A quelques semaines des prochaines élections présidentielles, myRHline passe le programme des principaux candidats à la loupe pour identifier ce qui changerait pour les DRH en cas de victoire de l’un ou de l’autre. Après François Fillon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Marine Le Pen, gros plan aujourd’hui sur ce que le candidate De la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon ambitionne pour les entreprises côté temps de travail, salaires, égalité professionnelle …
L’augmentation immédiate des salaires
Jean-Luc Mélenchon est favorable à une augmentation immédiate du SMIC de 16% pour le porter à 1326 euros nets pour 35 heures travaillées.
Un nouvel encadrement du temps de travail
Dans un premier temps, le candidat de la France Insoumise, appliquerait à la lettre les 35 heures. Il majorerait les heures supplémentaires (25% pour les 4 premières et 50% et plus au-delà), reviendrait sur la flexibilisation, l’annualisation, l’intensification et les horaires fractionnés. Il limiterait également le forfait-jour aux seuls cadres dirigeants. Enfin, il propose de « revenir sur les élargissements du travail du dimanche ». Dans un deuxième temps, son ambition est de convoquer une conférence nationale sur le partage du temps de travail et l’impact du progrès technologique. Objectif : « favoriser le passage à la semaine de quatre jours pour aller vers les 32 heures et appliquer les 32 heures pour les salariés en travail de nuit et les métiers pénibles ». Il est également favorable à une sixième semaine de congés payés.
Un retour au Code du travail
En abrogeant la loi El Khomri, « JLM » souhaite « mettre fin à la hiérarchie des normes sociales ». Pour lui, plus question d’imposer aux salariés un accord d’entreprise moins favorable que la loi. « L’accord d’entreprise ne doit primer que s’il est plus favorable aux salariés. Il en va de l’égalité des salariés et de la justice entre les entreprises. Nous rétablirons la hiérarchie des normes sociales et le principe de faveur », plaide-t-il dans son projet.
Des contrats de travail moins précaires
Pour contrer les embauches massives actuelles en CDD, Jean-Luc Mélenchon souhaiterait limiter à 10% le nombre de contrats précaires dans les PME et à 5% dans les grandes entreprises. Pour lui, le CDI doit redevenir « la norme du contrat de travail ». S’il est élu, il s’attaquerait également à la lutte contre le temps partiel contraint qui touche 80% des femmes. Les emplois d’avenir seraient remplacer par des contrats jeunes d’une durée de cinq ans, dans le secteur non marchand et public, ouvrant droit à une formation qualifiante en alternance ou à une préparation aux concours de la fonction publique.
L’interdiction des licenciements boursiers
Le candidat de la gauche de la gauche, soutenu par les communistes, milite activement pour l’interdiction des licenciements boursiers. Il envisage de repenser le recours à la rupture conventionnelle entre dirigeant et salariés. De plus, il souhaiterait « accorder un droit de veto suspensif aux comités d’entreprise sur les plans de licenciements, réformer les tribunaux de commerce et les procédures de redressement et liquidation d’entreprise pour donner plus de pouvoirs aux salariés et à leurs représentants ». Il refondrait la procédure judiciaire de contestation des licenciements économiques pour qu’ils ne puissent être effectifs avant épuisement des recours.
L’égalité hommes femmes sous haute surveillance
Voilà un sujet qui fait l’unanimité chez tous les candidats à cette élection présidentielle. Pour Jean-Luc Mélenchon, il faudrait « étendre à toutes les entreprises l’obligation d’adopter un plan ou un accord d’entreprise contre les inégalités de salaires et de carrière entre hommes et femmes ». Et pas seulement limiter cette mesure aux entreprises de plus de 50 salariés comme aujourd’hui. Sur ce sujet, il plaide également pour une augmentation des sanctions financières et pénales contre les entreprises qui ne respectent pas cette égalité, pouvant aller jusqu’à l’interdiction d’accès aux marchés publics. Lui Président, il revaloriserait les métiers occupés majoritairement par des femmes (qualifications, grilles salariales…) et agirait pour l’égal accès à toutes les formations et à tous les métiers. Enfin il préconise des congés parentaux de durée identique entre les parents.
L’inspection du travail renforcée
Doubler les effectifs de l’inspection du travail lui permettrait « d’être plus efficace dans la protection de l’emploi et des salariés, dans la lutte contre la souffrance au travail et dans l’assistance juridique aux PME ». Il entend aussi garantir et renforcer les pouvoirs de l’inspection du travail et des instances représentatives de salarié.
La création d’un droit opposable à l’emploi
Selon lui, en cas de chômage de longue durée, l’État doit proposer un emploi au chômeur en lien avec sa qualification, sur une mission d’intérêt général. Il créerait ainsi le droit opposable à l’emploi en faisant de l’État l’employeur en dernier ressort.
L ‘équilibre vie pro / vie perso au boulot pris en compte
Le candidat de la France Insoumise souhaiterait « installer des bureaux du temps ayant pour mission l’évaluation de la synchronie des temps sociaux constatés (concordance entre les horaires de travail et de garde d’enfant, par exemple), l’aide à la formulation des demandes pour l’organisation de la réduction des temps de transport emploi-domicile et de bourse d’échange d’emplois ». Un dossier qu’il devra traiter main dans la main avec les DRH.
L’âge de la retraite avancé
En fin de carrière, Jean-Luc Mélenchon veut restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein et ramener la durée de cotisation pour une retraite complète à 40 ans.
Sylvie Laidet