Si la dépression est facile à diagnostiquer chez certains, elle peut être particulièrement difficile à détecter chez d’autres, qui vivent avec une forme de masque visant à en cacher tous les symptômes. Un masque qui, peu à peu, emprisonne la personne jusqu’à provoquer des réactions graves. Chez les adultes dits « surdoués » ou à « Haut Potentiel intellectuel », certaines caractéristiques sont à même de cacher un état dépressif profond qui les laisse en souffrance, venant s’ajouter à leurs traits de personnalité caractéristiques. Des signes annonciateurs qui méritent que l’on accorde à ces personnes, une attention toute particulière. Comment détecter les symptômes liés à une dépression masquée chez ces individus ? Quelles solutions peuvent être envisagées ?
Des symptômes annonciateurs d’une dépression : stress Haut Potentiel intellectuel
Les individus à Haut Potentiel intellectuel, déjà en décalage avec les autres de par leur supériorité intellectuelle, ressentent une différence encore plus importante avec les membres de leur entourage personnel et professionnel lorsqu’ils sont en état de dépression. Un sentiment qui peut même affecter leur propre identité. Leurs pensées deviennent pesantes, voire même obsédantes, à tel point qu’elles peuvent perturber leur quotidien, de jour comme de nuit. Leur sentiment d’insatisfaction croît sans cesse, notamment par rapport à leur propre travail et par rapport à eux-mêmes. À terme, cela génère une pression de plus en plus forte : il faut œuvrer pour faire mieux et pour faire plus. Certains, par peur d’échouer, ont tendance à abandonner leurs projets plus facilement.
Les adultes à Haut Potentiel intellectuel cachant un état dépressif montrent une sensibilité accrue, voire exacerbée et difficile à gérer. Un problème qu’ils gardent généralement pour eux-mêmes, de peur du manque de compréhension de la part des autres. Plus encore, certains camouflent ce mal en donnant l’impression d’être forts, ne montrant aucune émotion ou simplement en cachant leurs sentiments par de la colère.
Mal à l’aise devant des situations routinières et répétitives ou par rapport à l’ennui, ces personnes ont besoin d’être stimulées sur le plan intellectuel et affectif, au point de développer des conduites addictives ou, au contraire, de se replier sur eux-mêmes. Sur le plan social, les surdoués déprimés se coupent progressivement de toute relation avec leurs proches, qu’il s’agisse de membres de leur famille, de partenaires ou encore de collègues. À l’inverse, certains continuent à faire semblant d’être à l’aise en société en maintenant des relations normales.
Au niveau comportemental, les adultes à Haut Potentiel intellectuel font l’usage fréquent de l’humour ou d’autres types de défense parfois excessifs comme l’opposition ou même la provocation.
Si les symptômes de dépression peuvent être masqués au niveau du comportement, ils s’installent également dans l’organisme de ces individus, sous forme de douleurs, de pathologies, de maux de tête fréquents et autres états de fatigue. C’est uniquement lorsque ces états deviennent difficilement supportables que les personnes se décident à consulter.
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Quelles solutions mettre en place ?
Devant l’un ou l’autre des symptômes de dépression masquée chez les adultes à Haut Potentiel intellectuel, certaines solutions simples peuvent être mises en place.
Le fait de verbaliser les maux, de mettre des paroles sur des symptômes, peut aider à motiver la personne qui souffre à vouloir confronter sa dépression. Une prise de conscience essentielle pour enclencher un processus de guérison.
Autour de l’individu en souffrance, le réseau social, amical, familial et professionnel peut également contribuer à l’aider à passer ce cap difficile.
Certaines méthodes naturelles présentent des vertus prouvées en matière de traitement de la dépression, comme la sophrologie et les techniques de pleine conscience par exemple. Il s’agit d’aider la personne à mieux gérer ses émotions, à les ressentir pleinement et à les exprimer.
Au cours de la journée, il est important de faire des pauses pour se recentrer sur soi-même, ne serait-ce que le temps d’une marche, par exemple. À ce titre, le fait de passer du temps en pleine nature contribue au bien-être mental et physique de la personne en souffrance. Bien entendu, l’exercice sportif stimule la production d’endorphines et contribue grandement à l’amélioration de l’état général de la personne.
Au quotidien, il s’agit de prendre conscience des choses qui font du bien et d’en dresser la liste, au même titre que les événements heureux dont on a été fier, permettant une forme d’ancrage associant l’événement aux sentiments positifs ressentis à son occasion.
Exprimer ses émotions par la création, qu’il s’agisse de musique, de danse, de peinture ou d’écriture : la créativité permet de libérer de nombreuses émotions et de se sentir mieux de manière quasi instantanée. Il en est de même pour des moments partagés avec des proches, comme les enfants par exemple. Des activités qui mettent en œuvre de nombreuses ressources, qu’elles soient intellectuelles ou émotionnelles, devenant de réels moments de bonheur intense.
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Marilyn GUILLAUME et Laurène BOUSSÉ