Dans un souci de prévention des accidents du travail en collaboration avec les partenaires du Plan de lutte contre les Accidents du Travail Graves et Mortels (PATGM), le ministère du Travail poursuit sa mobilisation préventive en faveur de la santé des travailleurs.
Que contient le mémento du gouvernement à destination des employeurs qui accueillent des jeunes pour la formation professionnelle ?
À l’approche de la semaine de la QVCT, la sensibilisation aux risques en matière de santé des travailleurs – et notamment des jeunes – semble particulièrement d’actualité.
Les explications de myRHline.
Prévenir les risques en matière de santé au travail
Le dispositif gouvernemental de lutte contre les accidents du travail graves et mortels cible en particulier les jeunes travailleurs.
Sont donc concernés les apprentis, les stagiaires ou encore les collaborateurs récemment embauchés. Pourquoi ? Parce que plus l’expérience professionnelle de ces travailleurs est faible, plus ils seraient susceptibles d’être exposés davantage aux risques liés à la santé au travail – et notamment aux accidents.
C’est pourquoi le gouvernement a adopté ce plan de lutte, dans le but d’encourager les bons réflexes, les bons comportements à adopter dans l’entreprise, en amont de l’entrée dans le monde professionnel.
Ainsi, le ministère du Travail, de l’Agriculture et celui de l’Éducation nationale, avec le soutien de l’INRS et de l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publiques), ont co-conçu un mémento dédié. Ce dernier étant à destination des employeurs qui accueillent des jeunes travailleurs pour une formation en entreprise.
Au-delà du cadre législatif et réglementaire relatif aux obligations de l’employeur en termes de santé et sécurité au travail, ce document synthétique et visuel vise à diffuser les messages clefs en matière de santé et sécurité au travail avant et lors de l’arrivée du jeune en formation professionnelle. Il identifie les bonnes pratiques et les bons réflexes à adopter, pour accompagner les jeunes dans leurs premiers pas en milieu professionnel.
Mais que contient ce mémento dédié à la santé et à la sécurité au travail ? Quelles sont les “bonnes pratiques et bons réflexes à adopter” préconisés par le gouvernement en matière de santé au travail ?
Voici quelques éléments de réponse.
Santé au travail : que contient le mémento ?
Des préconisations en amont de l’arrivée du jeune en formation
En amont de l’arrivée de la personne, le ministère du Travail préconise d’abord d’identifier les différentes tâches à confier – en s’assurant que “le document unique d’évaluation des risques est à jour”. L’évaluation préalable des risques à l’arrivée de la personne permet de déployer les actions préventives adaptées.
Si nécessaire, il faudra recourir à la déclaration de dérogation. Le ministère du Travail rappelle ainsi que certains travaux demeurent interdits aux personnes de moins de 18 ans tandis que d’autres sont réglementés et liés à des obligations bien spécifiques.
Le mémento indique qu’il faut également veiller à ce que les missions confiées au sein de l’organisation soient bien supervisées par un maître de stage, un maître d’apprentissage ou un tuteur.
Enfin, le mémento dédié à la santé au travail des jeunes indique encore la nécessité de s’assurer que le tuteur dispose des compétences nécessaires en matière de santé et sécurité au travail. Il doit être en mesure d’identifier les dangers, d’analyser les risques et de transmettre les connaissances nécessaires au jeune accompagné.
Notons que ces préconisations sont aussi intéressantes d’un point de vue onboarding.
- Mise à jour 2024 : 11 nouvelles mesures annoncées par le gouvernement dans le cadre de la prévention des accidents de travail. Celles-ci incluent, entre autres, une formation renforcée, une sensibilisation accrue et un meilleur suivi des travailleurs vulnérables.
Des préconisations liées à l’arrivée du jeune en formation
La personne en formation doit naturellement être sensibilisée et formée.
Il s’agit notamment de pouvoir informer la personne, dès son accueil, des risques professionnels et des moyens de prévention qui existent, puis lui partager les consignes de sécurité et s’en tenir au règlement intérieur.
En outre, le mémento dédié à la santé au travail des jeunes en formation professionnelle conseille de mettre à la disposition de ces derniers les équipements nécessaires (EPI) et connaître les consignes liées à l’utilisation de ces équipements.
Le ministère de l’Économie indiquait déjà en 2020 – à propos de l’Équipement de Protection Individuelle :
“Le port de ces équipements (gants, gilets, combinaisons, chaussures, casques, harnais de sécurité, protections auditives, etc.) est toujours recommandé et parfois rendu obligatoire pour l’exercice de l’activité considérée.”
En outre, le document rappelle la nécessité de “veiller à maintenir la relation avec l’établissement en matière de santé et sécurité au travail en amont et pendant la période de formation”. En effet, suite à la période d’apprentissage, il est préconisé de recueillir un retour d’expérience entre le tuteur et la structure sur le thème de la santé et de la sécurité au travail.
Enfin, le ministère du Travail insiste sur certains points :
- Ne jamais laisser un jeune en formation seul à un poste de travail qui implique des risques ;
- Pouvoir repérer les comportements éventuellement répréhensibles à l’égard de la personnes formée (malveillance, contraintes physiques, etc.) en restant à l’écoute et en prenant les mesures qui s’imposent en cas de signalement*
En effet, cette population en formation professionnelle serait davantage exposée à ce type de risque.
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