Depuis une trentaine d’années, le marché des SIRH a profondément évolué. Les technologies ont progressé et les solutions de gestion des Ressources Humaines ont globalement suivi cette tendance avec pour objectifs d’accroitre la performance, la productivité et l’interactivité.
myRHline a rencontré David Thirache, Directeur de l’intégration et de l’offre fonctionnelle au sein de Cegedim SRH afin de bénéficier de son expertise.
Un peu d’histoire
Les premiers progiciels SIRH sont apparus au début des années 1970.
A cette période, seule la direction informatique exploitait l’application. Les utilisateurs du service Ressources Humaines n’étaient pas en mesure d’exécuter leurs traitements de manière autonome. Le périmètre fonctionnel était alors principalement la paie.
Dans les années 1975 à 1980 est apparue une première évolution des progiciels SIRH : l’arrivée d’une interface utilisateur permettant la saisie des données à l’écran par des utilisateurs de la fonction Personnel.
A cette période, seule la direction informatique exploitait l’application. Les utilisateurs du service Ressources Humaines n’étaient pas en mesure d’exécuter leurs traitements de manière autonome. Le périmètre fonctionnel était alors principalement la paie.
Dans les années 1975 à 1980 est apparue une première évolution des progiciels SIRH : l’arrivée d’une interface utilisateur permettant la saisie des données à l’écran par des utilisateurs de la fonction Personnel.
C’est dans les années 1990 que le marché des SIRH a connu ses à trois révolutions majeures :
– Tout d’abord l’arrivé d’Unix permettant l’indépendance des progiciels SIRH vis-à-vis des constructeurs de matériels informatiques. Il n’était plus nécessaire d’acquérir un nouveau progiciel SIRH lorsque la direction informatique décidait de changer de constructeur. L’application était ainsi pérennisée.
– Puis l’arrivée des Systèmes de Gestion des Bases de Données Relationnelles (SGBD) garantissant l’indépendance des données vis-à-vis des traitements.
– Puis l’arrivée des Systèmes de Gestion des Bases de Données Relationnelles (SGBD) garantissant l’indépendance des données vis-à-vis des traitements.
– Enfin, l’arrivée du mode de communication client serveur (permettant à différents logiciels client d’envoyer leurs requêtes à un même serveur). L’utilisateur de la fonction Personnel pouvait donc disposer d’une ergonomie conviviale et personnalisée tout en ayant une unicité de la base d’informations.
Dans les années 2000, Internet a eu un impact très important sur le SIRH. Cette technologie a permis la décentralisation de certaines transactions à une population non Ressources Humaines, les collaborateurs et les managers.
L’évolution des logiciels RH
« Avec l’arrivée des nouvelles technologies, nous sommes passés d’un univers « gros systèmes » c’est à dire du Mainframe où tout était développé en assembleur, en Cobol sur des machines très couteuses, à des systèmes modernes développés généralement sur des systèmes d’exploitation de type Linux ou Window 2000. Lorsque l’on évoque l’apport des nouvelles technologies en matière de SIRH, il y a tout d’abord une problématique d’hébergement et de langage à aborder », explique David Thirache.
L’évolution des logiciels RH s’est faite sous deux angles différents
Un angle web
En ce qui concerne, l’angle web, « il y a deux approches », indique David Thirache. « La première consiste à garder les anciens systèmes en y ajoutant une couche web, ce que font la plupart des éditeurs aujourd’hui ; la seconde est plus radicale puisqu’il s’agit de redévelopper entièrement les applications en y intégrant cette partie web le plus souvent destinée aux utilisateurs finaux comme le salarié. Cela lui permet, par exemple, de faire ses demandes de congés, de formation, d’obtenir une attestation emploi, ou mutuelle, d’accéder à des informations sur son comité d’entreprise ou bien encore sur son CET. Dans ces situations là, le web est utilisé et c’est d’ailleurs cette approche que nous avons retenue. »
Un angle métier
« Les applications sont destinées aux utilisateurs RH (paie, administration du personnel, GPEC, recrutement, budgets…). Les nouvelles technologies ont apporté plus d’interactivité dans l’utilisation au quotidien de ces applications. »
« Nous utilisons Java. En matière de gestion administrative par exemple, ce langage permet de bénéficier d’écrans plus dynamiques. Lorsque l’on saisit, par exemple, le dossier d’un salarié, des messages interactifs d’aide à la décision apparaissent. Il est également possible obtenir des informations en temps réel via des tableaux de bord. Les temps de réponses sont désormais beaucoup plus rapides et permettent de gagner en efficacité. »
Plus de convivialité
L’ergonomie des logiciels RH a été également nettement améliorée.
Les logiciels sont devenus beaucoup plus conviviaux et plus simples d’utilisation grâce à des aides en ligne.
« Notre plateforme SIRH, propose une aide technico-fonctionnelle et juridique », explique David Thirache. « Si une personne souhaite se renseigner sur les contrats d’apprentissage ou le licenciement du CDD, elle pourra accéder à ces informations par ce biais. Dans les anciens systèmes, cette démarche était quasiment impossible à proposer. L’ergonomie actuelle permet également la visualisation de graphiques. Bien que cette fonctionnalité soit possible avec le Cobol, cela était beaucoup plus lourd. Des traitements étaient nécessaires et il fallait ensuite utiliser des outils comme Business Objects pour traiter les informations. »
« Les nouvelles technologies permettent également de répondre aux problématiques fonctionnelles qui ne manquent pas de se présenter en matière de paie et d’administration du personnel. Les déclarations, de plus en plus complexes, en sont une belle illustration. Avec les anciennes technologies, il est de plus en plus difficile de répondre aux attentes de la législation et des organismes de protection sociale. »
L’évolution des bases de données
« Les anciens systèmes utilisaient des bases de données propriétaires. L’extraction des données et leur mise à disposition dans les infocentres, nécessitaient d’extraire ces fichiers et d’alimenter ensuite les infocentres dans la base de données en question. Désormais, les systèmes d’information intègrent des bases de données relationnelles telles qu’Oracle, SQL Server ou PostGre pour constituer des infocentres qui, par le biais des outils de Business Intelligence comme Business Objects, Cognos ou Reportive permettent de restituer plus simplement l’information aux décideurs de l’entreprise. L’infocentre peut être « pluggué » directement sur cette base. Les transferts s’effectuent de façon beaucoup plus simple et plus dynamique et permettent de générer de réels gains de temps. »
Les bases de données relationnelles présentent également un autre avantage. « Elles sont connues et maîtrisées par toutes les DSI à travers le monde. »
« Nous avons choisi PostGre SQL issue du monde libre, car des millions d’utilisateurs la font évoluer, la testent et elle est gratuite ! Ces bases de données ont acquis une fiabilité à la hauteur de celles d’Oracle ou de SQL server. Elles sont enrichies par la communauté des utilisateurs et testées par des millions de développeurs à travers le monde. »
L’apport du monde libre (Open source)
« D’une manière générale, le monde libre apporte beaucoup à l’informatique de gestion.
Il permet d’accéder à des outils développés et enrichis à travers le monde par d’autres développeurs, c’est le cas par exemple des calendriers. Dans notre application, nous utilisons des calendriers, des plannings salariés issus du monde libre. Il nous a suffit de récupérer ce que l’on appelle « les sources » et de les intégrer dans nos systèmes. Le fait que nous ayons opté pour les nouvelles technologies, nous évite de redévelopper ce genre d’outils. Ils sont disponibles sur le marché, testés par la communauté et nécessitent généralement que peu de développements pour les adapter à nos professions. »
« Les nouvelles technologies nous permettent également de ne pas nous fermer aux nouveaux outils développés sur le marché qu’ils soient libres ou non. Elles nous permettent de nous interfacer plus aisément aux autres applications, ce qui était beaucoup plus complexe avec les anciens systèmes. Par le biais de web services, il est désormais plus facile de dialoguer entre les applications. Avant, il aurait été nécessaire acheter des outils qui se substituaient pour pouvoir dialoguer avec les web services.
Enfin, les nouvelles technologies améliorent la qualité des informations transmises au quotidien aux organes de décision. Leur extraction est plus simple et les données gagnent en fiabilité. »
Anne-Sophie Duguay
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