On nous parle beaucoup dans les médias et les réseaux sociaux de relations toxiques, nous expliquant comment éviter les relations toxiques, comment identifier une personne toxique ?
J’aimerais à l’inverse mettre la lumière sur des relations positives et décortiquer auprès vous comment entretenir des relations constructives et harmonieuses au travail comme ailleurs.
Dans ma précédente tribune, j’évoquais les relations comme un des piliers de notre bien-être au travail, d’après les recherches en psychologie humaine et sociale. Que ce soit dans notre univers professionnel ou amical, les relations humaines sont un terreau à nourrir et à cultiver pour être heureux au travail. Pourtant parfois nous oublions d’en prendre soin.
On pense, à tort, que l’autre nous lie comme dans une boule de cristal et devine nos pensées.
On pense, à tort, que certaines choses sont du bon sens et qu’il n’est pas utile de dire.
On pense, à tort, que nos pensées suffiront à induire le comportement de l’autre.
Tout cela est faux.
Nous sommes tous d’accord pour dire que :
Il est bon d’avoir le sentiment de compter pour les autres.
Il est important de prendre soin de la qualité de nos relations.
La question est : comment prendre soin de nos relations ? Qu’elles soient amicales, professionnelles, amoureuses, chacun doit y mettre du sien et cela commence par notre communication verbale, le choix de nos mots et l’audace de les VER-BA-LI-SER.
Pour entretenir des relations harmonieuses, il peut être utile de s’outiller relationnellement. Quelques mots suffisent pour manifester notre attention et fluidifier des tensions naissantes.
Alors comment entretenir nos relations au quotidien ?
Comment faire en sorte que nos relations perdurent dans le respect, la bienveillance et la complicité ?
Je vous propose ici de mettre en lumière 8 phrases simples pour nous permettre de cultiver des relations harmonieuses et durables dans notre travail et notre vie.
Je t’écoute
Dans nos relations aux autres, l’écoute est aussi primordiale que la communication.
Confucius disait même : « Si l’homme a deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle ».
Verbaliser à autrui « Je t’écoute » c’est lui manifester que vous allez lui porter de l’attention, lui accorder un temps de qualité, lui offrir une oreille attentive.
Verbaliser à autrui « Je t’écoute » c’est lui montrer que son avis compte pour vous, mais aussi que vous vous intéressez à ce qu’il.elle vous raconte. Pour cela c’est l’ensemble de votre corps qui se met en position d’écoute : votre regard, votre posture, votre présence manifestent une écoute sincère et active.
Je te pardonne
Lorsqu’on a été blessé, agacé ou frustré par une situation, pardonner : il en est hors de question. Pourtant, pardonner c’est se détacher de quelque chose qui nous a blessé pour retrouver l’harmonie. En effet, si on vit en en voulant à un collègue ou un manager, un parent, un frère, un copain, on ne peut pas être heureux, car on entretient avec cette personne un lien et une émotion négative qui NOUS pollue. Égoïstement, pardonner c’est faire le choix de soi, pour vivre en paix et être en disposition intérieure positive envers autrui. Pardonner est un préalable essentiel pour tourner la page et pour donner à nouveau. (pardonner pour donner).
Verbaliser un « Je te pardonne » est une manière de manifester à l’autre notre vulnérabilité car nous avons été blessé et pour autant notre souhait à aller de l’avant et maintenir le lien qui nous unit.
Je suis désolé-e
Reconnaître ses erreurs serait pour certains un acte de faiblesse alors qu’il représente au contraire une force, la force de se montrer vulnérable et tout simplement humain. « Errare humanum est ». L’erreur est humaine, elle est donc pardonnable, à condition de la reconnaître et de s’en excuser.
Tout le monde fait des erreurs c’est incontestable. Qu’on soit manager, collaborateur, collègue, ami, parent, mari et femme, dans une situation de conflit ou de stress il n’est pas évident de s’excuser, pourtant admettre ses torts et les verbaliser de façon précise forge le respect.
Ce qui entache les relations, à regret, c’est bien souvent le fait de ne pas questionner notre ego et de rester camper sur nos idées sans accepter notre part de responsabilité.
Personne n’est jamais mort d’amour propre, laissez donc parler votre cœur.
Comment je peux t’aider ?
Lorsqu’on parle d’empathie, il s’agit d’une attitude mentale, d’une intelligence émotionnelle où nous ressentons les choses en résonance à autrui, en nous mettant à sa place.
On évoque moins la compassion, alors qu’il y a dans la compassion la volonté d’agir pour l’autre, lui proposer notre aide en ne nous positionnant pas seulement comme une oreille attentive mais comme un pilier.
Exemple : Lorsqu’une amie ou une collègue de travail vous parle d’une difficulté, vous l’écoutez, vous lui manifestez votre soutien « je comprends ….. » mais aller au-delà consiste à lui proposer votre aide. « Comment je peux t’aider » puis à vous mettre en mouvement pour cette personne si elle n’ose pas le manifester elle-même, par peur de déranger parfois. Lancez-vous et dîtes-lui « Laisse-moi t’apporter mon soutien, je te propose…. Qu’en dis-tu ? »
Que ce soit à titre personnel ou professionnel, cette phrase « Comment je peux t’aider » est la démonstration de notre implication dans le bien-être de l’autre.
J’apprécie ton effort
Dans cette phrase, il est question de reconnaître l’invisible. Le comportement d’autrui n’induit pas toujours de résultat visible, de même en entreprise le travail des équipes n’induit pas toujours les résultats espérés, pour autant verbaliser la reconnaissance de l’investissement et des efforts fournis montre que nous portons de l’attention à l’autre et cela l’encourage à poursuivre dans cette voie.
Toute initiative, petite ou grande, mérite d’être valorisée. Cela est toujours plaisant de se sentir encouragé. A l’inverse, si nous ne valorisons pas les efforts d’un collaborateur, de notre compagnon ou d’un enfant, ce dernier ne sera pas encouragé à poursuivre puisque nous semblons ne pas y porter d’attention.
Explique moi, Aide-moi à comprendre
Lors d’une situation complexe, d’une incompréhension, d’une divergence d’opinion, plutôt que de nous braquer, il est préférable de rétablir le dialogue avec bienveillance. « Explique-moi », « Aide-moi à comprendre » démontre notre volonté de comprendre la réflexion ou le comportement d’autrui que nous ne partageons pas.
Chacun de nous détient une part de la vérité, chacun de nous voit les choses en fonction de son point de vue, son histoire, ses croyances. L’ouverture d’esprit c’est la curiosité pour d’autres avis, d’autres réflexions, d’autres cultures, d’autres expériences, laissons les autres nous apprendre des choses et pourquoi pas nous aider à nuancer nos propos.
Raconte-moi
Soyez curieux des autres, intéressez-vous à eux, posez-leur des questions pour vous positionner dans une communication constructive. N’oubliez pas, les gens aiment qu’on leur porte de l’attention, qu’on s’intéresse à eux, qu’on leur montre de l’intérêt.
Trop souvent dans nos interactions, nous avons tendance à ramener le sujet à nous, « moi aussi je… » « ah oui ? moi je pense que…. » « tiens ça me fait penser à … » pourtant en communication on dit « d’écouter pour comprendre et non écouter pour répondre ».
Écoutez l’autre, ne lui coupez pas la parole, rebondissez sur ce qu’il vous a dit pour approfondir l’échange, créer une complicité.
Laurent Gounelle dans son livre Les Dieux voyagent toujours incognito écrit : « Embrasse l’univers de ton prochain et il s’ouvrira à toi. »
Je te remercie pour … parce que ….
Remercier, faire part de sa reconnaissance, verbaliser de façon précise des remerciements remplit le cœur et l’estime de votre interlocuteur. Pour se faire il existe un outil très simple : merci pour …. parce que….
Il est alors question de reconnaissance existentielle, c’est-à-dire reconnaître l’autre pour qui il est : ses qualités, son caractère, sa personnalité, son histoire. Lorsque nous formulons un merci, il est important de toujours CONTEXTUALISER le remerciement et rappeler à la personne la situation précise dans laquelle elle a fait la différence pour nous.
Nous avons tendance à identifier les défauts de l’autre, retenir ses manquements, pourtant, qualifier quelqu’un par ses défauts c’est le qualifier par ce qu’il n’est pas. Souvenez-vous à l’école :
« Il n’est pas rapide » = Il est méticuleux, précis.
« Elle n’est pas bonne en math » = Elle a des facilités pour s’exprimer à l’oral.
Gardons en tête qu’entretenir des relations constructives et harmonieuses signifie reconnaître et verbaliser à l’autre ce que nous apprécions chez lui, au travail et partout ailleurs, car lorsque nous avons des reproches ou des critiques, nous n’oublions jamais de les formuler, on appelle cela le biais de négativité : « Tu as oublié de passer chez le pressing » / « Range ta chambre »/ « Tu ne m’as pas mis en copie du mail au client XY » / ….
Il ne tient qu’à nous de penser à notre communication positive.
Conclusion
En CONCLUSION, vous avouerez que ces 8 phrases sont d’une simplicité déconcertante, pourtant prenez le temps de noter au cours d’une journée le nombre de fois où vous les prononcez et lorsque vous le faîtes, observez la réaction qu’elles produisent sur votre interlocuteur.
Un de mes anciens manager disait « L’homme est la plus belle machine à fabriquer des emmerdes » et je trouve sa phrase terriblement vrai. Si tout arrive par l’humain, tout peut se résoudre par l’humain, en se parlant. L’ennemi c’est le non-dit, il génère du ressentiment et cause des malentendus. Vous voulez savoir la bonne nouvelle ? Plus vous donnez aux autres le sentiment qu’ils comptent pour vous, plus ils sont susceptibles de vous montrer que vous comptez pour eux.
Même si nous savons que des relations saines contribuent à notre bonheur, nous pouvons avoir du mal à le mettre en pratique au quotidien. Parfois vous en conviendrez, de courts échanges, de rapides interactions deviennent des conflits ou se transforment en frustration…. jusqu’à mener à des points de rupture.
Bien sûr les relations constructives et harmonieuses, qu’elles soient professionnelles ou personnelles, n’occultent pas les désaccords ou les conflits mais elles doivent se faire dans le respect et l’usage de mots qui valorisent et apaisent l’autre.
Il y a des mots qui désolent et des mots qui consolent.
Il y a les phrases qui encouragent et celles découragent.
Privilégiez les mots et les phrases qui font du bien car certains MOTS apaisent les MAUX.
La vie est douce, c’est nous qui sommes durs parfois, trop pressés, trop stressés, nous passons à côté de l’essentiel : l’autre. L’autre, cet ingrédient sans lequel tout serait bien fade. Alors, cultivons le goût des autres et cultivons nos mots.
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