Une récente étude Gallup a révélé que l’engagement collaborateur ne touche que 7 % des employés du monde entier : il y a donc encore du travail pour réenchanter les salariés désengagés. L’enquête révèle aussi que 51 % des travailleurs du monde entier recherchent activement un nouvel emploi. En constatant le nombre d’opportunités autour d’eux, ils sont plus à même de quitter le navire.
Engagement : où se place la France dans le palmarès ?
La dernière enquête menée par l’institut Gallup témoigne d’un niveau d’engagement collaborateur en France sensiblement bas bien qu’ayant gagné une place depuis la dernière enquête. Sur un panel européen, la France se place en 36e position sur 38 en matière d’engagement, avec 7 % d’employés engagés.
En Europe, la moyenne de salariés engagés s’élève à 13 %, contre 23 % dans le monde entier. Les salariés les plus engagés, ou moins désengagés, se situent en Roumanie (35 %), en Macédoine du Nord (29 %) qui gagne d’ailleurs 4 places par rapport à la précédente édition, et en Islande (26 %).
Ce phénomène, lié aux salariés désengagés, s’inscrit dans une tendance globale plus tout à fait nouvelle de démission silencieuse (quiet quitting). En outre, les Français interrogés feraient davantage confiance au marché du travail que par le passé, même si la moyenne européenne l’est bien plus (56 % contre 35 %).
En revanche, les salariés de France seraient moins stressés que lors de la précédente édition (40 %, – 4 points). Pour autant, le taux de colère au travail des Français a évolué d’un point par rapport à l’an dernier et touche 17 % d’entre eux (voir le tableau ci-dessous).
Salariés désengagés : le défi du réenchantement
Il est à noter que seuls 35 % des Français souhaitent changer de poste (contre 56 % à l’échelle européenne). Et pour cause, les Français estimeraient que ce n’est pas le moment.
Comment expliquer cela ? Selon Olivier Grau, consultant senior pour l’institut Gallup, les Européens et tout particulièrement les Français seraient encore « relativement fidèles à leur employeur et stables dans leur poste, notamment grâce à un certain nombre de dispositions dans la loi française qui lient plus solidement qu’ailleurs employeur et employé. »
Olivier Grau soutient qu’il faut avoir conscience de cela lorsque l’on connaît des difficultés de recrutement dans les secteurs les plus tendus. Mais attention : « Ce sentiment de prudence évolue et n’est pas dénué d’opportunisme lorsqu’une bonne occasion se présente ». D’où la nécessité de réenchanter les salariés désengagés si l’on souhaite vraiment fidéliser les collaborateurs.
Selon le consultant, le fait que les salariés soient désengagés n’est pas un phénomène nouveau. Mais s’il existait bien avant la crise sanitaire, le constat n’en demeure pas moins préoccupant.
Or, dès lors que les causes du désengagement des salariés ont été identifiées et que des actions correctives ont été initiées (par exemple en matière de QVCT), les entreprises ont tout intérêt à rester à l’écoute des besoins des employés désengagés, en instaurant des moments d’échanges privilégiés.
Les organisations ne doivent pas avoir peur du changement mais plutôt engager la discussion et s’adapter aux besoins des collaborateurs avant de faire face à des problèmes de recrutement sur le long terme pouvant négativement impacter les résultats financiers.
Le but : instaurer un environnement de travail (plus) en phase avec les attentes des collaborateurs pour les réengager dans le projet et la vision de leur organisation. Et étant donné le rôle indéniable des managers dans le rapport des employés à leur entreprise et leur travail, il semble opportun d’investir sur la transformation des pratiques managériales.
Pour aller plus loin, découvrez l’étude State of the Global Workplace 2023 de Gallup.