Le 11 février dernier, a eu lieu la journée internationale des filles et femmes de science créée par l’ONU : l’association Elles Bougent a souhaité rendre hommage à toutes les femmes de science et à cette occasion et renforcer sa lutte contre les stéréotypes liés aux métiers et à la question du genre afin de favoriser notamment l’épanouissement professionnel des femmes dans une logique QVCT en les encourageant à exercer le métier convoité. Les explications de myRHline dans cet article.
Elles Bougent, c’est quoi ?
L’association Elles Bougent est une organisation parrainée par 6 ministères. Sa raison d’être ? Encourager des vocations professionnelles dans des filières scientifiques, technologiques et industrielles. L’association, qui existe depuis 2005, a été créée suite au besoin en recrutement de femmes ingénieures que deux groupes industriels ont exprimé à Marie-Sophie Pawlak, qui était notamment directrice des relations extérieures d’une école d’ingénieurs.
Afin d’attirer les talents féminins vers des métiers qu’elles ne connaissent pas forcément, l’idée est de leur faire rencontrer des ingénieures. C’est dans ce contexte qu’est née officiellement Elles Bougent, en 2006. Sur la rubrique relative à l’histoire de l’organisation, on peut lire :
Très vite, de nombreux groupes industriels et entreprises en manque de talents scientifiques féminins rejoignent l’aventure. D’abord dans le secteur des transports (…) puis dans les secteurs de l’énergie, du numérique, du bâtiment, etc.
L’organisation a lancé le sondage “Et toi, tu voulais faire quoi plus tard ?”, ainsi qu’une campagne visuelle “Moi aussi je rêve en grand” sur les réseaux sociaux pour la journée internationale des femmes et des filles de science ayant eu lieu le 11 février dernier.
Durant l’évènement, Elles Bougent a souhaité rendre hommage aux talents féminins de science et les encourager à “explorer leur passion pour les sciences”. De quoi renforcer, plus tard, leur engagement collaborateur – ou, plus justement, leur engagement en tant que collaboratrice.
Face aux difficultés de recrutement qui sont à l’oeuvre dans les entreprises en 2023, recruter de jeunes talents féminins dans des emplois dits masculins peut être d’autant plus intéressant pour les entreprises.
Elles Bougent et la déconstruction des stéréotypes liés au genre en milieu professionnel
La volonté de l’organisation Elles Bougent ? Déconstruire les stéréotypes et offrir des opportunités professionnelles égales. En effet, “les métiers n’ont pas de genre”, s’attache à rappeler l’organisation dans une logique égalitaire. Une initiative qui semble la bienvenue, à l’heure du constat alarmant sur l’état des lieux du sexisme en France publié dans un rapport HCE (Haut Conseil à l’Egalité) dernièrement.
“Trop de jeunes filles sont encore dissuadées, par leurs parents ou leurs professeurs, de poursuivre des carrières dans des domaines considérés comme étant réservés aux hommes, tels que les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM) », peut-on lire sur le site Elles Bougent.
En outre, cette dernière s’attache à rappeler que les stéréotypes liés au genre, qui commencent “dès le plus jeune âge”, ont un impact sur les aspirations professionnelles des jeunes filles et leurs ambitions, “ce qui peut limiter leurs perspectives et leur potentiel à long terme.”
L’association Elles Bougent compte à ce jour 7 500 marraines et 1 500 relais qui œuvrent en faveur de la déconstruction de ces stéréotypes.
“Et toi, tu voulais faire quoi plus tard ?” : les résultats du sondage
L’association a récolté plus de 1 000 réponses d’ingénieures et techniciennes pour le sondage.
Parmi les résultats proéminents, on note la présence de celles qui ont toujours souhaité faire le métier exercé aujourd’hui aujourd’hui, celles qui convoitaient un métier lié à l’industrie et qui travaillent à ce jour en tant qu’ingénieures, mais aussi de celles qui “avaient l’envie, mais qui se sont découragées”, de “celles qui rêvaient d’être médecin, docteur ou encore chanteuse, mais qui ont finalement trouvé la voie de l’ingénierie”.
Le sondage démontre notamment que 58,2 % des personnes interrogées qui désiraient devenir médecin généraliste sont devenues ingénieures ou techniciennes. Et c’est le cas de 27,1 % des personnes interrogées qui rêvaient de sciences.
« Peu importe les rêves, le constat est le même : aujourd’hui, les filles ne représentent que 28 % des ingénieures et techniciennes », peut-on lire sur le site associatif.
Dans un récent communiqué de presse, la directrice générale témoigne :
Le 11 février est la journée internationale des filles et femmes de science. Nous avons voulu aller plus loin par une campagne de communication qui toucherait tous les prescripteurs d’orientation : Les parents, les professeurs, les CPE, le cercle familial et amical intime, les grands parents … Parlons de leurs filles, petites filles, jeunes élèves. Dès la maternelle, la primaire, le collège les stéréotypes de genre s’installent. Cette campagne pulvérise les obstacles. La preuve : les milliers de réponses à notre sondage (…) »
Les progrès en faveur de la mixité des métiers seraient toutefois trop lents. C’est ce que révélait une analyse l’Observatoire des inégalités l’année passée. Selon l’Insee, 13,9 millions d’emplois demeurent occupés par des hommes et 13,1 millions par les femmes en 2020. « Presque la parité », indique l’analyse de l’Observatoire des inégalités, avant d’ajouter que celle-ci est bien loin d’être atteinte lorsque l’on « entre dans le détail des métiers. »