Insultes, menaces, agressions physiques, vols : les salariés français perçoivent-ils une dégradation de la situation sur le lieu de travail et sur les trajets domicile-travail ? Quelle réalité vivent-ils au quotidien ? Cette réalité a-t-elle une incidence en termes d’arrêts de travail et de turnover ? La sécurité au travail des salariés français est au centre d’une enquête inédite et exclusive réalisée par Horoquartz et Opinionway. Au-delà des responsables sécurité, la situation mise en évidence par cette enquête interpelle également les professionnels de la fonction RH.
Horoquartz est un observateur privilégié de la vie des entreprises françaises, avec plus de quatre millions de salariés gérés par ses solutions de gestion des temps et de sûreté-sécurité. Fort de ce positionnement unique, Horoquartz a réalisé, en lien avec l’institut Opinionway, une enquête inédite auprès d’un échantillon représentatif de plus de 2000 salariés travaillant dans les secteurs public et privé.
« Cette étude n’a pas l’intention d’être anxiogène ou alarmiste, prévient d’emblée Thierry Bobineau, Directeur Marketing d’Horoquartz. Elle reflète un vécu et des attentes. Elle peut aussi contribuer à une prise de conscience car des initiatives existent pour prévenir cette insécurité. Et de toute évidence, les directions RH ont un rôle à jouer dans ce sujet, car les conséquences de ce que rapportent les salariés vont au-delà d’un simple problème ‘technique’ ».
Des différences de perception entre lieu de travail et trajets
Premier enseignement de l’enquête : 41% des personnes interrogées ont le sentiment que l’insécurité est en progression sur les trajets domicile-travail. Cette proportion passe à 26% lorsqu’elles évoquent le lieu même de travail. Ce sentiment d’insécurité est nettement plus fort chez les salariés en contact direct avec le public. La menace terroriste est également ressentie dans le cadre professionnel. Ainsi, près d’un salarié sur quatre la considère comme sérieuse. « C’est la conséquence logique d’une actualité récente fortement relayée par les médias. Elle est probablement exagérée par rapport à la probabilité de tels actes, qui reste heureusement faible, mais c’est une inquiétude à prendre en compte dans certains secteurs» précise Thierry Bobineau.
Un tiers des salariés victime d’insultes et de menaces au travail
Un tiers des salariés interrogés (36%) déclare avoir déjà subi des insultes ou des menaces dans les cinq dernières années, bien souvent de manière répétée. 17% ont par ailleurs été victimes de vols. Les agressions physiques sont plus rares, mais s’élèvent tout de même à 8%.
Les plus exposés aux menaces et insultes sont les salariés du secteur public (36%). Ce chiffre atteint 48% chez les fonctionnaires. Ils sont également 12% à dénoncer des agressions physiques. Les salariés du secteur du commerce ou des transports sont également plus exposés que la moyenne nationale.
Majoritairement, ces actes sont le fait de personnes étrangères à l’entreprise (clients, visiteurs, intrus).
C’est le cas à 51%, pour les agressions physiques et à 55% pour les menaces et insultes. D’un point de vue géographique, le quart Nord-Ouest de la France semble être la région la plus sûre sur le lieu de travail. L’Ile-de-France, si l’on s’en tient au lieu de travail, est également une région plutôt sûre.
Des transports vus comme anxiogènes
Si, pour le lieu de travail, la perception des salariés est très proche de la réalité vécue, il en est autrement pour les trajets. Les actes subis sont inférieurs à la perception que s’en font les salariés. « Les transports peuvent ainsi refléter un côté anxiogène qui se retrouve dans le sentiment », explique Thierry Bobineau. Il n’en reste pas moins que 34% des salariés déclarent avoir été victimes d’insultes ou de menaces lors des trajets dans les cinq dernières années, 6% d’agressions physiques et 6% de vols. Pour les trajets, l’Ile-de-France est la région la moins sûre.
Un impact social non négligeable
L’insécurité vécue génère des traumatismes importants chez les victimes avec des impacts mesurables. Ainsi, 8% des salariés déclarent avoir eu un arrêt de travail lors des 5 dernières années en raison d’un problème de sécurité sur le lieu de travail.
Cette insécurité peut également conduire à changer d’employeur. C’est le cas pour 5% des personnes interrogées.
Par ailleurs, 30% des salariés estiment que leur employeur ne fait pas suffisamment d’efforts pour assurer leur sécurité et près d’un sur 2 considère qu’à l’avenir, il devra faire davantage.
Quel rôle pour les RH ?
Si le plus souvent les Directions Générales ont tendance à déléguer la gestion de ce sujet au responsable sécurité de leur organisation, cette étude met en évidence des conséquences sociales qui interpellent aussi la fonction RH. Le coût de l’absentéisme maladie voire du turnover qui peuvent résulter d’une sécurité insuffisante sont clairement des enjeux RH.
Rappelons ensuite que sur un plan légal, l’employeur est tenu à une obligation de sécurité de résultat et doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent :
- des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail ;
- des actions d’information et de formation ;
- la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés.
La DRH devrait donc être impliquée dans toute initiative visant à prévenir ou à réduire le risque et plus généralement devrait être mobilisée autour de cette démarche, car on le voit, les enjeux et le traitement du problème sont transverses à l’organisation et ne peuvent être le domaine réservé des seuls spécialistes de la sécurité.
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