Qu’est-ce qui pousse les entreprises à recruter ? Selon les experts, il semble que les programmes de recrutement s’inscrivent de plus en plus dans une logique court-termiste. Autrement dit ? Les entreprises seraient tentées de recruter seulement pour combler un besoin urgent et précisément identifié. Est-ce le signe que le sentiment de récession s’est affirmé dans l’esprit d’un nombre croissant de dirigeants ? Tour d’horizon des grandes tendances du marché de l’emploi et du recrutement français.
Aux dires des experts, le marché devrait rester relativement atone dans les prochains mois. La reprise semble, en effet, être chevillée à quelques signes forts comme le rétablissement de la confiance mondiale en la capacité de l’euro à sortir de la crise, une croissance américaine voire une montée en puissance des pays émergents. Concernant le marché de l’emploi et du recrutement, il semble selon l’étude menée par Robert Walters et rendu public en juin dernier, que la France se caractérise par un fort attentisme. Plusieurs raisons à cela. A commencer par la crise économique qui a fortement allongé les processus de décision en créant un sentiment d’incertitude croissant chez les cadres-dirigeants mais également auprès des candidats.
Un Turn-over français dans la moyenne basse
Tous les acteurs du monde du travail, y compris les cadres, apparaissent donc peu enclins au changement, préférant jouer la carte de la prudence. Selon les résultats de l’étude conduite par le cabinet Robert Walters, « les salariés ne s’accordent pas la liberté de changer de poste, de chercher mieux ou de simplement aller au contact du marché. S’ils le font, c’est uniquement parce qu’ils ont été informés d’une rupture de contrat ».
Les évolutions salariales ne sont pas la priorité pour les cadres
Qu’en est-il des rémunérations ? Selon le cabinet Robert Walters, l’impact de la crise sur les salaires reste faible pour ne pas dire inexistant. Au sein de la plupart des entreprises, les évolutions salariales sont en grande majorité individualisées. Par ailleurs, il semble que ces dernières soient rarement considérées comme une priorité. En effet, les cadres recherchent auprès de leur entreprise un environnement sécurisant, où il sera possible d’apprendre et de monter en compétences. Quant aux entreprises, elles aspirent avant toute chose à diminuer leurs coûts fixes afin de se prémunir autant que faire se peut, des revirements liés à une conjoncture instable.
Pénurie de talents
Enfin, il existe néanmoins un bémol à la tendance à l’atonie du marché de l’emploi et du recrutement. Dans un contexte de guerre des talents, la rareté de certains profils aurait, en effet, pour conséquence de dynamiser le recrutement dans certains secteurs comme l’informatique, le juridique et le fiscal, la comptabilité, la vente BtoB dans l’industrie et les achats. Les qualifications des managers de transition semblent également être très prisées. Selon l’étude publiée par Robert Walters, il semble que les entreprises recherchent non seulement des compétences précises mais également des professionnels capables de gérer le quotidien plutôt que de construire de nouvelles stratégies.
Emilie Vidaud