Le monde continue de se digitaliser et rares sont les domaines qui n’ont pas pris le virage. L’écosystème de la formation n’y échappe pas, notamment dans le cas du mobile learning, ou m-learning, dont on constate l’essor depuis les trois dernières années. Nous avons fait le point sur ce moyen de formation e-learning en cours de démocratisation avec Anne Sophie Quennevat, Directrice Marketing chez SkillsDay.
Nouveaux usages et nouveaux acteurs
Le mobile learning répond à deux réalités du monde de l’entreprise. D’une part, 80 % des salariés utilisent des outils digitaux, dont les smartphones (pro ou perso) et plus d’un salarié sur deux utilise son téléphone personnel au travail. Cette pratique porte un nom : BYOD, Bring Your Own Device. D’autre part, les formations en 100% présentiel ne correspondent plus aux attentes. Difficile de rester enfermé pendant plusieurs jours dans une pièce à recevoir de l’information descendante.
Les modes de consommation ont changé : l’utilisateur préfère des formats courts, de l’instantanéité et du prêt-à-l’emploi. Les expériences d’apprentissage ne doivent pas faire exception à la règle. C’est là qu’intervient le mobile learning : un apprentissage nomade qu’on peut faire partout, tout le temps et lorsqu’on le souhaite.
Autour de ces nouveaux usages, nous voyons un nouvel écosystème se former. D’un côté les acteurs qui développent des technologies mobile first comme Teach on Mars ou Beedeez, de l’autre des agences de digital learning comme SkillsDay qui digitalisent les contenus de formation des entreprises et développent leur propre catalogue de formations sur-étagère pour une expérience mobile first.
Des formats adaptés
Sur mobile, les formats nécessitent d’être plus courts et impactants. C’est à ce besoin que répond le microlearning : des micro séquences d’apprentissage de deux à trois minutes qui permettront d’engager le participant dans une activité de cours, de jeu ou d’ancrage mémoriel.
Parmis les activités pédagogiques on retrouve du cours, de la vidéo, du jeu, du quiz, des challenges, des mises en situation et parfois des capsules de réalité virtuelle, pour une expérience d’apprentissage immersive. Assemblées entre elles, ces micro séquences tiendront l’apprenant en haleine et formeront un tout pédagogique cohérent.
Les formats répondent à la logique ATAWADAC (Anytime, Anywhere, Any Device, Any Content). En d’autres termes, ils doivent pouvoir être consommés n’importe quand, de n’importe où, avec n’importe quel support (notamment hors connection) et doivent pouvoir être arrêtés, repris ou revus à tout moment.
Par ailleurs, la gamification couplée à une dimension sociale permet d’engager les apprenants sur la durée, en ajoutant une dimension ludique. Le format jeu d’apprentissage permet de débloquer des niveaux, se challenger entre participants mais aussi s’entraider au cours de la formation.
Assimilation de l’information
Avec le mobile learning, la possibilité d’aménager son temps de formation à sa guise permet à l’apprenant de se plonger dans les exercices au moment où il est intellectuellement plus enclin à assimiler les concepts. Par ailleurs, dans le cas où le mobile learning est utilisé en blended learning, par exemple en complément d’une formation en présentiel, les concepts sont assimilés en amont de la partie en salle et permettent de passer à la pratique et à la consolidation de connaissance dans la foulée. Dans ce cas, le présentiel favorise la pratique et permet une meilleure mobilisation des apprenants via les interactions et les mises en situation au lieu d’information descendante.
Gadget ou vrai outil pédagogique ?
Pour qu’une stratégie de mobile learning fonctionne, elle doit viser de vraies intentions pédagogiques. Chaque activité doit répondre à un objectif : stimuler et motiver l’apprenant, transmettre des connaissances, ancrer et mémoriser avec des exercices de consolidation.
Du côté des agences de digital learning, le graphisme travaille main dans la main avec les ingénieurs pédagogiques. En effet, pour engager les apprenants, c’est encore mieux si le support est beau, que les parcours sont fluides et que le storytelling est stimulant et engageant.
Qu’en est-il du ROI ?
Le mobile learning présente une option économique car elle évite la mobilisation des salariés durant des journées entières et les coûts de déplacement / logistique éventuellement associés. Cette option est d’autant plus économique pour des entreprises dispersées sur plusieurs sites et/ou implantées à l’international.
Par ailleurs, contrairement à d’autres modalités pédagogiques, l’apprenant peut revenir sur sa formation dès qu’il en ressent le besoin et continuer à s’entraîner pour favoriser l’ancrage mémoriel et améliorer ses performances.
Enfin, les nombreuses activités de validation des acquis permettent de s’assurer de la maîtrise des acquis des apprenants, ou encore de leur mise en pratique notamment via des activités déclaratives et/ou des questions ouvertes.
Ces dispositifs peuvent bien sûr être suivis par des KPIs business travaillés en amont, suivis pendant, et mesurés en aval.
La rédaction de myRHline, le média RH