collaborateur son propre Wellness Manager, c’est un pari audacieux qui pourrait mettre tout le monde d’accord. Il est à titre indicatif, tout à fait possible de faire appel à un médecin en santé du travail afin de co-animer une formation sur la prévention des risques psychosociaux.
Sensibiliser les collaborateurs? Une intervention sur la base du volontariat d’un collaborateur ancien fumeur (par exemple), pourrait être une excellente alternative. Non seulement la formation et le message de prévention seraient mieux reçus de la part des collaborateurs, mais ils permettraient également à l’intervenant de sentir écouté, reconnu pour ces efforts et se voir impliqué dans une cause qui lui tient à cœur.
Toujours en vue d’améliorer la qualité de vie au travail et s’inscrire dans une démarche RSE, l’entreprise peut organiser une collecte de vêtements, de bouchons en plastique (ou autres), en partenariat avec une association. Bien plus, organiser une marche digestive, un repas collectif ou simplement profiter du soleil pour le plein de vitamine D est tout aussi original et gratuit.
Nihad H.C