La formation est un media, un media qui assure la transmission d’un savoir, savoir-faire ou savoir-être. Aujourd’hui, avec la multiplication des media, la formation est multicanal. Il y a floraison de media de communication. La formation s’adapte et devient cross canal. Qu’est-ce que cela change pour l’organisation de la formation ?
La formation est multicanal, elle utilise tout un ensemble de moyen de communication différent pour transmettre son contenu. Chacun peut créer sa propre webtv, ou webradio, quand ce n’est pas son blogue, wiki, ou autre outils du social learning, tout ceci dans une politique plus ou moins établie de mobile learning avec l’usage des baladeurs, Smartphones, tablettes ou aujourd’hui les glasses, sans oublié bien sur le canal historique le présentiel. Il s’agit d’organiser la synergie ou la convergence des contenue pour avoir une cohérence du message. La stratégie du cross canal consiste suivant la sensibilité de l’apprenant de proposer un canal d’accroche qui ouvre ensuite aux autres. Comment cela peut-il s’organiser ? Lors d’une formation en présentiel, le formateur peut inciter les apprenants à poursuivre ou approfondir la formation sur un blogue, favorisant ainsi le social learning. Le média historique appelle le 2.0, favorisant ainsi le cross canal. En pure player, une vidéo Youtube peut assurer des commentaires sur le hashtag de Twitter avec une véritable pédagogie ad hoc.
Pourquoi favoriser le cross canal en formation ? Ce n’est pas parce qu’on peut faire quelque chose qu’il faut le faire, cédant ainsi à la mode formative… alors pourquoi pratiquer du cross canal ? Pour satisfaire les apprenants et les apprentissages. La raison est suffisamment bonne pour qu’on s’y arrête. L’apprenant doit-il aller à la formation ou la formation à l’apprenant ? Jusqu’à présent le premier primait mais le second émerge… La formation doit-elle descendre dans la rue ? Doit-elle se mettre au service des apprenants ou sa position d’autorité justifie-t-elle le contraire ?
Les vies professionnelles changent, il s’agit d’optimiser le temps pour faire plus et mieux en moins de temps. Alors pourquoi ne pas apprendre pendant son temps de cerveau disponible ? Pendant son temps de transport pour aller au travail, qu’est-ce qui empêche d’écouter un podcast formatif ? Le travail s’émiette, pourquoi la formation ne s’ajusterait pas au monde quelle sert ? C’est d’ailleurs tout l’enjeu de la formation liquide.
Il y a d’ailleurs, les pour et les contre avec des positions plus ou moins bien établies. La question du media est un faux problème, la vraie interrogation est celle de contenus. Même si Mc Luhan annonce que le media est le message, la bonne question est comment écrire une pédagogie qui utilise le media. Twitter a créé la twitterature, il serait bien étrange qu’il ne crée pas la twittagogie avec une nouvelle granularisation des savoirs et surtout une nouvelle grammaire pédagogique. Le cross canal pose le problème du canal et leur multiplication ne sont qu’à leur début, il s’agit alors d’assurer une cohérence pédagogique des contenus pour faciliter l’apprentissage où l’on veut et comme on veut, apprendre quand on en a besoin et non plus quand la formation le permet. Il s’agit de passer d’un service de l’offre à un service de la demande, une révolution dans la relation sachant apprenant.