iLearning Forum Paris a fêté ses 10 ans, les 18 et 19 janvier 2010 au Palais des Congrès de Paris en accueillant des professionnels du monde entier. Avec plus de 40 pays représentés, iLearning Forum 2010 a proposé un espace de salon plus étendu pour faire place au nombre croissant d’exposants et aux quelques 5000 visiteurs.
Le salon confirme son positionnement d’évènement de référence européen le plus important en France dans le domaine des technologies au service de l’apprentissage tout au long de la vie.
My RH Line a rencontré Sally Ann Moore, créatrice de ce forum.
My RH Line : Quel a été votre parcours avant la création du ilearning Forum ?
Sally-Ann Moore : J’ai commencé ma carrière comme chercheur technico-économiste et je me suis spécialisée en gestion des projets.
J’ai été embauchée dans une très grande entreprise informatique, Digital. Un grand fabricant d’ordinateurs, concurrent direct d’IBM à l’époque. J’y ai géré les projets de déploiements de bureautique.
Il s’agissait de grands projets, complexes. La formation était un point clé pour Digital.
J’ai commencé à vraiment m’intéresser à la formation, à la formation d’adultes, formation informatique. Je suis devenue avec le temps et un peu d’ambition, Directeur européen du département formation : 26 centres de formations, 3000 employés. Nous faisions 300 millions de dollars par an de revenus.
J’ai été embauchée dans une très grande entreprise informatique, Digital. Un grand fabricant d’ordinateurs, concurrent direct d’IBM à l’époque. J’y ai géré les projets de déploiements de bureautique.
Il s’agissait de grands projets, complexes. La formation était un point clé pour Digital.
J’ai commencé à vraiment m’intéresser à la formation, à la formation d’adultes, formation informatique. Je suis devenue avec le temps et un peu d’ambition, Directeur européen du département formation : 26 centres de formations, 3000 employés. Nous faisions 300 millions de dollars par an de revenus.
L’entreprise était très en avance, nous avions déjà les mails dans les années 70 ! Quand je suis entrée dans cette entreprise, en 1985, j’ai suivi une formation de manager sous forme de cours de management sur des vidéos interactives, cela ne se faisait quasiment pas à l’époque. Quand je suis devenue directeur de la formation, je me suis dit qu’il serait intéressant de pouvoir offrir le choix entre le présentiel et la formation en ligne.
En 1995, j’ai commencé à déployer le e-learning dans la société et nous avons pu offrir à nos clients des projets e-learning, j’ai créé un gros business.
A l’époque, il y avait la migration vers la nouvelle version de Windows 95. De grandes entreprises comme Michelin, Bouygues Telecom, Philip Morris, achetaient des nouveaux PC pour tous leurs employés et voulaient qu’ils soient formés sur la nouvelle bureautique tous en même temps. C’était impossible de le faire dans une salle de classe. Nous avons donc inventé un service, un kit pour les grosses entreprises. Nous avons listé les besoins de tous les utilisateurs et avons créé des parcours personnalisés qui étaient livrés en partie avec des CD Rom et des tuteurs en ligne et en partie avec les êtres humains.
J’ai tenu ce rôle de 1995 à 2000. J’ai géré les formations blending e-learning pour 2 millions d’utilisateurs en Europe. J’ai appris énormément sur les clés du succès du déploiement du e-learning. J’ai été dans les premiers à le faire, c’est un peu un évangile.
En 1995, j’ai commencé à déployer le e-learning dans la société et nous avons pu offrir à nos clients des projets e-learning, j’ai créé un gros business.
A l’époque, il y avait la migration vers la nouvelle version de Windows 95. De grandes entreprises comme Michelin, Bouygues Telecom, Philip Morris, achetaient des nouveaux PC pour tous leurs employés et voulaient qu’ils soient formés sur la nouvelle bureautique tous en même temps. C’était impossible de le faire dans une salle de classe. Nous avons donc inventé un service, un kit pour les grosses entreprises. Nous avons listé les besoins de tous les utilisateurs et avons créé des parcours personnalisés qui étaient livrés en partie avec des CD Rom et des tuteurs en ligne et en partie avec les êtres humains.
J’ai tenu ce rôle de 1995 à 2000. J’ai géré les formations blending e-learning pour 2 millions d’utilisateurs en Europe. J’ai appris énormément sur les clés du succès du déploiement du e-learning. J’ai été dans les premiers à le faire, c’est un peu un évangile.
A la fin des années 1990, je m’occupais aussi de la gestion des compétences en interne pour environ 5000 employés en Europe et j’ai voulu aller plus loin, non seulement couvrir les problèmes informatiques mais toute la formation.
J’ai décidé d’aller faire de la recherche en Californie et j’ai découvert la notion de LMS : Learning Management System. Je me suis dit qu’il nous fallait cela en interne. Ma première réaction a été celle de rechercher un salon en Europe qui puisse réunir les différents acteurs du marché et ainsi m’apporter des solutions. Je n’avais pas le temps d’aller tous les rencontrer. J’avais des besoins pour une vingtaine de pays et un quinzaine de langues. Je devais trouver un salon international au sujet du e-learning mais il n’y en avait pas. Il y en avait un en France qui était très français (Mates), il y en avait un en Angleterre très anglais et un en Allemagne qui était très allemand. J’ m’y suis rendue mais je n’ai pas trouvé ce dont j’avais besoin. Il me fallait une plate-forme qui couvrait une multinationale européenne. J’ai constaté qu’il y avait un besoin dans le marché.
J’ai décidé d’aller faire de la recherche en Californie et j’ai découvert la notion de LMS : Learning Management System. Je me suis dit qu’il nous fallait cela en interne. Ma première réaction a été celle de rechercher un salon en Europe qui puisse réunir les différents acteurs du marché et ainsi m’apporter des solutions. Je n’avais pas le temps d’aller tous les rencontrer. J’avais des besoins pour une vingtaine de pays et un quinzaine de langues. Je devais trouver un salon international au sujet du e-learning mais il n’y en avait pas. Il y en avait un en France qui était très français (Mates), il y en avait un en Angleterre très anglais et un en Allemagne qui était très allemand. J’ m’y suis rendue mais je n’ai pas trouvé ce dont j’avais besoin. Il me fallait une plate-forme qui couvrait une multinationale européenne. J’ai constaté qu’il y avait un besoin dans le marché.
My RH Line : Comment est né iLearning Forum?
Sally-Ann Moore : Je skie beaucoup, à la Clusaz. Un jour, sur le télésiège principal, un monsieur s’est installé à côté de moi. Il ressemblait à Harrison Ford et je me suis dit que je devais lui parler. Nous avons discuté, et il m’a expliqué qu’il dirigeait des salons et des expositions. En tant que consultante, j’ai commencé à le questionner sur le modèle de financement, de rendement. J’ai trouvé cela très intéressant. Je lui ai alors dit que j’avais identifié un besoin de salon. Je lui expliqué qu’il n’existait pas de salon européen ou international du E-learning. Il a pris ma carte et m’a rappelée deux semaines après en me disant de démissionner, et de venir travailler avec lui pour lancer le salon.
C’est un peu fou, mais la société dans laquelle je travaillais était en train d’être rachetée par Compac et je ne voulais pas aller chez eux, je ne voulais pas non plus vivre à Paris. J’ai donc choisi de démissionner pour aller travailler avec cette personne et nous avons fondé E-learn Expo. Nous l’avons organisé à Paris car en analysant l’Europe, nous nous sommes rendus compte que Paris était la ville la plus attrayante pour ces expositions. Pour la première édition, Alain Madelin, Ministre des finances et Christian Poncelet, Président du Sénat, étaient présents et Jacques Attali a fait le discours d’ouverture. Pour modérer la table ronde, il y avait Christine Ockrent. Grâce à tout cela nous avons eu plus de 5000 visiteurs, une vraie réussite.
Par la suite, j’ai vendu le salon à une très grosse société anglaise. Nous avons fait du cloning de salon, nous avons repris E-learn Expo et l’avons fait chaque année à Paris, puis à Amsterdam, Vienne, Hong Kong et Moscou. Aujourd’hui E-learn Expo continue chaque année en mai à Moscou. La société a souhaité arrêter le salon à Paris car les bénéfices n’étaient pas assez élevés, le Palais des Congrès étant très cher.
Je l’ai donc repris et renommé : i-learn Forum, je souhaitais passer du e-learning au i-learning car tout se faisait sur internet et car la formation s’intégrait, l’apprentissage devenait quelque chose que l’on faisait à n’importe quel moment de la journée, pendant le travail. Il y avait l’implication du travail et de l’apprentissage.
Cette année c’était la 10e édition et aujourd’hui je le gère toute seule. En 2007, 2008 et 2009, je l’ai géré avec l’Association européenne des professionnels du e-learning, pour des raisons marketing mais nous ne nous sommes pas trouvés.
Par la suite, j’ai vendu le salon à une très grosse société anglaise. Nous avons fait du cloning de salon, nous avons repris E-learn Expo et l’avons fait chaque année à Paris, puis à Amsterdam, Vienne, Hong Kong et Moscou. Aujourd’hui E-learn Expo continue chaque année en mai à Moscou. La société a souhaité arrêter le salon à Paris car les bénéfices n’étaient pas assez élevés, le Palais des Congrès étant très cher.
Je l’ai donc repris et renommé : i-learn Forum, je souhaitais passer du e-learning au i-learning car tout se faisait sur internet et car la formation s’intégrait, l’apprentissage devenait quelque chose que l’on faisait à n’importe quel moment de la journée, pendant le travail. Il y avait l’implication du travail et de l’apprentissage.
Cette année c’était la 10e édition et aujourd’hui je le gère toute seule. En 2007, 2008 et 2009, je l’ai géré avec l’Association européenne des professionnels du e-learning, pour des raisons marketing mais nous ne nous sommes pas trouvés.
My RH Line : Quelles sont les évolutions prévues pour les années à venir?
Sally-Ann Moore : L’édition 2010 a été très réussie. J’ai parlé avec les exposants et j’ai fait des observations en ce qui concerne les ateliers. Dans les éditions précédentes, nous faisions des conférences payantes mais c’est une chose qui ne marche plus en France, les visiteurs ne veulent plus dépenser d’argent pour des conférences, sauf si Bill Clinton intervient ! J’ai choisi de faire des ateliers gratuits, de qualité, d’actualité. Ils sont très appréciés et toujours plein à craquer. Je veux donc garder, pour les prochaines éditions, les séances qui ont eu le plus d’intérêt.
L’année prochaine, je veux faire plus d’ateliers, plus d’ateliers en parallèle où les gens peuvent choisir et aussi des conférences payantes, car j’en ai fait une cette année à la demande d’une délégation de VIP des ministères des pays en voies de développement. Elle a très bien marchée. Les intervenants français et les intervenants internationaux que j’ai sur le salon sont tout à fait capables d’aider les ministres, les chefs des universités et les patrons d’entreprises dans les pays en voie de développement à faire un bon démarrage pour le e-learning.
L’année prochaine, je veux faire plus d’ateliers, plus d’ateliers en parallèle où les gens peuvent choisir et aussi des conférences payantes, car j’en ai fait une cette année à la demande d’une délégation de VIP des ministères des pays en voies de développement. Elle a très bien marchée. Les intervenants français et les intervenants internationaux que j’ai sur le salon sont tout à fait capables d’aider les ministres, les chefs des universités et les patrons d’entreprises dans les pays en voie de développement à faire un bon démarrage pour le e-learning.
L’année prochaine, je veux donc faire les ateliers gratuits et une conférence spéciale dédiée aux jeux dans la formation. Les serious games sur toute sorte de support, j’ai trouvé des gens en France qui étaient très créatifs.
Il y aura également une conférence internationale pour le monde en voie de développement, y compris les pays de la Méditerranée.
My RH Line : Avez-vous prévu de créer de nouveaux salons?
Sally-Ann Moore : Etant experte en e-learning, je reste dans ce domaine, mais il n’est pas exclu que le salon se tienne ailleurs. Une très grande entreprise de gestion de salon à Abu Dhabi m’a proposé de l’organiser chez eux. Je pense que cette année, je le ferai car il y a de vrais besoins au Moyen-Orient, c’est un marché en expansion.
Je tiens aussi à annoncer que l’édition 2011 du iLearning Expo aura bien lieu l’année prochaine à Paris, fin janvier.
Propos recueillis par Anne-Sophie Duguay