Dans le grand monde de l’entreprise, certaines idées ont la peau dure ! Et notamment celle des horaires fixes. Pour beaucoup d’employeurs, il est impensable de voir au-delà du traditionnel 35 heures, avec des horaires fixes, du type 8h-12h et 14h-17h. Les raisons : éviter les jalousies entre collègues, simplifier l’organisation ou encore garder un œil sur les troupes.
L’ombre des horaires fixes ne limite pas son spectre aux employeurs. “L’heure c’est l’heure”, “Il est pas gêné de partir plus tôt, lui”, “Le temps c’est de l’argent” sont autant de phrases ou de dictons qu’on entend aussi dans la bouche des employés. Et gare à celui qui enfile sa veste une heure trop tôt, sous peine de remarques déplacées.
Mais tout cela est-il bien raisonnable ?
À l’heure où la qualité de vie au travail, les siestes au boulot, l’équilibre vie pro/vie privée et l’avènement du télétravail (Covid oblige) sont sur tous les murs Linkedin, on se demande quand même s’il n’est pas temps de dépoussiérer les horaires en entreprises !
Heureusement, certaines montrent clairement la voie et vous allez le voir, ça pourrait vous donner des idées.
Temps et productivité, un mariage truqué
Avant de vous donner quelques exemples d’entreprises qui ont adopté un nouveau mode de fonctionnement, mettons-nous d’abord d’accord sur un point : la productivité et la temporalité ne sont pas toujours liées !
Bien sûr, un fabricant de chaises qui a besoin de deux heures pour construire une chaise peut faire un calcul simple : en 10 heures, il en aura fabriqué 5. Pour un graphiste, par exemple, les choses sont beaucoup moins évidentes. À l’inverse du fabricant qui peut mesurer son efficacité, le graphiste ignore combien de temps va lui prendre la création d’un nouveau logo et s’il aura de l’inspiration ou non. S’il se sent en forme, il abattra peut-être le job en 1 heure. Dans le cas contraire, cela pourrait lui prendre des jours !
La corrélation temps/productivité n’est donc pas toujours opportune. Aujourd’hui, plusieurs entreprises l’ont compris et offrent davantage de liberté au niveau des horaires en se basant plus sur le travail accompli que sur l’heure à laquelle leurs employés quittent les locaux.
Quelques exemples d’entreprises aux horaires plus libres
Humanis
Dans le groupe spécialisé dans la protection sociale Humanis, les 5000 salariés n’ont plus d’horaire d’entreprise fixe. Ils peuvent s’organiser comme ils le souhaitent entre 7h30 et 19h chaque jour et doivent simplement s’engager à travailler 4 heures minimum/jour. Cette liberté qui offre un meilleur équilibre vie pro/vie perso se base essentiellement sur la confiance. Aucun système de surveillance n’est mis en place.
Buffer
Du côté de la start-up Buffer, c’est encore plus radical. Les 30 salariés sont dispersés partout dans le monde et il n’y a aucun bureau ! Les employés sont autonomes et profitent d’une grande souplesse puisqu’aucun horaire n’est donné. Grâce à cette confiance totale, à une forte rémunération et d’autres avantages, comme une prime de 1000 $ pour les vacances, la start-up affiche une productivité importante et un taux d’engagement très fort.
PopChef
Du côté de la cantine digitale PopChef, l’organisation va dans le même sens. Plutôt que d’avoir un salarié qui renâcle à la tâche pendant 8 heures, on préfère une personne hyper motivée qui en travaillera 4 ! Donc les horaires d’entreprises sont libres. Et concernant les vacances, on fait confiance au salarié, puisque l’entreprise permet d’en prendre en illimité. Ça peut paraître fou, et pourtant, ça fonctionne !
Alors ? Pourquoi ne pas opérer quelques changements d’horaires des entreprises ?
S’il est évident que ce type de fonctionnement ne peut pas s’adapter à tous les métiers, ces entreprises sont tout de même la preuve qu’il est possible de préserver la productivité – voire même de l’améliorer – tout en offrant une liberté plus grande aux salariés.
Derrière ces efforts de souplesse, la marque employeur ne peut que bonifier. La fidélité du personnel itou. Et pour finir, un dernier clou : les employeurs qui se décident à bouger les lignes seront certainement récompensés par une amélioration de l’ambiance au travail.
Virgil Dablon