Présent dans 51 pays à travers près de 4 100 points de vente et 14 500 collaborateurs, le groupe Etam fait de son développement international une priorité. Depuis 2012, Odile Bonhomme apporte son expertise en retail acquise au sein du groupe LVMH et de l’Occitane. En qualité de directrice du développement des talents, elle répond à 4 ambitions : attirer, recruter, engager et fidéliser les collaborateurs. Portrait.
« J’ai toujours souhaité valoriser ce qui fait la différence dans une organisation : le capital humain », se remémore Odile Bonhomme, qui a débuté sa carrière au sein du groupe LVMH. Directrice régionale chez Sephora, elle est alors chargée du développement de marques de cosmétiques comme Benefit puis directrice des grands magasins chez Parfums Christian Dior, avant de rejoindre l’Occitane en qualité de directrice régionale et du réseau. « Le sujet sur lequel je me suis le plus épanouie et où j’ai forgé mon expérience est ma capacité à m’entourer des bonnes personnes, durant ces années consacrées au management d’équipes commerciales ». C’est logiquement qu’Odile Bonhomme décide d’ajouter une corde à son arc en décrochant l’Executive Master en RH à l’Essec : « le premier RH d’une équipe, c’est le manager, c’est lui qui fédère ses équipes et leur donne envie de venir travailler chaque matin », ajoute la jeune femme, qui a alors saisi l’opportunité de rejoindre le groupe Etam en tant que responsable du développement des talents.
Inventer le shopping de demain
Au sein du pôle Talent Développement, la directrice doit répondre à 4 grandes ambitions : « attirer, recruter et fidéliser les collaborateurs afin de permettre au groupe de disposer de la richesse humaine adaptée pour se développer à l’international, innover et se transformer ». Car le groupe Etam, qui a fait de l’international sa priorité, est en mutation, afin d’anticiper notamment les besoins de ses clientes dont les expériences shopping évoluent constamment. « Le retail est un monde à 2 vitesses. Il faut démontrer une grande réactivité à court terme pour répondre à nos clientes en magasins, soigner le sens du détail et de l’exécution, mais également anticiper sur leurs besoins et inventer le shopping de demain ! Avec la digitalisation, les comportements d’achats ont changé, il y a moins de phénomènes de soldes et la cliente utilise plusieurs canaux de distribution », explique la directrice. Afin d’accompagner l’innovation au sein du groupe, Odile Bonhomme veille au recrutement d’équipes agiles, au sens du service client exacerbé.
160 recrutements par an : opération séduction
« Notre métier est en mutation, ce qui se traduit dans nos recrutements, où nous vendons le projet, l’ambition et la culture entrepreneuriale et familiale du groupe. Je cherche autant à séduire qu’à être séduite par le candidat ». Chaque année, le groupe recrute 160 talents au siège pour l’Europe et plus de 1000 hôtesses de vente responsables et adjointes. Afin d’attirer les profils clés, le groupe s’appuie sur les réseaux sociaux comme LinkedIn et a développé des relations privilégiées avec les école partenaires où sont déployées des actions sur mesure :« Nos dirigeants comme le propriétaire Laurent Milchior interviennent régulièrement pour parler du groupe et proposent des cas marketing aux étudiants », commente la directrice qui privilégie le travail en mode projet afin de mettre en synergie les équipes de la communication, du recrutement et de la formation sur ces missions variées. « Nous avons créé un RH Lab, où nous travaillons ainsi sur la mobilité afin de la favoriser à l’échelle interne, internationale, fonctionnelle comme inter marques », précise la directrice qui aspire à favoriser les énergies dans ses équipes. « Le talent du manager, c’est de créer des espaces où chaque collaborateur gardera du temps de réflexion, d’observation, de veille pour être innovant ! », souligne-t-elle. L’adoption de ce nouveau mode de pilotage de la performance vient d’être récompensée par l’Espoir du management. « Nous avons inversé le schéma classique de l’entretien sur objectifs, cette fois c’est le collaborateur qui fixe ses priorités puis tout au long de l’année on fait le point régulièrement », se réjouit la directrice, pleinement impliquée dans la mutation du groupe. « Sous couvert de digitalisation et d’internationalisation, on doit porter la transformation de la culture d’entreprise, ce qui pour un groupe familial de 100 ans n’est pas si simple. Ça ne se décrète pas, ça s’accompagne, ça se démontre, ça se pilote. Il faut convaincre, c’est ce qui me passionne et continuera à me passionner ! », conclut-elle.
Gérald Dudouet