Dans son quatrième accord en faveur de l’emploi féminin et de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, le constructeur automobile français entend aller encore plus loin sur ce sujet. Paraphé par les six organisations syndicales – FO, CFE-CGC, CGT, GSEA, CFDT et CFTC- ce document concerne les 60 000 salariés du groupe en France et plus particulièrement les 10 500 femmes qui y travaillent. Explications de texte.
Un visiteur du Mondial de l’auto sur trois … est une visiteuse. Les femmes sont de plus en plus décisionnaires dans l’achat d’un véhicule. Et pourtant, le secteur automobile reste encore un univers très masculin. Pour faire changer la donne, PSA Peugeot Citroën a inscrit trois priorités d’actions dans son nouvel accord (2014-2017) en faveur de l’emploi féminin :
La mixité des métiers accentuée : considéré comme un objectif de performance de l’entreprise s’inscrivant dans son développement durable, la mixité des métiers va être renforcée. En relation avec différents partenaires, (Education nationale, associations, Pôle emploi..), le groupe entend mieux faire connaître les métiers de l’auto aux jeunes femmes. Comment ? « Nous allons encore davantage leur ouvrir les portes de nos établissements pour des visites – découverte. Nous allons renforcer nos partenariats avec les écoles des territoires où nous sommes implantés et notre présence sur les forums emploi », illustre Xavier Guisse, chargé de la responsabilité sociale chez PSA Peugeot Citroën. Objectif : compter 30% de femmes parmi les apprentis et les stagiaires accueillis chaque année par le groupe. « En termes d’embauches, on va en fait s’assurer que le nombre de recrutements de femmes soit proportionnel au nombre de candidats ayant postulé chez nous », ajoute-il. Par ailleurs, cet accord souligne que « la mobilité professionnelle interne doit contribuer à accroître la mixité au sein des différentes filières et métiers de l’entreprise.
Des processus RH qui garantissent l’égalité professionnelle : En plus de l’examen annuel des indicateurs de rémunération et de promotion comparés entre hommes et femmes, une étude comparative des évolutions professionnelles par sexe sera effectuée. « On s’assure déjà que la proportion des augmentations des femmes soit au moins égale à celles de hommes. Actuellement, à poste équivalent, les femmes gagnent autant voire légèrement plus que les hommes », complète Xavier Guisse. La maternité est également l’objet de dispositions nouvelles, notamment pour garantir que le congé maternité n’entraîne pas d’absence d’évolution salariale individuelle dans l’année où il se produit. « Sur le sujet, nous revenons à des basiques à savoir des entretiens avant le départ en congé pour préparer le remplacement et anticiper le retour en fonction des souhaits professionnels et personnels de chacun. Un entretien post congé est également en place. Le but est de faciliter le retour au travail », souligne Xavier Guisse.
Plus de femmes en responsabilité : depuis 2009, la part de femmes cadres supérieurs et dirigeantes a doublé pour atteindre 11% en cette année. Mais l’entreprise veut mieux faire et vise une féminisation du top management à hauteur de 20% pour 2020. « Soit la même proportion que celles des femmes cadres et ingénieures aujourd’hui actives dans l’entreprise », souligne-t-il. Pour cela, la DRH est vigilante sur l’accès des femmes au programme de mentoring. « Les plans de développement personnel basés sur une évaluation à 360° sont mixtes mais on s’assure que la proportion de femmes soit respectée. Et c’est la cas puisque 25% des participants à ce programme sont des femmes alors que notre effectif France compte près de 18% de salariées », illustre le chargé de la responsabilité sociale chez PSA Peugeot Citroën. Le réseau Women Engaged for PSA (WEP) milite également pour l’accession de davantage de femmes à des postes à responsabilités. « C’est également un think thank pour montrer la valeur ajoutée de la mixité dans l’entreprise », conclut-il.
Sylvie Laidet