La parité homme-femme en entreprise n’est pas seulement un enjeu éthique, enjeu de société ou QVCT. C’est aussi un enjeu de compétitivité puisqu’elle favoriserait également la performance des entreprises. La parité est un véritable avantage économique et stratégique : elle influe sur l’environnement de travail, offre une diversité de points de vue, un surcroît d’innovation et améliore l’image de la marque employeur.
Parité homme-femme en entreprise et performance économique
Selon un rapport publié par l’Organisation mondiale du travail (OIT) en 2019, plus de 57% des organisations interrogées affirment que les initiatives en faveur de la diversité de genre améliorent leurs résultats. 75% des entreprises attentives à la mixité dans les postes à responsabilité observent une augmentation de leurs bénéfices de 5 à 20% et 56,8% remarquent une plus grande capacité à attirer et conserver les talents.
En 2017, une étude du cabinet McKinsey allait déjà dans ce sens : selon le cabinet, les entreprises où la diversité est une réalité étaient jusqu’à 35% plus susceptibles de surpasser leurs concurrents, la diversité de genre pouvant améliorer leur performance jusqu’à 15%. Plus récemment, dans un dossier nommé “Diversity wins, how inclusion matters” publié en mai 2020, McKinsey faisait une fois de plus le lien entre l’atteinte de la parité à des niveaux de direction et l’augmentation significative de la performance des entreprises.
Quels sont les conséquences directes de la parité homme-femme en entreprise ?
L’index égalité a été crée en 2019 pour réduire les inégalités homme-femme et pour obliger les entreprises à agir en faveur d’une meilleure parité homme-femme en entreprise. Le calcul et la publication d’un index sont désormais obligatoires pour les entreprises de plus de 50 salariés. Ces indicateurs concernent :
- l’écart de rémunération
- l’écart de taux d’augmentations individuelles, hors promotions
- l’écart de taux de promotions
- les augmentations dans l’année suivant le retour de congé maternité
- la présence de femmes parmi les dix plus hautes rémunérations.
Cette loi devrait convaincre les entreprises à devenir plus responsables en matière de parité, d’autant plus que favoriser l’emploi à tous, sans discrimination, et augmenter la diversité des talents de son entreprise présente plusieurs bienfaits. En effet, la mise en place d’une politique volontariste en faveur de l’égalité :
- permet une meilleure pénétration des marchés, étant donné un plus grand brassage d’idées et de diversité des points de vue.
- diversifie les styles de leadership et donc engage et embarque un plus grand nombre de collaborateurs : les équipes de management aux profils variés et complémentaires sont plus innovantes et efficaces. En effet, si une entreprise ne discrimine pas à l’embauche, elle diversifie ses sources de talents.
- offre une meilleure qualité de vie au travail et un plus grand bien-être des équipes
- améliore l’image de marque employeur auprès du grand public.
- attire de nouveaux talents : les entreprises qui s’engagent, aussi bien sur le plan environnemental que sociétal, ont plus de chance de séduire.
Des répercussions positives confirmées durant la crise sanitaire que nous vivons : Michel Ferrary, professeur à l’université de Genève et à Skema Business School, responsable de l’Observatoire Skema de la féminisation des entreprises, et Stéphane Deo, stratégiste pour La Banque Postale Asset Management viennent de publier une étude analysant les performances des entreprises du CAC 40 pendant l’épidémie. Selon eux, « la diversité des profils permet notamment de mieux appréhender les risques et d’améliorer les processus de décision. Cela implique que l’entreprise s’ouvre à toutes les sources de talents disponibles sur le marché du travail. La diversité résultant de la promotion de l’égalité femmes-hommes amène une pluralité de connaissances et favorise la créativité et l’innovation. De ce fait, la diversité constitue une variable ISR (investissement socialement responsable) ou « non-financière » qui peut contribuer aux résultats économiques de l’entreprise et, in fine, influencer sa performance boursière« .
Si vous souhaitez connaître les bons élèves, Great place to work France a dévoilé en septembre la première liste française des « Best Workplaces For Women ». L’organisme s’est associé au think tank Agir pour l’Égalité, co-porté par Marie Claire et le Connecting Leaders Club, et récompense 17 entreprises à la fois responsables et performantes en matière d’égalité professionnelle.
Philippine SANDER et Angèle LINARES