Alors que le 21 février dernier, les organisations féministes ont obtenu gain de cause avec la suppression du terme « mademoiselle » des formulaires administratifs, il est de bon ton de se pencher sur l’évolution réelle de la condition féminine au sein de la société et plus particulièrement des entreprises. C’est ce que fait chaque année le Cercle InterElles lors d’un Colloque annuel organisé le 8 mars à l’occasion de la journée internationale de la Femme. Tour d’horizon des thématiques qui seront abordées.
Créé au début des années 2000, le Cercle InterElles regroupe une douzaine d’entreprises* essentiellement issues du monde scientifique et technologique où les femmes sont traditionnellement sous représentées**.
Depuis onze ans, ce réseau inter-entreprises a vocation à favoriser la mixité, développer l’égalité professionnelle et mettre en œuvre les initiatives qui améliorent la place des femmes dans les entreprises.
Le 16 février dernier le Cercle InterElles annonçaient les trois thèmes qui seront abordés lors du prochain Colloque annuel qui se tiendra le 8 mars prochain à l’occasion de la journée de la femme. Rien de nouveau à l’horizon serait-on tenté de dire à la lecture des thématiques : les éternelles problématiques de rémunération et d’égalité salariale, la traditionnelle référence à l’émotion et à l’intuition comme atouts dans le monde professionnel et enfin sûrement le thème le plus porteur : les leviers de progression de carrière des femmes.
Et pourtant, oui pourtant…
L’inégalité est une réalité
Les écarts de rémunération sont bel et bien une réalité comme le confirme Céline Arnoux-Mortessagne – juriste DJRH au sein du groupe Thales, « nous consacrons 0,1% de la masse salariale pour traiter des écarts de rémunération.
En 2010, 940 femmes ont bénéficié de cette mesure qui a donné lieu à une augmentation de 2,73 % de leurs salaires ». Pour faire évoluer la carrière des femmes, il faut souvent mettre en place des dispositifs car cela ne se fait pas naturellement.
De plus en plus d’entreprises ont recours au coaching. Comme chez EDF où la Secrétaire Général de Interp’elle, le réseau de femmes du Groupe, croit beaucoup au mentoring. « C’est un espace de développement pour les femmes. Chez EDF, le mentoring se déroule sous l’égide d’un coach interne qui sélectionne le mentor et le met ensuite en relation avec le mentoré. Le mentoring dure un an et fait l’objet d’un objectif clairement défini par les deux parties ».
Un moyen efficace de faire tomber le plafond de verre. Car selon, Marie-Hélène Mansard, Directrice Marketing et communication du groupe Thales, « un des leviers importants pour faire évoluer la carrière d’une femme réside dans la motivation que des hommes ont à nommer une femme à un poste de dirigeant ».
Pas faux. Mais en même temps, les femmes ont également tendance à s’auto-censurer ou à créer le terreau de leur inégale condition. En effet, selon la Directrice du portail www. entrepreneure.fr, les femmes entrepreneurs se payeraient 35 % de moins que les hommes. Un comble !
Emilie Vidaud
*Air Liquide, AREVA, Assystem, CEA, EDF, GE, IBM France, Lenovo, Nexter, Orange, Schlumberger et Thales.
**En France, le taux de féminisation moyen des entreprises du Cercle Interelles s’élève aujourd’hui à 30% (allant de 18,3% à 46%).