Présentiel, distanciel, blended-learning ou encore coaching et tutorat, quels sont les modèles de formations incontournables ? Comment les entreprises construisent-elles leurs dispositifs de formation ? Quelles sont les attentes des salariés vis-à-vis des nouveaux modes de formation comme le coaching ? Autant de questions qui méritaient bien un petit tour d’horizon.
Selon l’enquête récente publiée par l’Observatoire Cegos et portant sur « la formation professionnelle en Europe », le présentiel reste le modèle de formation privilégié par les entreprises. En France, 95 % des salariés sont formés via ce type de dispositif et ils sont 90 % en Europe. Par rapport à 2011, les formations distancielles subissent un léger recul de 2 points et affichent un taux d’utilisateurs de 43 %. Parmi les formations distancielles les plus prisées : le e-learning (47 %) arrive en tête. C’est le Royaume-Uni qui est d’ailleurs le grand champion avec 53 %. A noter que les serious game décollent légèrement passant de 23 % en 2010 à 25 % en 2012. Enfin le Mobile Learning atteint les 25 %, contre 21 % affiché en 2010. Les résultats de l’enquête montrent, au final, que les salariés sont réceptifs aux formations distancielles.
Si le distanciel pur ne progresse pas, il a néanmoins tendance à être associé avec d’autres modes de formation. C’est le fameux dispositif baptisé Blended Learning qui mixe le présentiel et le e-Learning. Depuis 2010, la progression est constante : 39 % aujourd’hui, soit une augmentation de 8 points en deux ans. La France s’avance encore timidement dans cette voie (28 %), alors que le Royaume Uni et l’Italie ont déjà formé la moitié de leurs salariés grâce au Blended Learning. Selon Laurent Reich, Manager en ingénierie pédagogique chez Cegos, « les DRH prennent peu à peu conscience du potentiel des différentes modalités pédagogiques disponibles pour rendre les projets de formation plus pertinents et plus efficaces ». La tendance serait donc à la formation multimodale, déployée dans le temps.
Le coaching progresse fortement
Bien que l’ancrage du présentiel soit fort, les experts constatent depuis deux ans que les entreprises expérimentent d’autres voies pour former leurs salariés. La plus forte percée reste celle du tutorat/coaching qui connaît une forte progression, passant de 35 % à 47 % entre 2010 et 2012. . En France, seuls 27 % des salariés ont été formés via un accompagnement par coaching, quand 57 % des britanniques ont exploité ce dispositif. En France, il se pourrait néanmoins que la tendance s’accélère notamment grâce aux accords seniors qui incitent à recourir à des tuteurs pour capitaliser sur les savoirs et les transmettre aux nouveaux embauchés. « La formation a de plus en plus besoin d’être au plus près des réalités du terrain. Les salariés ont des attentes fortes et veulent des formation plus humaines », indique Laurent Reich. En effet, 45 % des interrogés sont favorables à une formation reçue directement sur le terrain. Parmi ces derniers ils sont près de la moitié à souhaiter être guidée par un coach ou un tuteur et seulement 22 % à faire appel à leur manager.
Mais dans les années à venir, quelles seront les évolutions marquantes que permettront les différentes modalités de formation ? Selon les DRH interrogés, les formations en salle restent le meilleur levier (46 %) suivies de prêt par les actions de formation directement sur le terrain (43 %) puis à 37 % par le distanciel. En France, le présentiel reste le choix le plus prisé. A noter que 38 % des DRH français voient dans les actions de type coaching, une source d’évolution possible tout comme dans le Social Learning. Encore en phase expérimentale dans les entreprises, ce dernier progresse certes lentement par rapport à 2010, mais suscite néanmoins un certain engouement. 46 % des salariés européens déclarent avoir appris en utilisant les médias sociaux : 21 % via Wiki, 19 % via les blogs.
Emilie Vidaud