Est-elle bien perçue par les salariés ? Quelles sont les priorités stratégiques des services formation dans les années à venir ?
Et quels sont les outils de gestion de la formation utilisés par les organisations ? Leader du développement des compétences et de la formation, Demos présentait le 8 mars dernier les résultats de son enquête portant sur l’externalisation de la formation.
L’occasion de faire le point.
Réalisée sur un panel d’entreprises de plus de 250 salariés, cette enquête menée par l’EOA* France et Demos Outsourcing vise à redéfinir le regard portée sur l’organisation de la fonction formation. Afin d’élargir la vision de l’évolution des pratiques de l’externalisation des RH notamment en matière de formation, cette enquête a été réalisée en partenariat avec la filiale anglaise de Demos (Hemsley Fraser).
A noter que parmi les salariés interrogés, la fonction RH est largement représentée : 41 % sont des responsables de la formation, 19 % des responsables RH, 14 % DRH et 9 % sont directeurs de la formation et des compétences. Et il n’y a pas de hasard, car dans 45 % des cas ce sont en effet, les DRH qui sont à l’origine du projet d’externalisation de la formation.
Comment la fonction formation évolue-t-elle au sein des entreprises ? « Depuis trois ans, on constate qu’il n’y a pas eu de grand changement : la formation demeure un investissement majeur en France comparé à l’Angleterre », indique Bénédicte Bailleul, Directrice de Demos Outsourcing. Selon les résultats de l’enquête, 89 % des entreprises dépense plus que ce que la loi impose. Il semble que cette tendance se vérifie plus particulièrement dans les grandes entreprises. Pourtant, la majorité des entreprises déclarent percevoir la formation comme une fonction support dans 69 % des cas. Seulement 23 % des entreprises interrogées pense que la formation est perçue comme stratégique et 8 % va même jusqu’à affirmer qu’elle est inconnue de la plupart des collaborateurs.
Priorités stratégiques en matière de formation
Mais alors, quelles sont les priorités stratégiques des entreprises en matière de formation? Pour un peu moins de la moitié, il s’agit de mettre en place une politique de compétences quand 26 % considère que la priorité est au développement du e-Learning. Il semble d’ailleurs qu’il y ait un écart culturel important entre la France et l’Angleterre en matière de e-learning, comme le confirme la Directrice de Demos Outsourcing, « le fort développement de plateforme LMS en Angleterre (33 % contre 5 % en France) va de pair avec l’ancrage du e-Learning ».
En matière d’outils de gestion de la formation, Excel s’impose largement : 60 % des entreprises anglaises l’utilisent contre 44 % en France. A noter que 21 % des entreprises françaises ont mis en place un outil dédié quand aucune entreprise anglaise n’y a recours.
Accompagner le changement fait également partie des préoccupations majeures des services formation (35 %) tout comme intervenir en amont (35 %).
A noter que l’optimisation des coûts pédagogiques est élevée au rang de priorité par seulement 22 % des entreprises.
En effet, si l’on se penche sur la valeur créée par la formation, il semble que la réponse reste encore incertaine. Un peu moins de la moitié des entreprises déclarent être capables de mettre en place une politique de compétences. Un peu plus d’un tiers parle d’optimisation financière. On comprend mieux pourquoi 73 % des entreprises répondent que leur taux de récupération OPCA n’est pas optimal. C’est plus qu’en 2009 où elles étaient 61 %. Enfin, près de 20 % des entreprises déclarent avoir des difficultés à maitriser leurs politiques RH. Et seulement 15 % des entreprises affirment avoir une vision globale du marché de la formation. Un tableau peu reluisant qui ne devrait pas laisser de marbre les prestataires…
Emilie Vidaud
*European Outsourcing Association structure indépendante visant à développer, promouvoir et améliorer les pratiques d’externalisation, dans tous les domaines et secteurs