Nous le savons tous : l’annonce du choix du handicap est difficile pour la personne concernée et la question ne peut être posée lors de l’entretien de recrutement. D’ailleurs, aujourd’hui, on constate que les employeurs ont des difficultés pour recruter des personnes en situation de handicap et cela, pour diverses raisons. Explications !
La première raison réside dans le fait que peu de personnes en situation de handicap osent avouer leur situation par peur d’être discriminé. En effet, une étude a démontré que sur 60% de la population française est atteinte d’un handicap, et seulement 5% sont prêts à préciser d’eux-mêmes leur situation en entretien de recrutement. C’est vraiment très peu !
Aujourd’hui, il convient de préciser que 2.7 millions de personnes en situation de handicap, sont en âge de travailler, et le taux de chômage des travailleurs handicapés s’élèvent à 19% contre 10% tout public. Pourtant des démarches simplifiées ont été mises en place pour faciliter l’embauche d’un travailleur handicapé.
Par ailleurs, la seconde raison vient du fait qu’aujourd’hui, la plupart des postes nécessitent de disposer de compétences bien spécifiques mais également, d’un niveau d’études très élevé. En effet, il convient de préciser que les difficultés de recrutement des personnes handicapées sont très souvent les mêmes que pour les personnes valides notamment la difficulté à trouver certaines compétences. Ce qui veut dire que le handicap n’est pas le seul facteur !
De plus, la difficulté qui peut également intervenir réside dans l’adaptation des postes de travail qui n’est pas toujours facile à mettre en œuvre !
Notez-le : seules les grandes entreprises sont aujourd’hui capables de trouver un poste pour les personnes en situation de handicap !
Il convient également de préciser que la plupart des entreprises ont des exigences de productivité. Or, l’intégration d’une personne en situation de handicap peut générer de l’absentéisme. Ce qui peut poser des problèmes par la suite.
Notez-le : certains travailleurs handicapés ne sont pas autonomes ! Il faut donc être près d’eux et les accompagner constamment, et les entreprises n’ont pas forcément le temps.
Néanmoins, ce qui pose une difficulté majeure aujourd’hui pour les entreprises, c’est que la plupart des personnes en situation de handicap n’ont pas le baccalauréat et aujourd’hui, tous les postes nécessitent l’obtention de ce diplôme. Comment faire alors ?
Il revient à l’employeur de mobiliser les prestations d’aide à l’emploi et à la formation dans le but de constituer un levier pour l’intégration dans l’entreprise.
Notons qu’aujourd’hui, les entreprises françaises n’atteignent toujours pas le « le quota » imposé. Néanmoins, ces dernières sont de plus en plus nombreuses à jouer le jeu notamment parce que les pénalités sont très lourdes pour celles qui n’embauchent aucune personne en situation de handicap.
Par ailleurs, il convient également de préciser que d’une manière générale, le taux d’embauche des personnes en situation de handicap stagne dans les entreprises.
Pour cela, des actions sont donc menées par des organismes spécifiques :
- Responsabiliser les entreprises ;
- Faire du dialogue social un levier pour l’embauche des personnes handicapées ;
- Passer outre les préjugés (ce qui est compliqué dans la pratique)
En définitive, il revient aux employeurs de trouver des solutions pour ne pas se retrouver à payer une énorme pénalité, quitte à employer des personnes porteuses de légers handicaps et s’assurer du suivi ainsi que la mise en place d’un aménagement spécifique si besoin. En 2018, Ces derniers mettent tout en œuvre pour remplir leur obligation mais pas encore suffisamment. Affaire à suivre…
Yasmine BEHLO