Le e-learning, désormais has-been ? Il semblerait, en effet que la nouvelle tendance soit au Blended Learning qui consiste à mixer avec un savant dosage la formation dite « présentielle » et le e-Learning. Mais, comment construire un dispositif de Blended Learning efficace ? Quels ingrédients choisir et comment assembler ces derniers afin de construire un parcours de formation adapté aux besoins des salariés ? Quels sont les méthodes et les supports médias les plus adaptés ? Et surtout, comment ne pas faire exploser les coûts qui peuvent varier du simple au double ? Tour d’horizon
Le Blended Learning est-il en passe de devenir un des piliers incontournables de la formation ? Il semblerait que certains experts s’accordent à le dire. Reste à identifier les raisons d’un tel succès ? Premier facteur, l’arrivée de la génération Y qui a sensiblement modifié les modèles de management et par extension les dispositifs de formation. Désormais, le jeune Y revendique sa place au cœur du dispositif de formation, obligeant l’entreprise à construire des parcours de plus en plus personnalisés, guerre des talents oblige. » Nous avons tous besoin d’être formés. Pourtant, chaque salarié est différent et possède sa propre capacité à apprendre et à assimiler les contenus. C’est la raison pour laquelle le Blended Learning tend à s’imposer comme une alternative crédible, car il permet aux entreprises d’adapter les contenus et les supports au regard des besoins en formation de leurs salariés » explique Tiphaine Duchet, Directrice du pôle Learning chez HR Valley.
Second facteur qui pousse le Blended Learning sur le devant de la scène : le développement des NTIC* qui a élargi le champ des possibles en matière de formation mais également démultiplié les moyens de diffusion.
Enfin, l’internationalisation croissante des entreprises a engendré la nécessité de développer des solutions de formation de plus en plus globales en vue de former l’ensemble des collaborateurs de manière cohérente et homogène. « Grâce à l’assemblage des différents ingrédients, il est désormais possible de construire des formations qui prennent en compte les spécificités locales. Les organisations sont, en effet, en mesure de localiser les contenus tout en mettant en place des moyens de diffusion adaptés aux différentes zones géographiques », indique la Directrice du pôle Learning chez HR Valley.
Blended Learning : bon ou mauvais dispositif ?
Selon les experts, il n’y aurait pas de recette miracle. Toute la problématique d’un bon ou d’un mauvais dispositif de Blended Learning tient au choix des ingrédients mais aussi à leur assemblage. Et la liste des ingrédients est loin d’être exhaustive. Côté présentiel, l’entreprise peut avoir recours au coaching individuel, aux séminaires et autres conventions mais aussi au co-working. Côté distanciel, les modules e-learning élaborés sur-mesure sont une bonne alternative tout comme le Rapid Learning, les Serious Games, les classes virtuelles ou encore l’e-assessment. Les outils communautaires participent également à la diffusion d’un apprentissage dit « social » : blogs, wiki, forum, bases de données partagées,… Enfin les moyens de communication comme le journal interne, les newsletters, les films d’entreprises sont aussi d’excellents supports pour transmettre de l’information mais aussi de la formation dite « informelle ».
Toutefois, pour construire un dispositif de Blended Learning cohérent et choisir les ingrédients les plus pertinents sans ruiner son budget formation, l’entreprise se doit d’analyser l’existant tout en cadrant ses besoins. Ce travail en amont implique pour les services RH et Formation de se poser les bonnes questions : quelle est la cible ? Le périmètre géographique ? Le calendrier ? Les thématiques ? Les connexions entre la formation dispensée et la vision opérationnelle et stratégique de l’entreprise,… Quant à l’analyse de l’existant, elle est d’autant plus nécessaire qu’elle permet de conduire le changement dans de meilleures conditions. Cela implique de consulter les managers, associer les directions métiers et demander l’avis du CODIR. Autrement dit, consulter tous les acteurs susceptibles d’être de près ou de loin associés au dispositif de Blended Learning.
Tiphaine Duchet, Directrice du pôle Learning chez HR Valley, livre quelques bonnes pratiques « il faut veiller à un bon équilibre entre présentiel et distanciel mais aussi entre l’individuel et le collectif sans oublier l’égalité entre les temps d’apprentissage, les temps de partage et de mise en œuvre ». Elle ajoute que « le dispositif de Blended Learning doit être simple, le but n’étant pas de mettre tous les ingrédients et de risquer la surcharge ». Enfin, elle met en garde contre la multiplication des coûts et invite à assurer le suivi du dispositif via un calendrier précis afin de ne pas condamner le dispositif avant même que ce dernier n’ait été mis en place. « Tout l’intérêt du Blended Learning réside dans le fait de tirer parti intelligemment de chacun des avantages pédagogiques de chaque modalité de formation », conclut Tiphaine Duchet. Car oui, comme son nom l’indique le Blended Learning est un savant dosage d’apprentissage où la loi de la surenchère n’a pas le droit de cité.
Emilie Vidaud
*Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication