Aller plus loin ensemble, c’est le but de Les Collectifs, lancé le 15 avril dernier. Une alliance entre salariés engagés à davantage encourager le passage des mots à l’action en matière de démarche RSE des entreprises. Comptant 3 500 membres, issus de 27 entreprises, l’association regroupe des salariés venant de tous types de secteurs : Michelin, Essilor, Ubisoft, Vinci et d’autres grandes entreprises françaises. Si une politique RSE découle forcément d’une volonté des décideurs de défendre des intérêts environnementaux, sous l’impulsion de salariés engagés à l’échelle inter entreprise, elle vient concrétiser une transformation écologique globale.
La démarche RSE des entreprises à l’échelle collective
“Ensemble, nous portons trois convictions. Premièrement, les entreprises doivent faire de la prise en compte des défis écologiques et sociaux leur priorité. Deuxièmement, les entreprises doivent impliquer et mobiliser toutes leurs parties prenantes et notamment leurs salariés dans cet effort. Troisièmement, les organisations qui réussiront ces transitions seront demain les plus impactantes et aussi les plus attractives pour les consommateurs, investisseurs et futurs salariés.”
Cet extrait de la tribune marquant le lancement du collectif montre une volonté de soutenir et de porter plus loin l’engagement des décideurs et réaliser une véritable transformation de l’intérieur de l’organisation. Puis, d’étendre la démarche RSE des entreprises vers l’extérieur l’exposant à l’ensemble de l’écosystème d’activité : collaborateurs actuels et futurs, partenaires et clients.
“Les COLLECTIFS opère comme un réseau alumni, rassemblant des personnes partageant, en lieu d’une école ou d’une université, une expérience d’engagement en entreprise. Les collectifs de salariés présentent une diversité de profils en termes de taille, de secteur, de maturité, de sujets d’actions, etc. Tous partagent des traits communs : un niveau de conscience élevé des défis environnementaux et sociaux ; une volonté d’alignement entre le métier et les convictions personnelles ; une volonté de s’impliquer dans leur entreprise ; l’augmentation du lien social en entreprise ; des méthodes d’organisation innovantes.”
En effet, former une alliance inter entreprise ouvre le champ des possibles en termes d’action. Pour les membres du collectif, il s’agit d’échanger sur les enjeux et comment chaque secteur les appréhende, d’organiser une façon de mieux partager les bonnes pratiques, etc. On imagine la richesse de l’intelligence collective en pleine ébullition. Du côté des entreprises, cette dynamique commune vient créer des opportunités en recherche et développement. Cet élan vient aussi soutenir les RH dans leur mission de marque employeur.
Cultiver la pensée autant que les gestes écologiques
Ici, il ne s’agit pas que d’encourager aux habitudes éco-responsables au travail, même si elles ont aussi leur rôle à jouer pour réduire l’impact des entreprises sur la planète. Il n’est pas non plus question de pointer du doigt l’insuffisance de la démarche RSE des entreprises, mais plutôt d’encourager l’esprit critique face aux enjeux environnementaux et sociaux. Car la résolution de problèmes peut survenir à la fois d’une connaissance en profondeur des problématiques, mais aussi des métiers et de l’opérationnel coupable d’alourdir l’impact environnemental. Les RH le savent bien, les vrais experts métiers sont les salariés qui les exercent. Plus conscients et informés sur les effets néfastes de leur activité, les salariés sont aussi les mieux placés pour modifier et innover les processus qu’ils utilisent au quotidien et ainsi améliorer leur QVCT. Ils sont aussi aux premières loges des mutations du travail et de leurs impacts. En effet, alléger la facture environnementale de leur entreprise est une poursuite qui s’articule dans la durée, notamment à chaque changement de mode de travail. C’est en fin de compte un perpétuel exercice d’arithmétique entre impact environnemental, création de valeur et quête de performance.
Du côté organisationnel, agir en tant que collectif a pour effet de sortir des silos et de se réunir vers un but commun. Si les salariés les plus jeunes sont réputés plus sensibles aux enjeux climatiques, ceux qui détiennent le pouvoir de décision ou la capacité à soutenir de manière concrète les actions initiées par les premiers le sont moins. Un réseau alumni inter entreprise, où se rencontrent divers profils, pourrait bien mieux embarquer plus de générations de salariés engagés.
Soutenir la transition écologique en entreprise par des actes
Dans la pratique, Les Collectifs rassemble des salariés qui œuvrent déjà en interne pour concrétiser la démarche RSE de leur entreprise. En voici quelques exemples :
- l’organisation de cycles de conférences délivrés par des experts externes,
- proposer des formations aux enjeux écologiques et sociaux,
- ouvrir le débat sur des sujets spécifiques au secteur de l’entreprise,
- participer à des initiatives ou groupes de travail sur les transitions écologiques et sociales.
Quel soutien peuvent leur apporter les RH ? “Encourager ces initiatives en les mettant en valeur dans sa communication, intégrer des ateliers type fresque du climat dans le scope des formations, mettre quand c’est possible des moyens financiers et logistiques pour faciliter les actions,” Les Collectifs appelle à l’engagement concret. Enfin, ils invitent tout RH qui souhaite s’impliquer à les contacter afin d’explorer des initiatives communes.
Par l’intelligence collective et la dynamique de groupe, Les Collectifs proposent un moyen tangible de soutenir la démarche RSE des entreprises. Le développement de ce type de réseau, la transition écologique en entreprise se pérennise et peut également s’intégrer à la culture de l’entreprise. Dans le cadre de la marque employeur, la démarche RSE des entreprises renforce plusieurs missions RH comme le recrutement et la fidélisation. En fin de compte, Les Collectifs montrent bien la volonté de ses membres de concilier engagement affirmé envers l’environnement et vie professionnelle épanouissante.
Maï Trebuil
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