L’EOA* et Demos Outsourcing, filiale du groupe DEMOS, ont révélé lors de leur dernier petit déjeuner les résultats de l’enquête sur l’externalisation des fonctions RH. Cette enquête, menée conjointement a pour but de mieux cerner l’évolution des pratiques de l’externalisation des RH, et plus particulièrement celles de l’externalisation de la formation.
* EOA : European Outsourcing Association qui rassemble tous les acteurs de l’externalisation (clients, prestataires et consultants) afin de favoriser les échanges entre eux pour faire progresser les stratégies et les pratiques dans ce domaine.
Les priorités de la fonction RH
L’enquête a été menée dans les entreprises de plus de 150 salariés sur une cible de DG, DAF, DRH, responsables paies, recrutement et acheteurs.
Les Directions des Ressources Humaines ont défini des priorités claires : accompagner les managers, dynamiser le changement, assurer la paix sociale au sein de leurs équipes. On constate que l’externalisation complète ou du moins, d’une partie, des processus émerge : 4,8% des sociétés ont entrepris ce projet.
Selon la taille des entreprises, les priorités divergent : Pour les Grandes Entreprises et les PME, l’accent est mis sur le management du changement alors que les TPE, elles, se concentrent davantage sur la paix sociale et la gestion opérationnelle des tâches administratives et des fonctions RH.
Pratique en termes de formation :
Selon les résultats de l’enquête, la majorité des entreprises sondées ont déclaré un pourcentage de 3 à 5% de leur masse salariale alloué à la formation (surtout dans les Grandes Entreprises à 44,4%). On note que 96,2% d’entre elles dépensent plus que ce que la loi impose. (Pour rappel, à partir d’un effectif de dix salariés, les entreprises doivent consacrer à la formation professionnelle une contribution dénommée obligation légale, qui représente 1,6 % de leur masse salariale).
Dans son ensemble, la formation est perçue comme une fonction support comme une autre à 70%, mais les entreprises sont conscientes qu’elle est moteur de performance au sein des équipes. Ainsi, en tête de liste des priorités définies par les services formation, on note qu’à 73% elles souhaitent assurer le développement des compétences pour répondre aux enjeux de développement, qu’elles désirent intervenir plus en amont dans la définition des besoins, développer l’ingénierie de formation et enfin, à 31%, développer le e-learning.
L’externalisation RH : situation et attentes
L’enquête nous dévoile que 67% des entreprises ont déjà externalisé une fonction de l’entreprise en dehors des fonctions RH. Mais si on se penche sur les activités RH externalisées, on constate que 35% des entreprises externalisent déjà la gestion de la paie, et 17% la gestion du recrutement et la gestion de la formation.
Les projets d’externaliser sont nombreux : 27% des entreprises envisagent d’externaliser la gestion de la paie, du temps et de la formation.
L’enquête révèle les principaux avantages de l’externalisation:
– Confier les tâches de back-office et se concentrer sur les tâches à valeur ajoutée à 64%
– La réduction des coûts et le gain de productivité à 53%
– Bénéficier de conseils d’experts à 41%
Les PME se penchent d’avantage sur l’externalisation des tâches back office à 73% alors que les grandes entreprises sont plus attirées par l’opportunité de réduction des coûts (à 63%).
Pour les entreprises ayant déjà externalisé, les principaux facteurs qui les ont poussés à le faire sont :
– Un choix de la Direction Générale d’optimiser le modèle économique en recourant à l’externalisation à 40%
– Des s changements organisationnels dans l’entreprise à 32%
– Le repositionnement de la fonction RH au sein de l’entreprise à 30%
Contre toute attente, la crise arrive en dernière position avec 6%.
Les prestataires privilégiés : des experts du domaine
Les résultats de l’enquête révèlent très nettement que l’externalisation RH est un marché de niche : 85 % des entreprises souhaitent travailler avec des prestataires experts d’un des métiers, contre 15% seulement à la recherche de prestataires généralistes, capables de prendre en charge l’ensemble des processus RH.
Et si on s’attache au seul recrutement, on note que 57% des entreprises travaillent avec des cabinets de recrutement spécialisés (par profil, par secteur…) ou avec des cabinets de chasse.
Les points de vigilance relevés par notre enquête : conserver en interne les compétences nécessaires au pilotage, mettre en place des instances permettant de piloter le prestataire et maîtriser les coûts cachés.
Dans tous les cas, la clé de la réussite repose dans le dispositif de conduite et d’accompagnement du changement.