Recruteurs, osez dire « J’ai recruté sur Facebook ». C’est ce que vantent les créateurs d’une nouvelle application utilisable sur le fameux réseau social. Ces 3 experts RH proposent de pousser plus loin la dimension professionnelle du géant bleu, sorti des sentiers du divertissement pour devenir un véritable système d’exploitation. Oh My Job met au service des recruteurs la puissance virale de Facebook pour diffuser leurs offres et renforcer leur marque employeur.
La puissance virale de Facebook
« Facebook, qui était plutôt orienté divertissement, est devenu un endroit où les entreprises mettent en avant leur marque employeur », constate Olivier Pujol, co-fondateur d’Oh My Job. Lui a commencé sa carrière chez Monster, puis, comme ses deux acolytes, travaillé en agence RH. « Sur un jobboard, l’offre est noyée dans la masse, compare-t-il. Et surtout vous ne pouvez pas agir sur la viralité. ». C’est sur la puissance virale de Facebook que s’appuie Oh My Job. « En France, Facebook compte plus de 20 millions d’utilisateurs actifs et 80% des jeunes diplômés y sont connectés », rappelle le développeur de l’application. Le recruteur a la possibilité de partager ses offres sur son mur, d’inviter ses collaborateurs à faire de même, mais aussi de publier des témoignages, sous forme de texte ou de vidéo. « C’est ce qui manque sur les jobboards », insiste Olivier Pujol. Autant de fonctionnalités qui permettent aux recruteurs de renforcer leur marque employeur et aux candidats d’en savoir plus sur l’entreprise. Autre atout, par rapport aux jobboards classiques : le prix ; la publication d’une offre coûte 50€.
Dans son espace dédié, le recruteur a accès, pour chaque offre, au nombre de visites, de « J’aime », de partages sur le « Mur », de recommandations ainsi qu’à la liste des candidatures. Il peut organiser des programmes de cooptation et voir lesquels de ses collaborateurs ont joué le jeu. Un langage très « facebookien » qui séduira les plus jeunes. « Les candidats sont en majorité des jeunes diplômés de niveau Bac +5 », ajoute Olivier Pujol. Mais l’application a vocation à toucher un public plus large, selon lui. « Les choses évoluent vite sur Facebook. Il y a deux ans, on aurait pas trouvé un seul client », poursuit-il. Aujourd’hui, il s’étonne lui-même de son succès. « C’est la magie Facebook ! », plaisante-t-il. Il suffit qu’un utilisateur télécharge l’application pour que d’autres s’y intéressent. En 6 mois, Oh My Job a drainé plus de 6500 offres. Ses principaux et premiers clients ont été des SSII, mais aussi des cabinets de recrutement. « Oh My Job est intéressant pour les PME qui ont des problèmes de visibilité et pour les cabinets de recrutement de taille moyenne », précise l’ancien de Monster.
Facebook : un système d’exploitation
Facebook serait-il en passe de devenir « The Place To Be » pour les recruteurs ? Rien n’est encore moins sûr en France où, si l’utilisation du réseau à des fins commerciales et marketing est bien ancrée, l’usage à fins purement professionnelles n’est pas entré dans les mœurs. Facebook : un réseau pro ? La question est souvent posée. Pour les créateurs d’Oh My Job, ce n’est pas le réseau en lui-même qui se professionnalise. Mais les applications qui viennent s’y intégrer. « Nous ne sommes pas Facebook, nous sommes une application à part. Si on utilise Facebook, c’est parce que c’est là que se trouve le trafic », ajoute-t-il. Ainsi l’entreprise ne recrute pas réellement sur Facebook, mais via Facebook.
Voir Facebook comme un système d’exploitation permet d’éloigner toute crainte liée à la confidentialité. L’utilisateur d’Oh My Job utilise les fonctionnalités du réseau auxquelles il est habitué, sans même partager son profil personnel. « Le profil candidat et le profil personnel ne sont pas mélangés. Le candidat ne remplit que des champs vierges. Ce n’est que du déclaratif, rien d’importé. On peut même donner une adresse mail différente de l’adresse de connexion à Facebook », précise Olivier Pujol. C’est là toute la différence – et selon lui, l’avantage – de son application par rapport aux réseaux sociaux professionnels. Sur Viadeo, l’utilisateur n’a qu’un seul profil. Là, le candidat peut adapter son profil à chaque offre.
Ce qui se passe sur Oh My Job reste sur Oh My Job : seul le « partage », une action recruteur, est visible. Côté candidat, l’action « J’aime » ne fait pas apparaître l’offre sur le « mur », mais permet de la conserver dans une liste de favoris. « L’idée de départ était de proposer aux candidats et aux recruteurs une interface plus évoluée et plus moderne », complète Olivier Pujol. L’ergonomie de Facebook a fait ses preuves ; les membres sont habitués à circuler au sein de ce réseau et plusieurs autres s’en inspirent. « Le but est de conserver le candidat dans le tunnel de la candidature le plus longtemps, du moment où il dépose son CV jusqu’au moment où il postule, sans qu’il ne quitte jamais le réseau », révèle le développeur. Les entreprises n’ont pas attendu Oh My Job pour déposer leurs offres sur Facebook. Mais « ce qui est décevant, reprend Olivier Pujol, c’est lorsqu’une offre sur une Page Fan renvoie vers le site de l’entreprise. C’est plus confortable pour le candidat de rester sur le même site, dans la même fenêtre ». Objectif : que tout se passe sur Facebook.
Typhanie Bouju