En Europe et en France, les candidatures et les embauches augmentent. Pourtant, les recruteurs réussissent à maintenir des délais de recrutement stables, voire à les réduire.
Dans son nouveau rapport, iCIMS fait le point sur la dynamique du marché de l’emploi et les chiffres du recrutement au premier semestre 2024. Entre l’augmentation des candidatures, les effets potentiels de l’IA, et la présence marquée des jeunes générations, voici un éclairage des tendances actuelles.
Stabilité du délai de recrutement, malgré l’afflux de candidatures
Le dernier rapport iCIMS Insights révèle d’abord une stabilité des délais de recrutement en Europe. Avec, toutefois, une légère baisse du temps nécessaire pour pourvoir un poste. Allant de 49 jours l’an dernier à 47 jours en moyenne aujourd’hui. Cette stabilité est d’autant plus notable dans la mesure où l’on enregistre en parallèle une hausse des candidatures (+33%) et des embauches (+12%). Et ce, sur la même période de référence — entre juin 2023 et juin 2024 — à l’échelle européenne.
De manière générale, les recruteurs semblent donc parvenir à maintenir leur efficacité. Et ce, malgré la pression accrue sur la fonction acquisition de talents.
Pour l’expliquer, plusieurs hypothèses sont avancées parmi lesquelles le rôle de l’IA ou la potentielle érosion de la qualité du recrutement.
La première piste consiste à dire que l’intelligence artificielle pourrait commencer à faire ses preuves en matière d’efficacité du recrutement. Car si l’efficience de cette technologie reste encore un sujet de débat, 60% des DRH français ont intégré l’IA (ou prévoient de le faire) à leurs processus. Une proportion amplement suffisante pour avoir un impact significatif à une échelle plus globale.
Autre possibilité : l’acquisition de talents pourrait sacrifier la qualité du parcours candidat dans le but d’accélérer les process de recrutement.
Importance croissante des jeunes générations et engagement des candidats français
Autre tendance révélée par la publication iCIMS : les Y et la génération Z dominent désormais le marché de l’emploi. Représentant près de 70 % des candidats, cette proportion est encore plus marquée en France avec :
- 85 % des candidats âgés de moins de 35 ans ;
- 67% d’entre eux appartiennent à la tranche 18-24 ans.
Par ailleurs, ces candidats français se distinguent aussi par leur fort taux d’engagement. En effet, 37% des visites sur les sites carrières aboutissent à une candidature. Un volume qui dépasse largement les habitudes des candidats dans les autres pays : Espagne (25%), Italie (20%), Royaume-Uni (18%) et Allemagne (10%).
Pour capitaliser sur ces tendances, les entreprises doivent ainsi poursuivre l’innovation et adapter leurs stratégies de recrutement. Une marque employeur forte sera notamment cruciale pour l’attractivité et la rétention des talents dans un marché du travail de plus en plus compétitif.
- Les entreprises comme Saint-Gobain, avec sa campagne « Allô Saint-Gobain », montrent l’exemple en utilisant des témoignages d’employés et des vidéos courtes sur les réseaux sociaux pour séduire, entre autres, cette jeune génération.
Des évolutions positives du marché de l’emploi en France et en Europe, donc. Caractérisées par une augmentation des candidatures et des embauches, et une stabilité des délais de recrutement, soulignant la résilience des recruteurs. Affaire à suivre à l’issue du prochain semestre.
Source documentaire :
Où en est le marché de l’emploi ? Premier semestre 2024, iCIMS Insights