Alors que beaucoup d’entreprises sont en difficulté à cause de la crise, l’État a pris de nouvelles mesures pour les inciter à recruter des jeunes en apprentissage.
Des efforts financiers pour recruter un apprenti
Le coronavirus a eu un impact non négligeable sur la santé économie des entreprises et les jeunes font indéniablement partie des victimes collatérales de la crise. Au niveau national, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans a augmenté de 29% par rapport au mois de février, soit 650 000 personnes de plus. Le chiffre historique de 2014 a ainsi été largement dépassé.
Le gouvernement a commencé à apporter des solutions concrètes grâce à un nouveau plan de relance censé favoriser l’embauche de jeunes en contrat d’apprentissage jusqu’au niveau de la licence professionnelle. Cette aide au recrutement va jusqu’à 5 000 euros pour un apprenti de moins de 18 ans et 8 000 euros pour un apprenti majeur. Elle sera versée sans condition aux entreprises de moins de 250 salariés pour les contrats signés entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021. L’État montre ainsi sa volonté d’accompagner les TPE et les PME dans leur reprise d’activité tout en facilitant à l’accès à l’emploi en alternance pour les jeunes. Pour les entreprises de plus de 250 salariés, le gouvernement les invite à atteindre un seuil défini, dont le chiffre sera communiqué prochainement, de contrats d’apprentissage ou de contrats de professionnalisation en fonction de leurs effectifs de 2021.
Pour les employeurs, les aides financières changent la donne : le coût de recrutement d’un apprenti est quasi-nul lors de la première année de contrat, ce qui permet aux entreprises de se renforcer afin de relancer leur activité. Sans cette aide, elles auraient eu du mal à s’engager du fait de l’incertitude économique.
Une formation des apprentis qui continue malgré la crise
Autre apport du plan de relance : le délai initial de 3 mois pour les jeunes entrant en formation pour trouver une entreprise est désormais allongé à 6 mois, période durant laquelle les apprentis peuvent rester en centre de formation sans contrat. Cela permettra notamment aux étudiants d’avoir plus de marge pour chercher un contrat.
Une mesure nécessaire étant donné que le travail sur la valorisation de l’apprentissage et de l’alternance a été effectué bien avant la crise avec la réforme « choisir son avenir professionnel » . Ainsi, les jeunes qui se sont engagés tôt sur la voie de l’alternance ne voient pas leur avenir bouché. Toutefois, d’autres nouvelles mesures seront nécessaires comme par exemple la possibilité de transférer un contrat d’apprentissage engagé par une entreprise à une autre, si elle a une défaillance, en allégeant les formalités. Cela éviterait de mettre le jeune en difficulté et inciterait aussi les entreprises à embaucher alors qu’elles ont peu de visibilité sur les deux ou trois prochaines années.
Éviter les pénuries de main d’œuvre par le recrutement en apprentissage
Parmi les secteurs présentant des incertitudes, on retrouve les services à la personne, contraints de stopper totalement leur activité pendant le confinement, les métiers en lien avec l’événementiel, l’aéronautique, l’automobile ou encore le bâtiment. Cependant, il est indispensable de continuer d’avoir de recruter des apprentis dans ces secteurs car un arrêt de la formation sur une ou deux années aura une incidence sur les recrutements ou la reprise d’entreprise à moyen terme. C’est notamment ce qui avait été observé après la crise de 2008, lorsque les entreprises s’étaient retrouvées face à un manque de main d’œuvre une fois leur activité relancée.
Clément KOLODZIEJCZAK