A quelques semaines des prochaines élections présidentielles, myRHline passe le programme des principaux candidats à la loupe pour identifier ce qui changerait pour les DRH en cas de victoire de l’un ou de l’autre. Après François Fillon, Emmanuel Macron et Benoît Hamon, gros plan aujourd’hui sur ce que la candidate frontiste Marine Le Pen ambitionne pour les entreprises côté temps de travail, coût du travail, embauche des salariés étrangers …
Le temps de travail renégocié
L’une des mesures phare de Marine Le Pen serait d’abroger la loi travail et d’allonger la durée du temps de travail. En fait, la candidate du Front National aimerait « maintenir la durée légale hebdomadaire du travail à 35 heures et autoriser la négociation sur l’allongement du temps de travail exclusivement au niveau des branches professionnelles et à la condition d’une compensation salariale intégrale ». Autrement dit 37 heures payées 37 ou 39 heures payées 39. Elle s’engage également à défiscaliser les heures supplémentaires et à maintenir leur majoration.
Un abaissement des charges sociales
Pour répondre en partie au mauvais chiffre du chômage des jeunes, Marine Le Pen entend créer un dispositif « premier emploi » qui exonèrerait totalement de charges la première embauche d’un jeune de moins de 21 ans par une entreprise. Et ce, pour un délai maximum de deux ans. Pour abaisser les charges sociales des TPE-PME de façon lisible et significative, elle fusionnerait l’ensemble des dispositifs d’allègement des charges sociales de manière dégressive. « Le CICE sera transformé en allègement de charges et entrera dans le dispositif. Cet allègement de charges sera conditionné au maintien de l’emploi », illustre-t-elle dans son programme.
Une instance du personnel unique
Comme Macron et Fillon, la candidate du Front National propose « de fusionner les institutions représentatives du personnel entre 50 et 300 salariés (hors représentation syndicale) en une structure unique conservant les mêmes compétences ». Elle envisagerait aussi de réduire le nombre des obligations administratives liées au seuil social de 50 salariés.
Une simplification des démarches administratives
Afin d’alléger la complexité administrative et fiscale pesant sur les TPE-PME, Marine Le Pen propose la création d’un guichet unique dédié (social, fiscal et administratif) à ce type d’entreprises et la généralisation du « titre emploi service entreprise » aux TPE. Elle entend aussi remplacer le compte pénibilité, inapplicable dans sa forme actuelle selon elle, par un nouveau dispositif reposant sur une évaluation personnalisée grâce à une médecine du travail « reconstituée ». « La pénibilité constatée sera compensée par une majoration des annuités de retraite », conclut-elle sur le sujet.
Le départ en retraite avancé
A l’autre bout du spectre de la vie professionnelle, la candidate d’extrême droite reviendrait sur l’âge de départ en retraite en le fixant à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine.
La suppression de la directive sur les travailleurs détachés
Dans un souci protectionniste, elle envisagerait de supprimer la directive « détachement des travailleurs » qui, selon elle, crée « une concurrence déloyale inadmissible ». Dans le même temps, elle mettrait en place « une taxe additionnelle sur l’embauche de salariés étrangers afin d’assurer effectivement la priorité nationale à l’emploi des Français ».
L’égalité professionnelle sous surveillance
Sans donner davantage de détails concrets, le programme de Marine Le Pen pour ces élections prévoit la mise en place « d’un plan national pour l’égalité salariale femme/homme et de lutter contre la précarité professionnelle et sociale ».
Sylvie Laidet