BTP POUR LES HOMMES, SERVICES A LA PERSONNE POUR LES FEMMES
L’étude révèle que 94% des répondant-e-s du secteur du BTP constatent cette répartition déséquilibrée au profit des hommes alors que 90% des répondant-e-s du secteur des Services à la personne estiment que les femmes sont majoritaires. Malgré la baisse de la ségrégation professionnelle constatée depuis 30 ans, les personnes interrogées ont estimé que les hommes sont aussi majoritaires dans l’industrie (70%) ainsi que dans les entreprises de plus de 5 000 salariés (60%). Le déséquilibre de la répartition femmes-hommes s’accorde aussi au féminin. Les femmes sont davantage présentes dans les emplois des secteurs « services à la personne » et « santé » (selon 90 % des répondant-e-s de ce secteur). Elles sont aussi majoritaires dans les organisations publiques (71%) et dans les métiers de l’éducation et de la formation (55%).
Cette répartition déséquilibrée fait écho à des difficultés rencontrées en amont, notamment lors du recrutement. Seulement 1/3 des entreprises estiment recevoir autant de candidatures féminines que masculines. Le manque de candidatures féminines se fait surtout ressentir pour les fonctions techniques selon 54% des entreprises et pour les fonctions de direction (27%). Les hommes ont tendance à moins postuler sur les fonctions support ou administratives (53% des entreprises). Les entreprises expliquent ce phénomène par les mêmes raisons externes pour le recrutement des deux genres : plus de la moitié des entreprises répondant-e-s estiment que cela s’explique par un manque d’attrait pour le métier. Le vivier insuffisant sur certains métiers est la deuxième raison la plus citée.
DIFFICILE D’AGIR POUR 1 ENTREPRISE SUR 3
Ces chiffres peuvent étonner à l’heure où 84% des organisations estiment que tous leurs postes sont accessibles aussi bien aux femmes qu’aux hommes et où les deux-tiers des entreprises interrogées disent mener des actions en faveur de la mixité professionnelle, notamment au niveau du recrutement. Parmi celles qui agissent en faveur de la mixité professionnelle, 1 entreprise sur 3 trouve qu’il est difficile de mettre des actions en œuvre. On constate par ailleurs que, par manque de moyens humains ou du fait de tensions internes sur le sujet, seulement 30% des TPE mènent des actions sur cette thématique.
1« Raconte-moi ton métier, un métier qui n’a pas de sexe », étude FACE-Sociovision réalisée sur la base de 449 réponses au questionnaire online adressé du 25 septembre au 30 octobre 2015 aux entreprises du réseau FACE et à des entreprises contactées directement par les 7 clubs impliqués dans le projet.
UNE CONVICTION PARTAGEE DES BIENFAITS DE LA MIXITE PROFESSIONNELLE
Première étape du projet FACE « Raconte-moi ton métier, un métier qui n’a pas de sexe » cofinancé par le FSE, l’étude identifie aussi des leviers pour continuer d’agir. Le premier est la conviction partagée des bienfaits de la mixité professionnelle pour la société (90%), le bien-être dans l’entreprise (89%), la performance (85%) et les conditions de travail (82%). Les besoins d’accompagnement sont manifestes pour aider les entreprises à parvenir à un meilleur équilibre entre les femmes et les hommes. 1 entreprise sur 3 souhaite être aidée dans la mise en œuvre d’actions promouvant la mixité tandis qu’1 entreprise sur 5 manifeste le désir d’être accompagnée dans la révision des outils existants (fiches de postes, annonces de recrutement, communication autour de la mixité…)
« Le travail contre les stéréotypes de genre dans l’entreprise est un cheval de bataille de la Fondation FACE et de la Fondation Egalité Mixité, qu’elle abrite depuis 2014. Il constitue un pan important du déploiement de nos actions, via une succession de formules innovantes. L’étude FACE-Sociovision, réalisée dans le cadre du projet « Raconte-moi ton métier, un métier qui n’a pas de sexe », révèle notamment que le discours autour des métiers n’est pas neutre. Il véhicule des stéréotypes et des préconceptions sur le genre. Il puise son origine dans des représentations des professions qui découlent de stéréotypes se retrouvant dans l’orientation des élèves. Cette subjectivité du métier est un obstacle à la réalisation professionnelle et personnelle de chacun, et surtout, de chacune.»
Vincent Baholet, Délégué Général de FACE
A propos de FACE
Créée en 1994, à l’initiative de Martine Aubry, avec 13 Grands Groupes, la Fondation Agir Contre l'Exclusion (FACE), est aujourd’hui présidée par Gérard Mestrallet, PDG du groupe ENGIE. C’est un réseau national de 69 structures locales qui participent à des actions de prévention et de lutte contre l’exclusion, les discriminations et la pauvreté en apportant toutes leurs compétences d’acteurs économiques.