Qu’il s’agisse de business ou de recrutement, à chaque moment de notre vie, notamment professionnelle, se pose la question de nos réseaux ou absence de réseaux, de nos liens forts ou de nos liens faibles. Sur le seul terrain de l’emploi, les liens forts ont-ils une influence avérée et les liens faibles pourraient-ils réellement nous rendre plus fort au point de devoir les entretenir ?
Si chacun s’accorde à défendre l’importance des réseaux dans la vie professionnelle, la réalité de leur rôle, la mesure de leur importance, restent difficiles à quantifier ou qualifier. Ces réseaux qui constituent aujourd’hui notre capital social, ce que nos parents appelaient un « carnet d’adresses », se révèlent nécessaires voire indispensables pour évoluer, progresser !
Dans un monde de plus en plus impacté par les réseaux sociaux, la notion de communauté se renforce ou se redécouvre et prend assurément une dimension nouvelle. Par le passé, l’appartenance à une communauté était plutôt exclusive, sur des bases sexistes, corporatistes… discriminantes.
Environnement social
Aujourd’hui les nouvelles communautés sont ouvertes, transversales et globales. Ce sont des espaces de partage et d’échange ; chacun y accède ou y participe librement ; chacun crée ou rejoint plusieurs d’entre-elles.
Aujourd’hui, notre capital social se constitue donc à la fois de ces communautés, mais aussi d’individus, eux-mêmes pouvant former ou appartenir à des communautés.
C’est dans ce nouvel environnement social que coexistent liens forts et faibles.
Les liens forts, relations directes et permanentes, forment souvent une communauté unique et fermée. Cette communauté affective et indéfectible, familiale ou amicale, a plutôt vocation à protéger.
Les liens faibles, sont eux plus ouverts, notamment sur la vie professionnelle.
Entretenir et faire vivre
La théorie de la force des liens faibles a près de 40 ans. Elle a été énoncée dès 1973 par le sociologue Mark Granovetter qui explique que « les individus avec qui on est faiblement lié ont plus de chances d’évoluer dans des cercles différents et ont donc accès à des informations différentes de celles que l’on reçoit ».
La puissance de ces liens ne se mesure pas par la solidité immatérielle des relations entre les individus, mais par la capacité de chacun à les faire vivre et à les entretenir.
Trouver un emploi par cooptation*, être informé d’une mobilité ou d’une création de poste, savoir comment ou auprès de qui promouvoir une candidature, recommander ou se faire recommander, autant d’occasions de faire jouer ses liens faibles qu’il aura fallu préalablement entretenir.
Oui, il faut entretenir ses liens faibles. Encore faut-il déjà avoir pu bien les identifier pour pouvoir ensuite les entretenir.
*Pour aller plus loin : qu’est-ce que la prime de cooptation ?
Par Frédéric Fougerat
Directeur de la communication du groupe Altran
Enseignant à l’ISCPA-Institut des médias de Paris