C’est à Amsterdam, au cœur de l’imposant centre de congrès RAI, que les têtes pensantes des RH d’aujourd’hui et de demain se sont données rendez-vous pendant deux jours, les 24 et 25 Octobre 2013.
Pour la troisième année consécutive (avec une édition au printemps à Londres et une en automne à Amsterdam), HR Tech Europe se présente comme l’événement le plus important en Europe sur la façon dont les logiciels, les systèmes informatiques et les outils collaboratifs apportent des changements importants sur la façon dont les personnes et les organisations travaillent.
Bref, la promesse affichée de savoir comment les entreprises vont faire évoluer leurs structures majoritairement hiérarchiques pour devenir des réseaux de partage des compétences et des communautés d’apprentissage. Ou pour faire plus simple comment allons-nous gérer efficacement et déchiffrer intelligemment les Big Data dont tout le monde parle !
Un programme alléchant
En listant les forces en présence, une chose est sûre : les poids lourds du marché sont bien présents avec notamment SuccessFactors, Oracle, Workday, Infor, Cornerstone OnDemand, Kenexa, Hire Vue, NorthgateArinso… pour ne citer qu’eux. Au total 56 exposants et quelques 80 intervenants.
Côté conférences là aussi le programme est riche : conférences plénières et tables rondes, démonstrations produits et multitude de conférences thématiques sur le futur du travail, la gestion des talents, le recrutement, la socialisation en entreprise, l’apprentissage sur le lieu de travail, les technologies de demain… impossible de tout voir malheureusement et difficile de choisir. Mais une chose est sûre, le futur et le capital humain sont les dénominateurs communs de l’évènement, une promesse engageante.
Comment les technologies de l’ère « sociale » changent notre façon de travailler ?
C’est avec cette question que les débats sont lancés avec le pétillant Costas Markides, Professor of Strategy and Entrepreneurship à la London Business School. Il nous livre son constat en distinguant 5 modifications majeures inhérentes à l’avènement des réseaux sociaux :
- Cela change la façon dont les personnes pensent et se comportent au sein de l’entreprise.
- Cela change notre travail au quotidien et nos interactions avec les autres.
- Cela change nos rapports avec les clients.
- Cela change les processus internes de travail des entreprises.
- Cela change la culture et les structures mêmes des entreprises.
En somme les RH deviennent les architectes des sociétés de demain et devraient pouvoir de ce fait peser au sein des organisations au même titre que n’importe quel autre service, voire davantage.
En allant à la rencontre des acteurs présents sur l’exposition, la belle promesse de Costas Markides semble résonner comme un leitmotiv consensuel. Tout le monde va dans le même sens, chacun avec ses spécificités et qualités ; le but commun étant celui de donner à la fonction RH les moyens de glaner l’importance stratégique qu’elle doit absolument avoir au sein d’une entreprise, et ce grâce aux technologies de dernière génération.
Quel futur pour les SIRH ?
Si l’acronyme HCM (Human Capital Management) semble avoir fait l’unanimité, c’est en fait encore et toujours la gestion des talents et de compétences qui est au cœur des débats. SI beaucoup des éditeurs en présence poussent dans ce même sens c’est que leurs clients utilisateurs sont prêts à exploiter les Big Data qu’ils ont (ou sont en train de…) constitués.
Des talents se cachent donc derrière la fiche de paye ! Gageons que les outils de HCM leur permettent de sortir de l’ombre.
Pour revenir au futur des SIRH une table ronde a été spécifiquement proposée aux visiteurs sur ce sujet. Avec Leighanne Levensaler, Vice President, Product Management chez Workday, Gretchen Alarcon, Vice President, Product Strategy chez Oracle et Thomas Otter, VP of Product Management, SuccessFactors. Si les mots changement les discours se croisent et se complètent.
La technologie ne pourra pas changer l’aspect administratif inhérent au rôle premier des fonctions RH, il va continuellement l’améliorer en y apportant des nouvelles briques pour permettre à l’entreprise d’analyser vite et bien les données de ses ressources humaines.
Le terme «analyser » n’est pas choisi au hasard, Thomas Otter l’a rappelé, les fonctions RH vont devoir effectuer une mutation majeure de l’ère administrative à l’ère analytique pour que les éléments à disposition soient une base statistique primordiale pour l’entreprise.
Gretchen Alarcon a quant à elle souligné l’importance des technologies mobiles et de ce fait de la transparence et rapidité de l’information, alors que Leighanne Levensaler n’a pas manqué de rappeler l’importance croissante des applications Cloud toujours plus répandues dans l’entreprise.
Une discussion à bâtons rompus instructive sur les futures grandes tendances du marché.
Clap de fin
A la fin de deux journées de conférences on a la tête qui tourne ; la révolution est en marche, les solutions sont de plus en plus complètes et élaborées. Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur et de plus en plus critique, sans oublier les technologies mobiles qui facilitent la rapidité et l’adoption.
Oui mais, du côté de l’entreprise, qu’en est-il ?
Christophe PATTE