Suite aux grèves des transports en fin d’année 2019, et face à la crise sanitaire majeure que nous traversons actuellement, nos modes de vie se sont vus bousculés soudainement ! Il y a 6 semaines, avec l’annonce du confinement total par Emmanuel Macron, l’impensable a vu le jour en France ! De très nombreuses entreprises allaient devoir s’adapter au 100% télétravail, pour pouvoir poursuivre et maintenir leur activité.
Des pays comme le Brésil ou l’Inde, champions du monde du home office, avec 80% des salariés aguerris à ce mode de travail, l’avaient déjà adopté depuis longtemps (source : étude de Morar Consulting pour l’entreprise Polycom) ! Pourtant largement plébiscité par les salariés français pour ses aspects attrayants, le travail à distance rencontrait jusque-là, une véritable frilosité culturelle par nos sociétés. C’est alors que seulement 29% des salariés du secteur privé avaient déjà pratiqué le télétravail, en 2019, nous révèle l’étude Ifop réalisée pour Le comptoir de la nouvelle entreprise Malakoff Médéric Humanis !
Avec cette pratique professionnelle, De nouveaux enjeux en termes de digitalisation de l’entreprise et de gestion des hommes s’imposaient. Une remise en question du modèle managérial traditionnel s’impliquait, avec la mise en place du télémanagement. Une méthode fondée sur la télécommunication, et basée sur la confiance envers les collaborateurs qui doivent en échange montrer leurs rigueur, discipline et motivation au travail. Un challenge à relever pour les managers puisque le principal frein au télétravail résiderait en leur appréhension à manager à distance comme le déclarent 56% d’entre eux.
La nouvelle enquête réalisée par myRHline, indique que 47,77% des télétravailleurs étaient des novices du sujet au début de cette période de crise ! Le home office, une découverte déstabilisante aujourd’hui pour certains ressentant notamment un sentiment d’isolement du fait de l’altération des interactions sociales imposées par le confinement. Une révélation pour beaucoup d’autres puisque 70% des salariés envisagent de continuer cette pratique séduisante par la suite. Les raisons principales évoquées sont le plus souvent le temps gagné grâce à la suppression des transports, la possibilité de travailler plus au calme et d’avoir une organisation plus personnalisée, plus libre. Et même si selon l’étude de Malakoff Médéric Humanis, 47 % des actifs en home office déclarent que le télétravail engendrerait une charge de travail globale plus importante, celui-ci contribuerait à une meilleure qualité de vie ! Le travail à distance permettrait d’augmenter la productivité du salarié, d’améliorer sa motivation et son implication, favorisant ainsi la baisse de l’absentéisme et du turn-over comme nous informe le commissariat général à l’égalité des territoires (CGET). Un gain d’économie et de temps sans précédent pour les entreprises !
C’est alors que le cabinet Gartner, avec sa nouvelle enquête du 30 mars dernier, nous informe que 74% des directeurs financiers envisagent, après la crise, de demander à certains de leurs employés éligibles, de travailler à distance au quotidien : une réduction des coûts liée également à la baisse de la superficie des locaux accueillant habituellement les salariés concernés, les séduirait.
Même si de nombreux DAF ont récemment retardé ou gelé la publication des offres d’emploi, force est de constater une nouveauté chez les DRH. Les recruteurs commencent à proposer davantage le home office : On peut par exemple observer depuis le début de la crise, une hausse de 15% des offres annoncées en « full remote », sur les sites Carrière-info et Freelance-info, postées depuis Turnover-it, la plateforme de recrutement dédiée aux profils IT. On peut d’ailleurs noter, selon une récente étude menée par CodinGame, que dans le secteur informatique, 98,59% des développeurs seraient en capacité de travailler à distance. Le baromètre Inop’s souligne lui, que la plupart des freelances IT préfèrent travailler de chez eux (40%) ou en digital nomad (34%) plutôt que chez le client. Ils connaissent alors une adaptation très aisée de leur métier à distance, soumise par le covid-19. Dans un secteur en pleine pénurie de profils, ne serait-il pas temps de déployer le home office auprès des employés du numérique, pour répondre à leurs besoins de flexibilité et ainsi, se démarquer, attirer ces talents et les fidéliser ?
Contraintes de s’adapter subitement face à l’épidémie, les entreprises ont été confrontées à une accélération sans précédent de leur transformation digitale, et à l’apprentissage du travail à distance. Un processus qui fait penser à 50% des salariés, que la politique de télétravail devrait s’assouplir et s’amplifier dans leur société, suite au confinement imposé par le Coronavirus (Source : étude de Glassdoor). Une avancée majeure s’annonce pour le télétravail dont les entreprises et les salariés semblent tirer des bénéfices et des enseignements positifs !
La mutation tant attendue par les français s’amorcerait-elle enfin ?
DRH, Communiquer sur le travail à distance ne constituerait-il pas désormais un atout pour votre organisation ? Ne serait-ce pas une opportunité de valoriser votre marque employeur ?
Managers, cette formation accélérée va-t-elle vous permettre de proposer davantage le télétravail à vos équipes ? Le contexte d’épidémie va-t-il changer les mentalités ? Va-t-il impacter durablement notre manière de travailler ?
Malgré quelques réticences qui subsisteront certainement, le déploiement du travail à distance est devenu un enjeu majeur pour l’entreprise de 2020. Dirigeants, DRH, managers, allez-y, la révolution du télétravail est entre vos mains !
Yae LEBRUN aka @LaBlonde_Des_RH
Responsable commerciale Agences et Corporate chez Turnover-it